Romain Bardet : « J’ai trop souvent été frustré à Liège »

Crédit photo ASO - Gaëtan Flamme

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À peine sorti d’un Tour des Alpes réussi, où il a terminé dans le Top 5 du général, Romain Bardet a encore fait le plein de confiance ce dimanche, sur Liège-Bastogne-Liège, avant d’aborder le Tour d’Italie. Derrière un Tadej Pogacar encore une fois intouchable, le coureur du Team dsm-firmenich PostNL a réussi à aller chercher la 2e place en solitaire (voir classement). S’il était entouré par le Slovène et Mathieu Van der Poel sur le podium, le coureur de 33 ans n'en tirait pas d'enseignements pour le prochain Giro. "J'en profite simplement, ça fera une belle photo que je vais pouvoir encadrer pour mon fiston", sourit-il, en conférence de presse.

IMPÉRIAL DANS LA ROCHE-AUX-FAUCONS

Pour Romain Bardet, le plan était clair. "Je savais qu'il fallait anticiper. J'avais clairement pointé Healy car je sais qu'il est très remuant et qu'il est très volontaire quand il est à l'avant. Il fallait réussir à se débarrasser d'un maximum de coureurs". Justement, après la Redoute, l’Irlandais est parvenu à sortir. Romain Bardet ne s’est pas loupé, avant que Benoit Cosnefroy et Romain Grégoire ne reviennent à contre-temps. "C'était plutôt cool avec Benoit (Cosnefroy) qui est un ami et Romain (Grégoire) qui est la future star du cyclisme français. Ben (Healy) était un bon gars avec qui être à l'avant aussi. J'étais d'ailleurs surpris que ça revienne si proche dans la Roche-aux-Faucons".

Finalement, c’est de nouveau avec Ben Healy qu’il a débuté la Roche-aux-Faucons. Comme en 2018 où il avait abordé cette montée accompagné par Michael Woods, avant de monter sur le podium final. "J'y ai pensé, j'étais très content de sentir le bon coup après le coup de butoir dans la Redoute, c'était mon objectif de prendre un coup d'avance. J'ai trop souvent été frustré à Liège de me sentir bien mais de ne pas réussir à faire les bons choix tactiques avec ce finish différent". Dans cette ascension mythique, celui qui a souvent décroché de belles places sur la Doyenne est comme un poisson dans l’eau. "La Roche-aux-Faucons est une côte que j'apprécie vraiment, il y a une ambiance exceptionnelle au pied, j'avais les frissons. Je me suis simplement dit que j'allais prendre du plaisir".

« JE NE ME SUIS JAMAIS SENTI AUSSI FORT »

Avec un écart d’environ 15 secondes au sommet, Romain Bardet n’a pas du tout paniqué. "Sur le haut je sais que ça se regarde souvent. J'ai souvent attaqué en haut dans les précédentes éditions. Cinq secondes peuvent suffire mais il ne faut juste pas craquer mentalement. Aujourd'hui, c'est ce qui m'a permis d'y arriver". Malgré un petit peloton reconstitué lancé à ses trousses, l’ancien 2e du Tour de France a résisté. Et malgré ce résultat, il n’y a pas du tout de réponse à la jeune génération qui arrive. "Il n'y a aucune compétition entre Français, j'ai passé l'âge de ce genre de chamailleries. Je suis très heureux de voir que ça pousse. Il y a des talents qui sont bien formés, qui arrivent encore plus précocement que nous".

Surtout qu’à Liège, Romain Bardet sait qu’il faut bien connaitre le terrain. "Il faut qu'ils prennent un peu d'expérience mais ils ont déjà toutes les qualités pour briller aujourd'hui. Moi c'était mon dixième Liège aujourd'hui, et je pense que pour faire les bons choix tactiques dans le final, ça joue un rôle". Avant le Giro, celui qui aborde sa treizième saison chez les pros montre qu’il n’est pas à enterrer. "J'ai toujours cru que c'était possible, sinon je ne serais pas là et j'aurais déjà raccroché les crampons depuis un moment. Je ne me suis jamais senti aussi fort sur un vélo. Les autres sont encore plus forts qu'à une autre époque. Sur mes références je sens que je suis encore au maximum et c'est pour ça que je décide de continuer et que je suis encore là en 2024". Et grand bien lui en prend.

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