Pour sa première année professionnelle, Natnael Berhane, 22 ans, vient de réaliser un gros coup en remportant la 3e étape du Tour de Turquie (2.HC). Aux anges, le jeune érythréen de l’équipe Europcar espère désormais conserver son maillot de leader jusqu’au terme de l’épreuve, dimanche prochain. C’est ce qu’il a confié à  www.directvelo.com.

« Je ne peux pas le croire. Non vraiment, je n’arrive pas à réaliser que je viens de remporter une étape sur le Tour de Turquie dès ma première saison chez les professionnels. C’est simplement incroyable. Je suis tellement heureux. Je ne m’y attendais pas du tout. Honnêtement, j’étais arrivé sur cette épreuve avec pour ambition de décrocher un top 10 au classement général final. Ce qui, du reste, aurait déjà été très bien. Remporter une étape et porter le maillot de leader, c’est bien au-delà de mes attentes.

« J’avais envie d’essayer quelque chose »

L’étape était très éprouvante aujourd’hui. La dernière ascension était terriblement longue et difficile. L’équipe a vraiment fait un superbe travail pour moi avant la dernière ascension. Ensuite, j’ai tâché de faire attention au placement dès le pied de l’ascension. J’ai été vigilant à tous les différents mouvements. Je voulais être constamment aux avant-postes. J’ai vu que les coureurs s’écartaient les uns après les autres et que moi, j’étais toujours là, dans les premières positions. Cela m’a donné beaucoup de confiance. Du coup, j’ai décidé de prendre les choses en main et d’attaquer. J’avais vraiment envie d’essayer quelque chose. Suite à mes différentes accélérations, on s’est alors retrouvé à quatre en tête à quelques kilomètres de l’arrivée. J’ai assuré l’essentiel du travail à l’avant, ce qui aurait pu se retourner contre moi dans le final mais pour être honnête, j’étais de plus en plus confiant au fil des kilomètres.

« J’en avais les larmes aux yeux »

Dans le dernier kilomètre, je crois que l’on était tous à la limite. Aux 200m, je n’ai pas vraiment attaqué mais j’ai simplement démarré une sorte de long sprint jusqu’à l’arrivée (rires). Fort heureusement, ça a bien voulu sourire. Le fait de franchir la ligne en première position et de pouvoir lever les bras chez les professionnels est un sentiment merveilleux. J’en avais les larmes aux yeux. Je suis si heureux d’avoir décroché la victoire. Ce succès signifie énormément de choses pour moi. Et puis, c’est tellement encourageant pour la suite.

« Une victoire finale à aller chercher »

D’ailleurs, il y a une victoire finale à aller chercher désormais. Je ne veux pas m’arrêter là. J’ai confiance en mes capacités comme en celles de mes coéquipiers. Nous avons une grosse équipe ici en Turquie. On est capable de garder ce maillot de leader. Je sais que je peux le faire. Maintenant, j’ai bien conscience que rien n’est fait. La course, ça reste la course. Et on peut toujours avoir des surprises. Bonnes ou mauvaises du reste (rires). Mais je vais m’arracher pour gagner. J’ai conscience que je suis aussi un exemple pour tous les jeunes coureurs de mon pays, qui rêvent de devenir professionnels un jour à leur tour. Alors c’est aussi pour eux que je vais me battre cette semaine. »

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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com