A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de...". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous aujourd'hui avec Alexis Vuillermoz, le puncheur d'AG2R La Mondiale.
Le témoin ? Thomas Lapeyrie. Le Varois, aujourd'hui professionnel en VTT Enduro, a été son coéquipier au sein du Team Lapierre International et au CC Etupes, où les deux garçons disputaient quelques épreuves sur la route.

« J'ai commencé à côtoyer Alexis alors que j'étais au Pole France de Besançon. Nous avions le même entraîneur : Yvan Clolus.
Il venait faire quelques sorties avec nous. Il évoluait au sein du Team Scott-Valloire-Galibier, moi j'étais Junior 2. On se disait plutôt bonjour de loin. Je me souviens qu'il gagnait tout en Espoirs. Il avait été Champion de France en 2009 et 2010. Il était très fort ! Puis nous nous sommes retrouvés dans la même équipe, le Team Lapierre International. Nous évoluions également tous les deux au CC Etupes sur la route, avec un programme de cinq-six courses dans la saison. Si moi je me battais pour terminer dans le Top 15 d'une première catégorie, Alexis écrasait. Disputer ces courses-là lui plaisait. Il y a pris goût. Il avait ce don naturel et une force terrible pour briller sur la route. Bien sûr, il possédait déjà cette giclette dans les bosses.

UN GARCON TRES SERIEUX

Je me souviens du côté très sérieux d'Alexis. Cela m'a marqué. Je me rappelle des stages de l'Equipe de France. Nous faisions cinq heures de vélo dans la journée, chacun était mort après la sortie... Alexis ouvrait lui l'ordi et il travaillait pour faire son mémoire. Moi quand j'étais en stage de l'Equipe de France, tout le reste passait au second plan (sourires). Alexis mettait le vélo et les études au même niveau. Par ailleurs, il était toujours le premier coucher. Encore une fois, c'est un garçon sérieux. C'est un gars gentil, poli et qui n'est jamais avare de conseils. Je lui demandais souvent des petits trucs notamment sur l'échauffement. Il n'hésitait pas à m'aider.

UN NOUVEAU DEFI FIN 2012

En VTT, Alexis avait un peu de mal à rentrer dans les Tops 10 au niveau international lors de ses deux premières années Elite, en 2011 et 2012. Il s'est rendu compte que cela allait être difficile de faire partie des meilleurs. Puis à côté de ça, il brillait sur la route par exemple sur le Tour des Pays de Savoie. De plus, Lapierre a arrêté son équipe VTT cross-country fin 2012. Nous étions quatre, et chacun a pris une trajectoire différente : Jordan Sarrou a continué le VTT, Pierre-Geo Plantet est parti vers le marathon, moi l'enduro et donc la route pour Alexis. C'était le moment pour chacun de se lancer un nouveau défi.

UNE RECOMPENSE

Je suis bien sûr aujourd'hui ce qu'il fait sur la route. Quand il a gagné l'étape de Mur-de-Bretagne, sur le Tour de France 2015, j'étais fou ! J'étais déjà fan de lui à l'époque du VTT mais là, c'est encore pire ! (sourires) Franchement, je ne suis pas vraiment étonné. Il avait des grandes capacités déjà à l'époque sur la route. Sans se préparer pour cela, il était déjà devant à faire la course avec les costauds.
Je suis à fond ses résultats. C'est un copain et cela me fait plaisir de voir ce qu'il fait. Il s'est donné les moyens de réussir, il est récompensé aujourd'hui. »