Mondial : Le périple de Polychronis Tzortzakis

"Si je ne perds que six ou sept minutes sur Tony Martin, je serai satisfait", lançait Polychronis Tzortzakis devant le portique d'entrée du gigantesque Kings Dominion, le parc d'attraction extra-large où s'élançaient les Elites pour leur chrono. Le Grec, installé en France, peut se montrer heureux d'avoir concédé à peine plus de quatre minutes au Panzerwagen allemand et 5'47" au nouveau Champion du Monde Kiryienka.

"Je ne suis pas un spécialiste. Et je n'ai pas vraiment eu l'occasion de me préparer à cet effort chronométré", avertissait-il, prudemment, avant de s'élancer pour le plus long effort en solitaire de sa vie (53 kilomètres). Finalement 55ème sur 70, le Champion de Grèce s'en est bien sorti. Même s'il n'a eu que quelques semaines pour préparer son périple vers Richmond.

DEBROUILLARDISE

La fédération grecque n'a confirmé sa participation que fin août, soit à une vingtaine de jours du rendez-vous arc-en-ciel. Restait encore au pensionnaire du CC Villeneuve Saint-Germain à organiser tout son voyage, la fédération ne se chargeant que des démarches d'inscriptions auprès de l'UCI.

En quelques jours, il a tout bouclé pour lui et ses deux coéquipiers. Trouver des sponsors privés, réserver un hotel, une voiture, s'entourer d'un staff, ... "Grâce à la communauté gréco-américaine, nous venons ici à cinq : trois coureurs et deux accompagnateurs. Un voyage qui, sans l'aide de partenaires, nous aurait coûté plus de 2000€ par personne", détaille le vainqueur du Grand Prix de Soissons pour DirectVelo. Une aventure bien plus coûteuse que sa participation à Copenhague, chez les Espoirs, en 2011.

RALLIER L'ARRIVEE

Une fois le voyage réglé, il a pu se consacrer à sa préparation, physique cette fois. De longues sorties de six heures en machine, un contre-la-montre, quelques compétitions : l'ancien du Guidon Challetois ne veut pas paraitre ridicule sur les 260 kilomètres de la course en ligne, dimanche. "Je suis content d'être au départ, de représenter mon pays. Mais je rêve de rallier l'arrivée", avance-t-il.

Une mission bien compliquée pour un coureur habitué à des épreuves amateurs de trois ou quatre heures face à des professionnels préparés sur les routes de la Vuelta ou du Canada. "Les petites bosses du circuit risquent de me coûter un peu d'énergie à chaque passage. Après quatre ou cinq heures, on sera vidé. Pas les pros, comme Gilbert, mais moi, oui. Me mesurer aux grandes stars, comme Sagan, me donnera de la motivation."

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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