Nicolas Boudat : « Ça va m’endurcir »

Crédit photo DirectVelo

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Mononucléose, toxoplasmose et CMV (cytomégalovirus)… Nicolas Boudat n’a pas fait les choses à moitié. Le Girondin, licencié au VC Pays de Langon, a compris lors d’une prise de sang pourquoi il n’arrivait pas à retrouver de bonnes sensations. Eloigné des pelotons jusqu’à juillet prochain, le Junior 2e année donne de ses nouvelles à DirectVelo.

DirectVelo : A quand remontent tes ennuis de santé ?
Nicolas Boudat : Je n’ai pas vraiment arrêté le vélo l’hiver dernier. Après le Championnat de France Elite (il était surclassé, NDLR), j’ai enchaîné avec les 6 Jours de Gand durant lesquels je n’étais pas bien. Je me suis dit que c’était passager. En rentrant, j’ai coupé une semaine mais je me sentais de plus en plus fatigué. J’ai repris par la saison piste après la coupure hivernale, et j’avais toujours des mauvaises sensations. Je n’arrivais pas à récupérer de mes efforts. J'ai arrêté un peu la piste début février pour vraiment me consacrer à la route.

« PAS DU TOUT AU NIVEAU »

Avec quelles ambitions ?
L'an dernier, je n'ai pas tellement fait mes preuves sur route. Je m'étais davantage consacré à la piste… En mars, j’avais au programme le Trophée Louison-Bobet, la Bernaudeau et la Route d’Eole. Mon objectif était de remporter la Bernaudeau qui me tenait vraiment à cœur afin d’intégrer l’Equipe de France sur route.

Comment t’es-tu comporté sur ces épreuves ?
Je n’étais pas du tout au niveau. Au Bobet, je luttais dans le contre pour ne pas me faire sortir dans les bosses, là où d’habitude j’avais plus de facilité. J’ai enchaîné les entraînements sans vraiment récupérer. Malgré tout, j’avais beaucoup d’ambition au départ de la Bernaudeau. J’ai vite déchanté. Après avoir fait le drapeau toute la journée, j’ai fini dans les voitures… J’avais les muscles tétanisés, j’ai même vomi.

« JE NE COMPRENAIS PLUS »

Comment l’as-tu vécu ?
C’était trop… J’ai commencé à saturer mentalement, je ne comprenais plus. J’ai donc passé des analyses de sang et le verdict est tombé…

De quoi souffres-tu ?
J'ai contracté la mononucléose, la toxoplasmose ainsi que le CMV en raison d’une hyperperméabilité de la muqueuse intestinale.

Ça fait beaucoup…
Je suis tombé de haut. J’avais tout fait cet hiver pour réussir. Je n’avais pas pris de poids, j'avais un complément pour la musculation une fois par semaine avec l'entraîneur de mon frère (Thomas), je me couchais tôt... J'avais tout fait pour pouvoir espérer intégrer l'Equipe de France sur route… J'ai eu du mal à encaisser. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour rien…

LE MONDIAL TOUJOURS EN TÊTE

Ça va mieux aujourd’hui ?
J'ai mis longtemps à m'en remettre. Ce fut un réel coup dur... En un mois, j'ai pris 4 kilos... Mes espoirs de participer aux Championnats du Monde s'envolaient petit à petit… Ma famille, mes amis et mon entraîneur Nicolas Boisson m'ont été d'une grande aide durant cette période. Aujourd'hui, j'ai complètement changé mon alimentation. Je suis allé voir Monsieur Delage, un nutritionniste, afin de purger mon intestin. Je me sens un peu moins fatigué.

Quand vas-tu reprendre la compétition ?
Jusqu'à juillet, il est préférable que je ne fasse pas de compétition. Je fais du vélo "plaisir". Je mets l'accent sur le bac… Malgré la difficulté à encaisser cette déception, je veux réussir ma deuxième partie de saison. J’espère pouvoir faire partie de l'aventure en septembre en Norvège pour le Mondial... C'est une épreuve difficile, mais qui m'aura endurci mentalement. Cette saison, je n'ai plus rien à perdre...

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