Bastien Duculty : « J'aurais pu marcher plus tôt »

Crédit photo Bruno Arnoux

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Bastien Duculty confirme. Déjà vainqueur du Grand Prix Souvenir Jean Masse au mois de février (lire ici), le pensionnaire du VC Villefranche Beaujolais a remis ça le week-end dernier en remportant Châtillon-Dijon. Avec déjà deux succès en moins d'un mois, le coureur de 23 ans réalise son meilleur début de saison. "Ça fait plaisir d'enchaîner, surtout que je n'avais jamais gagné deux fois en Élite lors d'une seule et même année. Ça prouve que le travail porte ses fruits", apprécie-t-il.

« JE ME SUIS DIT QUE CA N'ALLAIT PAS LE FAIRE »

Malgré un plateau "réduit" en raison du Prix de Buxerolles (Coupe de France DN1) qui se disputait le même jour, la victoire a mis du temps à se dessiner pour Bastien Duculty. Après une première partie de course assez calme, le peloton commence à perdre des éléments sur un circuit final exigeant et lorsqu'une échappée parvient enfin à prendre forme, le puncheur manque le coche. "Au moment où une dizaine de coureurs sortent, j'étais à ma voiture. Je me suis dit que ça n'allait pas le faire", raconte-t-il. L'Isérois attend finalement la côte raide située au début de la boucle pour produire son effort et boucher le trou.

Revenu à l'avant, Bastien Duculty constate rapidement que le peloton ne lâche rien et décide de prendre les choses en mains. A une borne du sommet de la deuxième bosse du circuit qui ressemble à un long faux-plat montant, il s'isole et bascule en tête dans la longue descente à moins de vingt kilomètres de l'arrivée. Mais seul face à un fort vent défavorable, le Champion Rhône-Alpes ne parvient pas à créer une différence suffisante et il décide de se relever. "Quand j'ai vu que je n'arrivais pas à creuser j'ai changé de stratégie. Je pensais que le peloton reviendrait et je me suis dit que j'allais aider Alexandre Gaspari pour le sprint", se souvient-il. Rejoint par le reste de l'échappée, le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais choisit de bluffer et de ne pas passer de relais, et le paquet ne rentre pas. Comme il redoute un sprint en petit comité, le coureur de 23 ans anticipe et attaque dans le faux-plat montant final à 400 mètres de la ligne. Il reprend alors les deux hommes qui ont tenté leur chance sous la flamme rouge et profite de sa dynamique pour les dépasser avant de s'imposer avec plusieurs vélos d'avance.

« JE NE SUIS PLUS LES REGLES »

Même s'il est forcément heureux après sa victoire, le Rhônealpin estime que celle-ci n'est pas comparable à son succès au Souvenir Jean-Masse où le niveau était plus relevé. "J'avais fait exactement la course que je souhaitais. En fait ça faisait longtemps que j'attendais une victoire en solitaire et c'est ce que j'ai réalisé au Jean-Masse. Ça restera gravé dans ma mémoire", sourit-il. Doté de bonnes sensations depuis le début de la saison, Bastien Duculty a changé sa manière de se préparer cet hiver. Ayant laissé de côté le cyclo-cross, ce dernier constate avec plaisir qu'il a comblé son déficit de foncier, mais pas seulement. "J'ai trouvé mon bon petit secret à moi pour réussir. Pour la première fois j'ai beaucoup travaillé sur mes points faibles sans trop m'attarder sur mes points forts qui sont assez innés. Avant je trouvais l'entraînement pénible, notamment parce que je faisais toujours la même chose. Maintenant je roule exactement comme je le souhaite et j'adapte les exercices à mon envie. Je suis mon instinct, plus les règles", confie l'Isérois

« PAS DE REGRET EN CAS D'ECHEC »

En outre, Bastien Duculty affirme être arrivé à maturité et avoir davantage de recul. En fait, il ne regrette qu'une chose : "si j'avais fait ce bilan avant, j'aurais pu marcher plus tôt". Pour autant, le palier qu'il estime avoir franchi ne le poussera pas à revoir ses ambitions à la hausse. "Je me sentais déjà capable d'obtenir ce genre de résultats. Et puis contrairement aux années précédentes, je ne me suis pas fixé d'objectif sur certaines courses cette saison", explique le Rhônealpin.

Sans objectif ne veut pas dire sans ambition et il s'alignera ce dimanche sur Annemasse-Bellegarde (Élite Nationale) avec l'envie de bien faire, mais avec de la pression en moins. "C'est une des courses qui me tiennent à cœur mais comme j'ai gagné le week-end dernier, je n'aurai pas de regret en cas d'échec", avoue le puncheur qui a également coché le Grand Prix de Liergues, le Circuit de Saône-et-Loire et les Tours de la Creuse et du Beaujolais. "J'espère que je serai en mesure de jouer la gagne au général parce que ça fait plusieurs années que je manque de résultats dans les courses par étapes. Ça c'est d'un point de vue personnel, parce que par équipe on vise la montée en DN1 et pour y parvenir il faudra gagner à tout prix en Coupe de France", conclut-il.

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