Benoît Poitevin : « Parfois, la douleur me réveille »

Celle-ci fait du bien au moral pour le VC Rouen 76. Le club normand qui connait une saison compliquée a eu la satisfaction de voir Benoît Poitevin lever les bras au Championnat de Normandie ce dimanche. Comme la majorité de l'équipe depuis le début de l'année, le coureur a été handicapé par une grosse blessure. Confidences recueillies par DirectVelo.com.
 
DirectVelo.com : Comment as-tu construit ta victoire au Championnat de Normandie ?
Benoît Poitevin : C'est parti vite. Des coureurs sont passés à l'attaque à peine le drapeau baissé ! J'ai fait l'effort avec Dylan Kowalski pour revenir sur le groupe qui s'était formé à l'avant. Nous avons rapidement été repris par une partie du peloton qui s'était scindé en deux.
C'est ressorti dès le regroupement général mais j'ai râté le coche. J'en encore une fois dû batailler pour revenir en tête de course. Nous avons formé une échappée de 11, c'était finalement la bonne. J'étais bien entouré avec 3 coéquipiers à mes côtés. A 5 tours de l'arrivée mon directeur sportif m'a demandé d'accélérer, ce que j'ai fait.
Comme j'étais le plus frais de l'équipe, je me suis isolé avec un autre coureur à 4 tours du but et à 2 tours de l'arrivée, je suis parti tout seul. J'ai réussi à tenir jusqu'au bout.
 
Ce succès doit faire du bien au moral après toutes les galères que vous avez connues...
C'est vrai que ça fait plaisir, une victoire ça ne fait jamais de mal ! (rires) C'est surtout bien pour l'équipe, c'est grâce au collectif que je l'ai emporté ! Dans l'ensemble nous avons rectifié le tir, il faut espérer que ça continue.
 
« JE NE PEUX PAS PEDALER COMME JE LE SOUHAITE »
 
Dans quel état d'esprit es-tu en ce moment ?
Je suis encore gêné physiquement. J'étais tombé sur la Boucle de l'Artois au mois d'avril, j'avais bien cogné le genou... Depuis j'ai passé une échographie et différents tests qui n'ont rien donné. Apparemment, j'ai juste besoin de temps pour me remettre.
Je n'ai pas véritablement coupé le vélo. Je vais quand même passer une IRM de contrôle pour savoir de quoi je souffre exactement, le rendez-vous est déjà pris. 
 
A quel point est-ce handicapant ?
Je ne peux pas pédaler comme je le souhaite, je ne me sens pas à 100%. J'ai mal pendant et après l'effort. Parfois, la douleur me réveille en pleine nuit et m'empêche de me rendormir. J'ai encore vécu ça la nuit dernière... J'aimerais être plus libéré. Parfois, quand ça va, les autres me disent "ça y est, tu es guéri", mais à chaque fois le mal revient...
 
« JE NE DOUTE PAS, JE SUIS PLUS DANS L'INCONNU »
 
Tu dois être atteint moralement...
Honnêtement, pas tant que ça. Je ne doute pas forcément. Ce qui est embêtant c'est que je ne connais pas l'état de ma blessure. Je suis dans l'inconnu plus que le doute. Et puis je ne me plains pas, j'ai quand même réussi à obtenir de bons résultats depuis.
Je remercie quand même mes coéquipiers qui m'ont bien soutenu, notamment sur le Tour de la Manche où je termine deuxième du général. Je ne le montrais pas mais j'ai vraiment souffert les deux derniers jours. Je pensais même à abandonner.
Sans eux, je ne pense pas que j'aurais tenu.
 
Comment vois-tu la fin de la saison ?
Il faut rectifier le tir en Coupe de France, je pense que c'est tout à fait possible ! Personnellement je vis au jour le jour, je ne me prends pas la tête. Je devrais participer au Championnat de France mais je n'en attends pas trop. Je suis plutôt un coureur de classement général.
L'objectif c'est de remporter une belle course, que ce soit moi ou un de mes coéquipiers. J'ai envie de leur rendre la pareille.

Crédit photo : André Quentin - www.ggfotovelo.fr
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Benoît POITEVIN