On a retrouvé : Jean-Charles Sénac

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Vice-Champion de France en 2007 avant de passer professionnel chez AG2R-La Mondiale l’année suivante, Jean-Charles Sénac était l’un des meilleurs éléments du peloton amateur. Ce grimpeur, vainqueur du Tour des Pays de Savoie 2006, pouvait espérer une belle carrière à l’échelon supérieur. Mais son expérience professionnelle tourna court, se retrouvant sans contrat fin 2009. Pour www.directvelo.com, l'Isérois âgé de 28 ans a accepté de revenir sur sa carrière. Et donne de ses nouvelles.

DirectVélo : Tu as arrêté le cyclisme en compétition fin 2009. Pourquoi ?
Jean-Charles Sénac : Mes deux années professionnelles dans l’équipe AG2R La Mondiale furent « cauchemardesques ». Nous ne marchions pas trop, du coup l’équipe et le sponsor nous mettaient une grosse pression, qui n’était finalement pas bénéfique. J’ai quand même quelques bons souvenirs, notamment ma participation au Tour d'Italie que j’ai terminé tant bien que mal. Un grand Tour, c’est quelque chose d’exceptionnel dans la carrière d’un coureur cycliste. C’est une grande fierté. Sportivement, je m’attendais à ce que cela soit dur. Mais c’est surtout humainement que je n’ai pas trop apprécié l’expérience. L’ambiance du milieu professionnel est particulière et j'ai fini par être un peu dégoûté. D’autant plus que ces deux années intervenaient après mon passage au Chambéry CF où j’ai vécu des supers moments. Le contraste était important.

Avec tes bons souvenirs au Chambéry CF, pourquoi ne pas avoir continué chez les amateurs ?
Lorsque j’ai appris que mon contrat ne serait pas reconduit, j’ai eu la possibilité de me relancer dans une équipe continentale, en Allemagne. Mais après réflexion, je n’ai pas pris le risque de m’embarquer dans cette galère, les législations à l’étranger étant très différentes qu’en France où le métier de coureur cycliste est tout de même bien plus confortable qu’ailleurs. En France, on a un statut, alors qu’à l’étranger c’est beaucoup plus le « bazar ».  J’ai eu un moment l’idée de reprendre la compétition en amateur, et j’avais discuté avec le GMC 38 (Grenoble) pour faire une saison en tant que capitaine de route. Malheureusement, ma sœur a été victime d’un grave accident de voiture et j’ai pris un gros coup au moral. J’ai alors décidé de me consacrer à la vie de famille plutôt qu’au cyclisme. J’avais tourné la page.

« AUJOURD'HUI, JE PROFITE DE LA VIE »

La transition a-t-elle été aisée après ta carrière ?
Les six premiers mois ont été très difficiles pour moi. Surtout habitant dans un petit village (à Corps, en Isère), j’étais connu et reconnu en tant que coureur cycliste. Alors forcément, lorsque les personnes vous parlent quotidiennement de vélo, c’est difficile de passer à autre chose, bien que je n’ai jamais manifesté le moindre regret. J’ai commencé à me réinsérer dans la vie active en commençant par des petits boulots dans une station de ski proche de chez moi. Je travaillais dans un magasin spécialisé, où je gérais la location et les réparations de matériel de sports d’hiver. J’ai aussi travaillé quelques mois dans un Bouticycle, à Tarbes.

Et maintenant, de quoi est fait ton quotidien ?
J’ai eu la chance d’être embauché par une société spécialisée dans la charpente et la menuiserie non loin de chez moi. Depuis toujours, je suis passionné de charpente. J’ai donc la chance de pouvoir faire un métier qui me plaît. Il permet de voir l’avenir plus sereinement avec ce CDI en poche. Je roule presque tous les dimanche, plus assidûment l’été pour pouvoir profiter des beaux paysages de la région. Je suis vraiment un cyclotouriste maintenant et si mon compteur affiche 5000 kilomètres annuellement, c’est déjà bien ! L’hiver il m’arrive aussi de faire du ski de rando, mais je profite surtout d’avoir plus de liberté pour voir mes amis, et surtout ma famille. Lorsque l’on est coureur cycliste, on est vraiment dans une bulle, un monde à part et l’on sacrifie beaucoup de choses. Aujourd’hui, je me rattrape, je profite de la vie.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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