John Gadret : « Comme un gamin »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Après deux titres de Champion de France (2004 et 2006) et neuf médailles en Elites dont la dernière en janvier 2017, John Gadret a définitivement laissé le vélo de cyclo-cross au garage. Onze mois après une médaille de bronze à Lanarvily, l’ancien coureur d’AG2R La Mondiale et Movistar, 3e du Tour d’Italie 2011, ne s’est pas lancé dans une nouvelle saison dans les sous-bois. Il explique son choix à DirectVelo.

DirectVelo : Tu confirmes l’arrêt de ta carrière... Est-ce définitif ?
John Gadret : Depuis l’arrêt de ma carrière professionnelle, je profitais encore de la puissance acquise pour marcher sur le cyclo-cross. J’ai fini sur une bonne note à Lanarvily et je n’avais pas envie de faire la saison de trop.

« APPORTER ET PARTAGER MON EXPÉRIENCE »

Est-ce que tu as hésité ?
Non. J’ai perdu mon beau-père en janvier. C’était un moment très difficile et je n’avais plus goût à grand chose… J’étais même au fond du trou. Il m’avait toujours suivi depuis mes débuts dans le cyclisme. D’ailleurs, ma médaille est partie avec lui. C’était une manière pour moi de lui rendre hommage mais après ça, je ne me voyais pas continuer. J’ai fait le tour de la question.

Tu es resté en contact avec les crossmen puisque tu entraînes Maxime Gossard (lire ici) ?
Je n’ai pas de diplômes dans ce domaine donc je ne suis pas son entraîneur mais je lui donne des conseils. Il y a la partie entraînement mais je lui apporte aussi mon sens de la course. Je pense que les jeunes en ont autant besoin que les conseils sur le physique ! D’ailleurs, j’accompagne le comité des Hauts-de-France, ce week-end, à Jablines dans un rôle similaire. Je veux rester dans ce sport. C’est grâce au cyclo-cross que je suis passé professionnel sur la route. Je peux apporter et partager mon expérience.

Sur quel point les jeunes ont-ils le plus besoin de progresser à ton avis ?
Pour moi, l’un des points principaux, surtout chez les Cadets ou Juniors, c’est la gestion du stress. Ils ont tendance à faire la course toute la nuit qui précède. Je suis très étonné aussi de voir l’échauffement de certains. C’est vrai que c’est court mais il ne faut pas non plus faire deux courses dans l’après-midi. Il faut garder de la fraîcheur. J’essaie de les mettre dans les meilleures dispositions avant le départ.

« J’AVAIS RÉUSSI MON COUP »

Et justement, une fois sur la ligne tu n’as pas envie de remonter sur le vélo ?
Non ! Je suis content de voir autre chose. Je suis sorti de ma bulle de coureur. J’étais au poste de dépannage à La Mézière et j’étais comme un gamin ! Je vois l’autre côté du cyclo-cross et ça me plait donc je ne regrette pas du tout mon choix.

Si tu devais ne retenir qu’un seul cross parmi ces centaines de courses ?
Un ? Je ne peux pas ! Mais j’en retiens deux ! Il y a mon titre de Champion de France à Sedan devant Francis Mourey. Quand j’ai annoncé mon arrêt, il m’a envoyé un message très sympa et m’a parlé de cette course. C’est un grand souvenir et surtout un mano-a-mano du début à la fin. La deuxième est ma victoire sur le SuperPrestige en Belgique devant Sven Nys. Toutes les courses et tous les podiums sont différents car ils ont des histoires différentes. C’est difficile de ne pas parler de la saison dernière où j’ai pas mal galéré pour être à mon top à Lanarvily. C’était mon objectif depuis le début de la saison. Je connaissais le circuit par cœur et même si je n’étais peut-être pas le plus fort du groupe de contre, j’avais réussi mon coup !

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