Loic Hennaux : « Il se passe quelque chose en Wallonie »

Crédit photo Hugo Barthélémy

Crédit photo Hugo Barthélémy

Cette saison, Loic Hennaux multiplie les accessits sur les cross de catégorie B. Quatrième à Hesperange le week-end dernier, le coureur wallon aborde le Championnat de Belgique Espoirs dans de bonnes dispositions. Il a d'ailleurs reconnu ce mercredi le parcours de Coxyde en compagnie de Julien Kaise (Naturablue CT). "Il était nécessaire d'arriver tôt car nous n'avons pas de parcours sur sable en Wallonie. Le parcours a beaucoup changé par rapport à la manche de Coupe du Monde. Nous avons essentiellement travaillé avec de la basse pression dans les boyaux. Le sable s'est raffermi et les trajectoires sont différentes", assure-t-il à DirectVelo.  Le deuxième de Kerniel-Borgloon se montre prudent sur ses ambitions pour dimanche. "Je ne vais pas démarrer de la première ligne. Poser le pied à terre équivaut à perdre quinze secondes. De plus, je n'ai jamais été un homme de Championnats. Les meilleurs de la catégorie seront au départ. Du coup, je pense que je pourrai être content entre la quinzième et la vingtième place." 

CREATION DU TEAM OFFROAD COLNAGO

Le coureur de 21 ans entame cette année 2018 dans la tunique rose flashy de la nouvelle équipe Team Offroad Colnago. Il est à la base du projet qui veut changer les mentalités. "Cette année, c'est ma huitième campagne dans la boue. J'ai parcouru tous les échelons du milieu. J'ai souvent été seul avec mon père sur les cross. Je n'ai jamais eu d'aide en Wallonie. Cette idée germe déjà depuis un petit temps."  Le Namurois a multiplié les contacts et a trouvé en Gérard Bulens, une aide salvatrice pour lancer son équipe. "Grâce à lui, j'ai pu obtenir des accords avec les marques Colnago et Vermarc. Nous formons un joli trio. Gérard est le responsable financier, mon père est président et moi, je suis coureur et responsable coureurs". Il est donc chargé de recruter des coureurs dans les autres catégories. "Notre projet s'adresse spécialement aux jeunes. Je surveille de près le Challenge Henri Bensberg (voir ici) et des cross ceux de Malonne, Mettet et Anseremme pour amener les jeunes Wallons dans une structure, à long terme professionnelle.  Je ne veut pas faire un coup sans lendemain. Si je trouve le temps un jour, j'ambitionne de créer des formations, en soutien avec la FCWB." 

De plus, il garde un œil attentif aux prestations des femmes. "Le cross féminin est aujourd'hui plus attrayant que celui des hommes. Chez les Elites, la discipline se résume à un duel Van der Poel – Van Aert. La lutte est plus intense chez les Dames. Il y a une réelle bataille sportive, du coup c'est plus intéressant pour la visibilité des sponsors. Dommage qu'Eva Maria Palm ait arrêté sa carrière à cause de problèmes de dos, sans quoi elle aurait eu largement sa place dans mon équipe." 

REDRESSEMENT DE LA DISCIPLINE EN WALLONIE

Le projet de Loic Hennaux s'inscrit dans une logique de redressement du cyclo-cross en Wallonie. "Il se passe quelque chose. Le cross à Namur a atteint une affluence record cette année. Le nombre de participants sur le Challenge Henri Bensberg monte en flèche. On voit de plus en plus de coureurs se tourner vers le cross avec des vrais vélos pour la boue".

Cependant, "il faut continuer à lancer des initiatives". Prochaine étape, selon l'ancien coureur de Color Code – Arden'Beef : la création de cross B sur le sol wallon. "J'entends dire que les épreuves wallonnes sont trop difficiles à cause du dénivelé. Je pense qu'il y a moyen de faire des courses différentes en fonction de chaque province. Stambruges présente un tracé sur le sable. J'ai couru plusieurs années à Dottignies, le Grand Prix de Wallonie. Je pense que la prochaine étape est la création d'une épreuve internationale, en-dessous du niveau de la Coupe du Monde, pour les Elites, un cross A ou B. Je suis sûr qu'on peut assurer 40-50 participants." 

Selon le vainqueur du cross de Belvaux  au Luxembourg en novembre dernier, il ne faut pas hésiter à se tourner vers le Grand-Duché. "Il y a de magnifiques parcours là-bas. La fédération luxembourgeoise investit beaucoup d'argent et de temps dans le développement de cette discipline. Les déplacements ne seraient pas trop longs. La Skoda Cup y marche bien depuis l'an dernier. Pourquoi pas créer un challenge belgo-luxembourgeois?", lance-t-il. 

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