Dans le dernier tour de la dernière étape de l'Arden Challenge, deux coureurs sont en tête, Hugo Wertz, coureur de Bingoal-WB Devo de 19 ans, accompagné d'une grande carcasse, un Norvégien de 30 ans qui a passé deux ans dans le WorldTour, Kristoffer Skjerping. Le Wallon fait son travail, il s'investit beaucoup et remue les épaules, avant de craquer et de laisser son rival filer vers la victoire. "J'ai encouragé le jeune coureur qui était avec moi, explique le bienveillant coureur du Team Kjekkas à DirectVelo. Je lui ai passé un bidon, et j'ai essayé de le motiver. Le plan était de lui permettre de m'accompagner jusqu'à la ligne. J'avais confiance en ma capacité de le battre à l'arrivée. Et je croyais qu'il pouvait se contenter de la 2e place dans ces conditions."

Kristoffer Skjerping s'occupe maintenant de jeunes coureurs, et cela se sent. Il est coach à temps plein dans une école de cyclisme de son pays. Après six saisons à l'échelon Continental et surtout deux années chez Cannondale, il décide en 2019 d'arrêter sa carrière... avant de reprendre deux saisons plus tard. "Je suis revenu dans un seul but : m'amuser. Je sens que je commence à me reprendre au jeu. Je prends beaucoup de plaisir et je fais les choses sérieusement. Évidemment, j'en fais bien moins que lorsque j'étais pro”. Le vainqueur d’une étape du Tour de l’Avenir 2014 est passé de 1000 heures d'entraînement par an à 700. “Je sens que je profite de mes acquis. Je n'arrive plus à devenir meilleur, mais je reste à un niveau correct. Je continue à aimer voyager. Avant, je venais courir les grandes Classiques, mais je suis heureux à présent de participer à ce genre de courses ici en Belgique. Et franchement, je suis vraiment content de gagner."

À 30 ans, Kristoffer Skjerping a participé à deux Tours des Flandres et deux Championnats du Monde chez les Élites, cependant il n'a jamais levé les bras à l'échelon professionnel. Ce rêve, il espère l'atteindre sur une course en particulier. "Depuis que je suis tout petit, j'espère devenir un jour Champion de Norvège. J'ai toujours cet espoir qui vit en moi. Jusqu'ici, je n'ai pas réussi”. Mais il faut faire avec l’imposant collectif de la formation Uno-X Mobility. “Je me dis qu'avec des circonstances de course parfaites, de la chance, je pourrais peut-être régler un groupe d'échappée. Ce maillot est donc toujours mon plus grand rêve. Je ne suis pas certain que ce soit réalisable, mais on ne sait jamais”. Il continuera à tenter sa chance tant que le plaisir à pratiquer le cyclisme en compétition sera présent.