La colère, la frustration et la déception se mêlent sûrement au moment où Elia Viviani frappe son guidon, quelques mètres après la ligne d'arrivée du Championnat d'Europe Elites, ce dimanche. Sur le circuit d'Herning, au Danemark, il n'a manqué que quelques centimètres à l'Italien pour être sacré. Mais le sprinteur de la Squadra Azzura a buté sur le Norvégien Alexander Kristoff, lequel avait pris l'option de lancer de plus loin. "Fabio Sabatini a fait un bon travail et il m'a permis d'avoir de la place sur le côté droit de la route. J'y suis allé. J'ai considéré qu'il y avait assez de place pour passer. J'ai touché Alexander à 50m de l'arrivée...", raconte l'Italien pour DirectVelo. "J'ai failli passer mais c'était trop près de l'arrivée pour avoir le temps de déborder. Il a bien joué le coup en lançant de plus loin, avec le vent de côté. Je suis très déçu de perdre un Championnat d'Europe pour si peu". 

« J'ÉTAIS INQUIET À L'ARRIÈRE »

Bien avant cette explication entre sprinteurs, le sociétaire du Team Sky aurait pu tout perdre sur... un arrêt pipi ! Il restait alors 120 kilomètres. "Je me suis arrêté pour satisfaire un besoin naturel, comme une soixantaine d'autres mecs. J'étais encore à l'arrière quand les Belges ont décidé d'attaquer. Bon...", soupire-t-il. L'Italien fait alors relever la quasi-totalité de sa formation. La Squadra Azzura doit chasser pendant près d'une heure, se retrouvant même à un moment donné à 1'40" du peloton principal. "J'étais inquiet à l'arrière. On ne savait pas ce qu'il pouvait se passer. Si deux ou trois équipes avaient décidé de collaborer, ça serait devenu très dur. Mais bon, j'ai essayé de relativiser et de me dire qu'il restait encore plus de 100 kilomètres et qu'il allait leur être difficile de tenir à se rythme-là. Et finalement on a pu rentrer...".

« ON A TRÈS BIEN RÉPARÉ CETTE ERREUR »

Cet épisode a-t-il eu une influence dans le sprint final ? "Non" catégorique du pistard. Il développe : "L'arrêt pipi n'a rien changé. Ca n'a pas joué dans mon sprint. Bien sûr, il a fallu s'employer et faire travailler deux-trois mecs pendant un tour et demi, mais ce n'était qu'à la mi-course. On avait des bonnes jambes et les mecs ont fait un super travail. On a très bien réparé cette erreur. Je remercie mon équipe pour leur superbe travail. Derrière, j'ai fait mon sprint normalement". C'est donc avec la médaille d'argent et sans le maillot étoilé qu'Elia Viviani va quitter le Danemark. "C'était un gros objectif de ma seconde partie de saison. J'avais déjà vu la semaine dernière sur la London Classic que Kristoff était très fort. Je savais que c'était l'homme à battre, et il m'a battu".