Le VC Ambert n’évoluera ni en DN2 ni en DN3 en 2012

2e de la Coupe de France DN3 derrière le CC Cambrai à l'occasion de la Classique Champagne-Ardenne au début du mois de septembre, le VC Ambert n'évoluera pas l'an prochain en DN2 alors que le club auvergnat faisait donc partie des clubs qualifiés pour accéder à l'étage supérieur. Il ne restera même pas en DN3. Alain Rouillard, président démissionnaire du VC Ambert, a envoyé un communiqué à www.directvelo.com pour éclaircir la situation.

« Le VC Ambert n’évoluera pas en DN2 en 2012, ni même d’ailleurs en DN3, malgré les bons résultats 2011.
Mettre en place une DN3 avait déjà été un parcours du combattant au début de la saison 2011 et nous avions été modestes dans nos objectifs en ne ciblant qu’une place en finale de la DN3. Alors, terminer 1er de la zone sud (3) devant des équipes comme Périgueux, l’Occitane ou Grenoble était déjà une réussite. Finir ensuite second de DN3 après le finale, nous offrant ainsi la possibilité d’évoluer en DN2 en 2012, était impensable en début de saison. Bien sûr, le VC Ambert doit cette réussite à Mickaël Bérard (vainqueur de la 1ère manche dans le Gers et 3ème de la finale) et à son jeune espoir Pierre Almeida (3ème à la manche de Rumilly) qui ont marqué des points dans les 4 courses DN3 auxquelles ils ont participé, dont la finale. Mais pas seulement. Il faut aussi souligner que 10 coureurs ont contribué à ce succès (Bérard, Almeida, Bassy, Racodon, Dubest, Lapanderie, Soleilhac, Vincent, Ceni, Charrel), dont 8 ont réussi à ramener des points et que l’équipe a bénéficié d’un encadrement entièrement bénévole mais particulièrement motivé et efficace, avec notamment Stéphane Rabany, le directeur sportif qui a su faire profiter de son expérience.
Avec de nombreux résultats très positifs, y compris au niveau des jeunes et des féminines, mais aussi dans les cyclo-cross et avec le succès de ses grosses organisations, les Monts du Livradois (Elite Nationale), le Tour du Pays d’Olliergues (Nationale Juniors par étape qui sera au Challenge national en 2012), le Triptyque de la Vallée de l’Ance (course par étapes) ou la nocturne d’Ambert, le VC Ambert a montré sa capacité à être un club leader en Auvergne.

- Alors pourquoi cet échec après une telle saison ? Aucune raison ne peut l’expliquer individuellement. Mais c’est la somme de toutes qui ont conduit à cette décision :
Le VCA dispose d’une équipe de dirigeants très dévouée et efficace pour l’organisation des courses ou la gestion de son école de vélo, mais pas d’un encadrement suffisant pour accompagner les coureurs. Comment demander à des bénévoles qui travaillent toute la semaine et parfois le samedi, de sacrifier tous leurs week-end pour accompagner les coureurs, de rentrer quelques fois très tard dans la nuit, avant de reprendre le travail le lundi matin, sans avoir même la possibilité de leur donner une gratification.

