Théo Thomas : « À la Alaphilippe, comme j’adore ! »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Malchanceux ce jeudi lors de la première étape et loin au général, Théo Thomas s'est rattrapé ce vendredi à l'occasion du deuxième acte du Circuit des Ardennes en allant chercher une place sur le podium (voir classement), sa deuxième en Classe 2 après l'Alpes Isère Tour l'an passé. Le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais revient pour DirectVelo sur ces deux premières journées. 

DirectVelo : 3e de l’étape, c’est pas mal !
Théo Thomas : Je suis venu ici pour essayer de gagner une étape. On m’a beaucoup parlé de celles de samedi et dimanche mais je suis parti du principe que c’était possible les quatre jours, y compris hier (jeudi). Mais j’ai chuté au moment des bordures et j’étais assez déçu du déroulement de la course. Sur la première étape, je n’ai jamais vu le jour.

Que s’est-il passé ?
À l’amorce de la portion avant les bordures, au Km 81, je me suis retrouvé à repartir dans les derniers après une chute. J’ai sauté de groupe en groupe, j’ai quand même fait des efforts pour ne pas finir tout seul, hors délais. Mais je me sentais capable de jouer dans les bordures malgré mon poids plume. C’était un regret. Alors aujourd’hui, j’avais à cœur de faire une course propre, d’être placé et de jouer avec les meilleurs. Au deuxième passage sur la ligne, j’ai directement senti que c’était une montée pour moi. J’ai donc dit à Antoine Raugel, qui a passé la journée avec moi, qu’il fallait que l’on fasse les choses correctement. On a fait la course parfaite et ensuite, ce sont les jambes qui ont parlé dans la montée finale.

« ÇA M’A FAIT VIBRER »

Cette dernière montée, justement : comment s’est-elle déroulée ?
La montée me convenait vraiment bien. Dans les forts pourcentages, il y avait vent de face. Les deux-trois coureurs qui étaient devant moi se sont mis sur le côté droit de la route. Pour déborder, il aurait fallu être vraiment très fort. Je n’ai pas pu le faire. Une fois dans les derniers mètres, c’était à celui qui allait arriver à en remettre encore. C’est monté très vite, on a battu le record de la montée. C’était une montée à la Alaphilippe, comme j’adore. Ça m'a fait vibrer de vivre un final comme celui-là.

As-tu le moindre regret pour le général ?
Non. Avec le temps, j’ai appris à ne plus avoir de regrets. La vie continue. Je suis heureux, je me sens bien. Les jambes sont toujours bonnes malgré ce problème hier. Je me suis vite concentré sur cette deuxième étape avec l’envie de continuer à bien faire les choses. Il n’y a pas que le vélo dans la vie et de toute façon, je ne veux plus trop attacher d’importance aux échecs. Je suis tourné vers l’avenir. Je sais ce dont je suis capable, sans connaître mes limites. Mais je ne vais pas pleurer ou tout remettre en question pour un échec. Je vais essayer de remettre ça demain, encore, en essayant de courir plus intelligemment, sur un terrain qui me conviendra encore mieux.

« COURIR COMME UN LEADER »

En étant loin au général, imagines-tu bouger de loin ces prochains jours ?
Honnêtement, j’ai plutôt envie de courir comme un leader sans forcément aller dans les échappées. J’ai besoin de me prouver que j’en suis capable. Si je gagne demain (samedi), je me ferai peut-être plaisir dimanche mais pour l’instant, l’équipe me fait confiance et je veux répondre présent à la pédale, comme aujourd’hui en essayant de finir le beau travail d’Antoine Raugel qui s’est sacrifié pour moi. Je dois assumer les responsabilités que l’on me donne. Je connais mes qualités. Les valeurs de puissance, même si je n’aime pas trop parler de ça, me donnent de la confiance. Je sais que je peux être l’un des coureurs les plus forts de ce Circuit des Ardennes, sans prétention aucune. En tout cas, j’y crois.

Tu espérais peut-être évoluer chez les pros cette saison…
Je n’ai eu aucun contact cet hiver. Je me donne les moyens de réussir, je suis énormément sérieux sur le vélo. Le Championnat de France de cyclo-cross, avec la médaille, a été un déclic car c’est un rendez-vous que j’avais préparé. Ça m'a débloqué. Dans la tête, j’arrive à croire en moi et ça fait la différence. J’étais déjà bien l’année dernière mais je me sens encore mieux cette saison.

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