Décidément, quand ça ne veut pas… Déjà 3e de Paris-Camembert il y a deux jours, après avoir déjà enchainé de nombreuses places d’honneur ces dernières semaines, Alexandre Delettre a bien cru enfin lever les bras, ce vendredi, sur la Route Adélie de Vitré. Et si à Livarot il avait été battu dans un sprint en petit comité, à la pédale, cette fois, c’est un groupe revenu de nulle part qui a frustré le coureur de St-Michel-Mavic-Auber 93 (voir classement). "Je tourne autour, j'aimerais concrétiser. Là j'étais à 30 mètres d’y arriver, je me voyais gagner à 50 mètres de la ligne. Quand on est sorti à trois, je le sentais bien. Je ne me suis pas retourné, je n'ai pas vu que ça revenait de derrière. Ils sont arrivés beaucoup plus vite. Je suis très déçu de passer à côté de la victoire", déplore-t-il.

À chaud, difficile de retenir le positif quant à sa bonne forme récente. "Certes je suis content d'être là physiquement, mais je veux gagner, je sais que je peux le faire. Je voulais récompenser mon équipe pour ces dernières semaines. On va continuer à se battre, on a montré qu'on avait une belle équipe, j'ai montré que je pouvais faire de grandes choses". Car son équipe, encore une fois, ne s’est pas contentée de suivre et n’a pas hésité à prendre la course en main. D’abord dans une tentative de bordure précoce. "C'était une journée où il fallait faire gaffe au début sur le grand circuit. On est resté tranquille avant de tenter un coup de force vent de côté. On a un peu fait exploser le peloton mais ce n'était pas assez long pour durcir. On s'est mis en second rideau".

« ON VA ALLER CHERCHER CETTE PREMIÈRE VICTOIRE »

Finalement, un groupe important parvient à s’extirper du paquet. Théo Delacroix et Jérémy Cabot suivent le bon coup. Mais pas Alexandre Delettre, en tout cas dans un premier temps. "J’ai raté le coup de quinze mecs, mais je suis rentré avec Dillon (Corkery) à contretemps". La Conti francilienne se retrouve ainsi avec quatre éléments dans un petit groupe de tête. Alors qu’aucune autre formation n’avait plus de deux éléments à bord de ce qui sera finalement le bon coup. "On a essayé de tenter des choses à l'entrée du circuit. On était quatre de l'équipe dans le groupe de 25 à l'avant, c'est une belle chose. Ils se sont sacrifiés pour moi, ils ont roulé. On n'a pas à rougir face aux grosses équipes. On est là et on va aller chercher cette première victoire".

Alexandre Delettre sait alors ce qu’il doit faire dans le final. "Je savais que je devais pointer Costiou et Gaudu. Ils ont attaqué dans les deux derniers tours". Finalement, l’ancien coureur de Cofidis ressort avec David Gaudu et Jordan Labrosse. "Je me sentais bien, même si ils m'ont mis dans le rouge dans la bosse. Mais au sprint je me sentais bien et je pensais être le plus rapide". Et le résultat lui donne raison. Sauf que, leurs anciens compagnons d’échappée n’avaient pas abdiqué à l’arrière. "Je n'ai pas vu ce groupe revenir de derrière. Je ne me rends pas trop compte comment ça rentre, j'aurais dû me retourner un peu, peut-être lancer 50 mètres plus tôt...". Mais Alexandre Delettre a beau refaire le match dans sa tête, Jenthe Biermans et Sandy Dujardin l’ont bien frustré sur le fil, le contraignant à devoir encore un peu attendre sa première victoire chez les pros.