- De la même façon, je valorise toujours le fait que tous nos coureurs sont étudiants à un très haut niveau, ou ont des métiers très prenants (par exemple, 2 des coureurs qui étaient dans l’équipe en finale de DN3 sont chefs d’entreprise. Ils sont rentrés à 3H du matin pour reprendre le travail à 7H le lundi matin !). Mais il faut aussi comprendre que c’est quelques fois très frustrant pour eux d’avoir à affronter tous les week-ends des coureurs qui ne font que du vélo. Par exemple, lors de la finale de DN3, notre déplacement pour aller dans les Ardennes s’est limité à un départ le samedi à 12H pour un retour dans la nuit du dimanche à lundi à 3H du matin, alors que le club de l’Occitane Cyclisme formation qui termine juste derrière nous, était sur place le vendredi pour reconnaître le parcours et avait programmé un retour le lundi. Je comprends ainsi la décision de Mickaël Bérard qui désire arrêter d’évoluer au niveau où il est. Il sature devant toutes les contraintes qui sont les siennes. Or, même s’il y a beaucoup d’autres coureurs qui ont apporter leur part au VCA, on est bien obligé d’admettre que Mickaël a toujours pesé énormément sur notre club en terme de résultats, d’autant plus qu’il n’a jamais exprimé le désir de partir. Sa décision n'est donc pas neutre pour le club et je l'appréhendais. De plus, la décision de Pierre Almeida de partir a aussi eu son importance, sachant qu'elle est logique et qu’elle était connue. Pierre est dans un schéma de carrière et il doit évoluer. On lui a offert cette possibilité en 2011, mais il aurait fallu qu’on soit capable de lui proposer un projet DN2 en 2012. Du coup, même s’il reste encore au club une équipe de qualité, sachant que malheureusement notre école de vélo n’est pas assez performante pour nous sortir 5 coureurs de 1ère catégorie tous les ans, il serait nécessaire à nouveau de recruter beaucoup de coureurs de 1ère catégorie pour satisfaire le cahier des charges de la DN2, mais aussi pour la DN3. Personnellement d’ailleurs, je ne suis pas convaincu de la nécessité d’avoir cette contrainte de catégorie qui est assez subjective, notamment pour évoluer en DN3. Il vaudrait mieux définir un quota régional basé sur les résultats des clubs et tenir compte ensuite exclusivement des résultats sportifs pour les montées et descentes. Je pense ainsi qu’un bon coureur sortant des juniors peut très bien poursuivre sa carrière en DN3 avec une licence 2ème catégorie. C’est une bonne façon de le faire progresser sans lui mettre trop de pression.

- Tous les points ci-dessus débouchent inévitablement sur l’aspect financement qui est la clé de voûte. Il est évident que, si nous disposions du budget nécessaire, ça simplifierait la résolution des points ci-dessus. En fait, j'ai eu beaucoup de difficultés cette saison pour convaincre les collectivités territoriales, en sachant que j'ai pu obtenir seulement 60% de la cible de subventions publiques. C'est pourquoi, je n'ai même pas eu le courage d'entamer les démarches pour 2012, sachant que les délais étaient très brefs. Malgré les "efforts" consentis par ces collectivités, la part publique en 2011 s'est limitée à 34% de notre budget, ce qui est évidemment trop peu, quand je le compare à beaucoup de clubs de DN. D'autre part, un mois après la finale de DN3, je n'avais toujours pas reçu un seul coup de téléphone, message ou texto d'un seul élu, pour nous féliciter de ce résultat, ni malheureusement, d'une quelconque proposition pour nous demander de quels moyens nous aurions besoin pour nous permettre de poursuivre notre route. J'en ai déduis que ce que nous faisions n'avait pas d'intérêt et je suis fatigué de m'entendre dire qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses quand je peux voir tous les excès par ailleurs. Pourtant, je suis convaincu, par ces temps de crise, que notre société a aujourd'hui encore plus besoin du mouvement associatif. Quand les parents et l'école baissent les bras, les associations restent une alternative pour l'éducation et le cadrage des jeunes. Malheureusement, en raison de l'extension de l"égo", on constate aujourd'hui que le renouvellement des effectifs de dirigeants se fait de moins en moins. Et si on n'aide pas correctement ceux qui se motivent et s'investissent à fond aujourd'hui, je pense que beaucoup d'associations vont disparaître.

- Le dernier point concerne le soutien des clubs par la FFC. Aujourd'hui il est inexistant, contrairement à d'autres sports. C'est d'ailleurs ce que me rétorquent les élus quand je leur reproche de ne pas suffisamment nous aider. Les clubs n'en peuvent plus de se serrer la ceinture pour verser autant "d'impôts" à la Fédé sans aucun retour d'investissements : Droits sur les licences, droits sur les organisations, droits sur les engagements, droits d'évoluer en DN... pour quelles prestations proposées en échange !

Aveuglé par ma passion et probablement aigri par l'usure, je ne prétends pas avoir raison sur tous les points ci-dessus et je manque peut être de réalisme. En tout cas, c'est le cumul de ces contrariétés qui me fait baisser les bras, malgré tout le plaisir que j'ai pu prendre au sein de ce club. J'ai atteint l'overdose et je n'ai plus la force de me battre après 30 ans au VC Ambert, dont 11 ans de secrétariat et 14 années de présidence. C'est la raison pour laquelle je préfère me retirer de la Présidence du VC Ambert, trop déçu de ne pas pouvoir aller au bout de mes ambitions. Je maintiens par contre toute ma confiance à l'équipe dirigeante qui reste en place, en lui souhaitant bonne chance. »

Crédit Photo : Michel Renaux
 

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