Méven Lebreton était surnommé « Poupou »

"J’étais surnommé Poupou !" Méven Lebreton en avait assez d’être comparé par ses coéquipiers du CC Villeneuve Saint-Germain à Raymond Poulidor, l’homme qui faisait souvent deuxième. C’est peu dire si sa victoire ce dimanche sur le Grand Prix de Beuvry-la-Forêt l’a soulagé. D’autant que la semaine précédente, il avait pris une nouvelle deuxième place sur le Prix Cycliste des Grandes-Ventes, et le surnom était revenu. 

En effet, l’an passé, il avait cumulé huit podiums sans jamais lever les bras. "En passant la ligne à Beuvry, j’ai poussé un gros cri de soulagement, je l’attendais cette victoire !", déclare-t-il à www.directvelo.com. Depuis une quinzaine de jours, le coureur de 22 ans reconnaît que "la forme revenait bien". Il avait enchaîné plusieurs critériums, notamment en compagnie de son frère Romain (VS Chartrain). "J’avais quelques places dans le Top 10, il me manquait juste de bien finir les courses", dit-il. 

A Beuvry-la-Forêt, il ne s’est pas loupé sur les 9 passages du secteur pavé Marc Madiot. "Nous sommes partis à sept coureurs au bout de 25 km puis un groupe d’une dizaine est rentré sur nous, raconte le Breton. Avec les crevaisons et autres accélérations, ce fut une élimination par l’arrière et à deux tours de l’arrivée nous n’étions plus que quatre en tête : Nicolas Garbet, mon coéquipier, Benjamin Cantournet, Benoît Daeninck et moi-même." La suite, il l’a géré à l’instinct. "Lorsque j’ai contre-attaqué derrière Nicolas à moins de 2 km de l’arrivée, je n’y croyais pas trop mais j’ai insisté et derrière ils se sont un peu regardés. Je me suis dit que c’était bon à 200 mètres de la ligne."

Le vainqueur du Tour de Franche-Comté 2011 avoue que ce succès est "le plus beau en terme de course d’un jour". Surtout, il efface en partie un début de saison gâché par des soucis récurrents aux dents. "Je me suis fait opérer des dents de sagesse et j’ai enchaîné trois week-ends sans compétition. J’aurais aimé être présent et peser sur la course dès la reprise mais ça n’a pas été possible", regrette l’ancien sociétaire du Guidon Chalettois. D’autant qu’il aurait aimé avoir un rôle à jouer sur les premières manches de Coupe de France DN1, notamment le Grand Prix Souvenir Jean-Masse. 

Désormais, il regarde vers Lannilis et le Championnat de France Amateurs. Un Championnat qui aura lieu en Bretagne, dans sa région d’origine. "Un Championnat en Bretagne, pour un Breton, c’est toujours quelque chose de particulier, confie-t-il. J’aimerais y faire quelque chose de bien, un Top 10 serait super mais j’y vais avant tout pour prendre du plaisir." Avec le ribin, lui qui sait passer les pavés devrait pouvoir se régaler. "La météo va avoir un gros rôle à jouer. Sur ce type de route, il faudra surtout être très bien placé, ça va beaucoup frotter", prévient-il. Toutefois, il ne se met pas de pression particulière et sait que le CC Villeneuve Saint-Germain ne part pas avec le statut d’équipe favorite. "Tout le monde aura sa carte à jouer chez nous. Après, je pense que des gars comme Benoît Daeninck, Samuel Plouhinec ou encore Benoît Sinner seront les coureurs à pister. Cependant, c’est une course d’un jour tout peut se produire !", conclut-il réaliste.

Crédit Photo : Jean-Marie Doerler
 

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