Néo-pros : Rencontre avec Natnael Berhane

En se distinguant avec le Centre Mondial de Cyclisme, Natnael Berhane a pu signer un contrat avec l'équipe Europcar. Le grimpeur érythréen, âgé de 22 ans, a ainsi rejoint chez les pros son compatriote Daniel Teklehaimanot (Orica-GreenEDGE).  Pour www.directvelo.com, Natnael Berhane raconte sa nouvelle expérience. Rencontre.

« Mes débuts chez les professionnels se passent très bien. J’en prends plein les yeux. Je suis ravi de pouvoir courir pour Europcar. C’est une expérience fascinante. Je découvre de nouvelles choses tous les jours. Je sens que je progresse rapidement et je suis très motivé à l’idée de découvrir encore beaucoup de choses durant les prochains mois.
 
« Je savais que c’était possible »

Courir toute l’année en Europe, c’est bien évidemment un gros changement pour moi. Je ne suis pas habitué à cela. Ce n’est pas forcément facile de vivre ici, en France, une grande partie de l’année, même si je suis bien entouré. Ma famille me manque, mais je sais que je dois passer par là. Si je veux progresser et devenir un grand coureur, je n’ai pas le choix. Je suis très fier d’être l’un des tous premiers coureurs africains à passer pro. Daniel Teklehaimanot m’a en quelque sorte montré le chemin à suivre. Je savais que c’était possible. Désormais, c’est un rêve qui se réalise.
 
« Conscient d’avoir beaucoup de chance »

La participation de Daniel Teklehaimanot au Tour d’Espagne l’an passé a été un grand moment pour notre pays. Il y a une histoire d’amour naissante entre l’Erythrée et le cyclisme et je suis très fier de pouvoir y contribuer. J’ai conscience d’avoir beaucoup de chance. Venir en France, ce n’est pas aisé du tout pour un coureur africain. Entre les problèmes d’argent et surtout de visa, il est pratiquement impossible de tenter sa chance en Europe. J’espère que cela changera car beaucoup de coureurs africains rêvent de pouvoir venir montrer de quoi ils sont capables dans des formations européennes. Selon moi, c’est à l’UCI de trouver des solutions pour l’avenir.   
 
« J’ai su convaincre les dirigeants d’Europcar »

Avant de porter les couleurs du Team Europcar, j’ai donc pu courir pour le Centre Mondial du Cyclisme, puis au Vendée U lors d’un stage. Je garde d’excellents souvenirs de ces expériences. Auparavant, je prenais les courses les unes après les autres. Le Tour d’Algérie, le Tour du Rwanda... je m’y présentais avec pour ambition de gagner le classement général, sans forcément me projeter à plus long termes. En revanche, une fois au Centre Mondial, je n’avais plus qu’une seule idée en tête, celle de passer pro. Jean-René Bernaudeau m’a contacté pour la première fois sur la Tropicale Amissa Bongo 2011 après ma victoire d’étape. Il m’a rapidement fait savoir que je l’intéressais et qu’il me donnerait ma chance en 2013 en cas de bons résultats au Centre Mondial du Cyclisme. Ce discours était très motivant et finalement, il faut croire que j’ai su convaincre les dirigeants d’Europcar. (rires)
 
« Un niveau élevé à Majorque »

Revenir au Gabon pour mes débuts chez les pros, c’était très spécial. J’étais tellement fier de pouvoir courir la Tropicale avec le maillot d’Europcar. Depuis, j’ai disputé plusieurs manches du Challenge de Majorque. Le niveau était très élevé, mais je m’en suis plutôt bien sorti. J’ai pu prendre une échappée, sur le Trophée Migjorn. C’est toujours rassurant. Pouvoir courir avec tous ces mecs que je regardais à la télé il y a encore quelques mois, cela parait dingue. 
 
« Hâte d’être au Tour de Normandie »

Le plus compliqué pour moi, c’est peut-être bien le climat. Sur une course comme la Classic Sud-Ardèche (47e, NDLR) par exemple, j’ai énormément souffert. Je n’aime vraiment pas ces basses températures et j’attends l’été avec impatience. Je vais maintenant me rendre sur la Classic Loire-Atlantique puis sur le Tour de Normandie, dans le but d’y continuer mon apprentissage. Je suis un vrai coureur de courses par étapes. Je me bonifie au fil des jours de course, et j’ai par conséquent hâte de voir ce que je peux faire sur le Tour de Normandie. Cela étant, j’aborde ces courses sans la moindre pression. Comme me le répète Jean-René Bernaudeau, je suis encore jeune et j’ai le temps de progresser. »

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Natnael Berhane.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com

 

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