Lotte Kopecky : « Je m’en sentais capable »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Voilà encore une ligne de prestige au palmarès de Lotte Kopecky sur la route. Après le titre Mondial, les Strade Bianche et le Tour des Flandres, la Belge a décroché, ce samedi, son premier succès sur Paris-Roubaix, avec le maillot de Championne du Monde sur le dos (voir classement). Bien qu’elle n’ait pas pu parvenir à se débarrasser de ses principales rivales lors des derniers secteurs pavés, la sociétaire du Team SD Worx-ProTime s’est montrée largement au-dessus lors du sprint sur le vélodrome. DirectVelo a recueilli la réaction de la lauréate en conférence de presse, une petite heure après l’arrivée. 

DirectVelo : On a bien cru que tu allais te faire piéger lors de ce sprint sur l’anneau de Roubaix !
Lotte Kopecky : Avant même de rentrer sur le vélodrome, c’était déjà une grosse bataille pour être dans la meilleure position. Je savais bien sûr que Marianne (Vos) et Elisa (Longo Borghini) étaient très rapides et qu’elles allaient se tirer la bourre. Je me doutais aussi qu’elles allaient lancer de loin. Alors j’ai essayé de rester calme, de bien analyser la situation et de déclencher mon sprint au bon moment. Finalement, ça a tourné à mon avantage.

« LORENA (WIEBES) POUVAIT GAGNER AU SPRINT »

La course s’est-elle déroulée de la façon dont tu l’avais imaginé avec l’équipe, ce midi au briefing ?
J’ai tâché de rester le plus détendu possible même si dimanche dernier, les choses ne se sont pas déroulées comme je l’avais espéré. Fort heureusement, j’ai la chance d’être entourée de super amis et de coéquipières qui ont continué de me soutenir et de me remonter le moral. Le fait de sentir la confiance de mon équipe m’a bien aidée. Ça s’est passé exactement comme on l’avait espéré. L’idée était d’abord de se mettre à l’abri du moindre problème pendant les 60 premiers kilomètres, puis de se positionner à l’avant pour les trois premiers secteurs pavés avec le vent de côté. Avant que je n’attaque une première fois, Elena Cecchini était encore là pour me protéger et m’épauler. Puis j’y suis allée une première fois pour tester tout le monde.

Mais tu n’as pas fait la différence…
Partir avec Marianne Vos n’était pas la meilleure des idées. Collectivement, il fallait aussi prendre en compte que Lorena (Wiebes) pouvait gagner au sprint. Bien sûr, je voulais avant tout essayer de gagner moi-même mais suivant le scénario de la course, je me serais sacrifiée pour Lorena et il fallait toujours avoir cette possibilité-là en tête.

Avant de déclencher les hostilités, tu avais été victime d’un problème mécanique…
Je me suis débrouillée pour ne pas changer de vélo car je tiens vraiment à mon vélo. Je l’ai depuis des mois et je m’y suis habitué. J’ai pu me débrouiller pour tout remettre en place moi-même et reprendre ma place dans le peloton assez vite. Je n’ai pas eu de problème important, je ne suis pas du tout énervée contre les mécanos (rire). On avait du très bon matériel une fois encore.

« IL N’Y AVAIT PRATIQUEMENT QUE DES PISTARDES »

C’est aussi la raison pour laquelle tu n’as plus collaboré dans le final ?
Le contre pouvait rentrer et Lorena aurait alors été la plus rapide. Il fallait le prendre en compte pour l’équipe. Mais devant, je me sentais capable de battre Marianne et Elisa même si ce n’est jamais l’idéal de devoir les affronter au sprint. Une fois sur le vélodrome, il faut absolument avoir confiance en sa pointe de vitesse sinon…

Le fait d’être une pistarde t’a-t-il aussi aidé ?
Oui et non car devant, il n’y avait pratiquement que des pistardes (sourire). Sur le papier, c’est un avantage mais dans cette configuration-là, ça ne l’était pas vraiment face à ces filles-là.

Quelle place ce Paris-Roubaix a-t-il dans ton palmarès ?
Le Mondial, l’an passé, était déjà quelque chose d’énorme, sans doute encore la plus belle chose que j’ai réussi jusque-là. Mais gagner ici à Roubaix, avec le maillot de Championne du Monde, ce n’est pas loin derrière.    

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