Arnaud Démare, Thibaut Pinot, Arthur Vichot… Aucune des trois têtes d’affiche de la FDJ n’était cette année alignée sur le GP La Marseillaise ni sur l’Etoile de Bessèges, pour ce tout début de saison 2018 en France, alors que chacun de ces trois garçons avait régulièrement l’habitude de faire leur rentrée sur ces épreuves du sud de la France. Pour les premiers pas de l’équipe WorldTour dans l’Hexagone cette saison, c’est une formation de jeunes et en recherche de repères qui était présente sur les deux rendez-vous. Résultat : deux victoires d’étapes pour Marc Sarreau et un tir groupé collectif sur le contre-la-montre final dans Alès (voir le classement). “C’est une belle semaine. C’est bien de gagner vite dans la saison, pour libérer le groupe. C’était une équipe très jeune, même s’il y avait deux garçons plus expérimentés pour les accompagner (Jérémy Roy et Benoit Vaugrenard, NDLR). Ils ont besoin d’apprendre mais avec du potentiel, c’est plus facile !”, se réjouit Thierry Bricaud auprès de DirectVelo.

MARC SARREAU AURA REGULIEREMENT SA CHANCE

Le directeur sportif de la FDJ se montre particulièrement satisfait du comportement de ses garçons pour ces deux premières sorties de l’année. “Ils avaient l’envie de bien faire. Ils étaient ensemble depuis près de trois semaines avec le stage et on avait bien travaillé”. Principale satisfaction de la semaine, Marc Sarreau, bien sûr. Vainqueur à deux reprises chez les pros en trois ans jusque-là, il a doublé son nombre de succès dans l’Elite en trois jours, en s’imposant successivement à Beaucaire puis à Bessèges. “On savait qu’il en était capable et maintenant, lui aussi en est convaincu. Aujourd’hui c’était sur l’Etoile de Bessèges, demain on espère que ce sera sur des épreuves plus relevées dans le WorldTour. C’est dans la logique des choses pour un coureur qui entame sa quatrième année chez les professionnels”, détaille Bricaud à propos du coureur de 24 ans. “Dans cette optique, il est quasiment certain qu’il participera à son premier Grand Tour. On l’attendra aussi sur ces courses-là. Ce sera de l’apprentissage. Le fait de travailler avec Arnaud toute l’année l’aide. On sent qu’il a des repères et qu’il a pris de l’expérience. Cela lui sert aujourd’hui”. Ainsi, Marc Sarreau épaulera Arnaud Démare sur certaines épreuves, mais aura aussi régulièrement sa chance. “On a besoin d’être opérationnel sur tous les fronts. Le but, c’est quand même d'abord de gagner des courses”.

BRUNO ARMIRAIL, EFFICACE POUR LE TRAVAIL DE L’OMBRE

Si Marc Sarreau s’est imposé à deux reprises sur l'Étoile, c’est en grande partie grâce au travail de ses équipiers. Et en premier lieu un certain Bruno Armirail. A 23 ans, l’ancien coureur de l’Armée de Terre puis de l’Occitane CF, revenu chez les pros, a fait forte impression toute la semaine. “Il avait déjà une expérience chez les pros mais une petite expérience car malheureusement pour lui, il s’était vite blessé. Il est tout neuf, plein d’envie et de fraicheur. On est super content de lui”, raconte son directeur sportif, qui admet qu’il n’était, dans un premier temps, pas prévu que le Bigourdan rejoigne la structure pro en 2018. “On l’avait pris comme stagiaire l’an passé et nous avions été honnêtes : l’idée, c’était juste qu’il soit stagiaire pour lui permettre de trouver du travail… Puis finalement, on s’est dit qu’après tout, c’était un profil qui nous intéressait car il avait un gros potentiel. Et là, on ne le regrette pas du tout car on voit qu’il a très bien travaillé”. Tirer des longs bouts droits, telle est la mission du Pyrénéen de 23 ans pour l’ensemble de la saison : “Oui, il sait pourquoi il a été engagé dans l’équipe. On appelle ça les travailleurs de l’ombre, qui sont indispensables dans la vie d’une équipe. Sur les victoires de Marc Sarreau, il a plus que sa pierre à l’édifice puisqu’il fait le travail qu’on lui demande et surtout, il est efficace”.

VALENTIN MADOUAS INSOUCIANT, BENJAMIN THOMAS PATIENT

Dans un autre registre, Valentin Madouas, 21 ans, a également fait plaisir à son staff, et ce dès le GP La Marseillaise, le néo-pro y prenant la 7e place (voir son interview d'après-course). Une surprise ? “Oui et non parce qu’il a un côté insouciant et il ne se pose pas de questions. Il est, lui aussi, plein d’envie et connaissait la marche à suivre. Il était sans complexe aussi à Bessèges même si ça lui a moins souri. Il est jeune mais au très haut-niveau depuis déjà quelques saisons. Être chez les pros ne le perturbe pas”.
Autre nouveau venu à la FDJ, Benjamin Thomas, 22 ans, - notre photo - est lui en pleine préparation des Mondiaux sur piste. “Il a besoin d’évoluer à haut-niveau. On voit qu’il marche très bien en ce moment, il a les bonnes jambes avant ce Mondial. Il progresse et surtout, on a l’impression qu’il est déjà dans le groupe depuis longtemps.  On ne connait pas sa marge de progression et lui non plus donc on va continuer de le découvrir”. Et entre Benjamin Thomas et la FDJ, c’est une histoire qui doit durer longtemps. “Ce n’est pas du “one shot” : on a de la visibilité sur le long terme avec lui. Il fait partie de ces garçons qui veulent atteindre le très haut niveau mais avec un travail linéaire, sans pression. Ce sera le cas chez nous”.

LÉO VINCENT, AUTRE COUREUR D’AVENIR

Enfin, toujours au rayon des satisfactions à la FDJ, Léo Vincent, 22 ans, l’ancien du CC Etupes, qui débute lui sa deuxième année dans l’équipe. Le moment de passer un cap ? “Léo fait partie des coureurs qui ne sont pas encore connus, mais que l’on voit progresser. Ce qu’il a fait sur l’étape de Bessèges montre qu’il est en confiance. C’est un coureur d’avenir également”. La FDJ mise donc sur les jeunes et parmi eux, David Gaudu fera sa rentrée sur le Tour La Provence, à partir de jeudi. “On viendra pour en gagner une aussi, avec un groupe différent, et prendre nos repères pour la suite de la saison”, conclut Thierry Bricaud.