Yacine Chalel : « Au bout de 22 tours, ça piquait »

Crédit photo Francis Spruyt - www.directvelo.com

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Champion d'Afrique du scratch il y a trois semaines à Casablanca (lire ici), Yacine Chalel (Algérie) a découvert les mondiaux de piste à Apeldoorn (Pays-Bas) cette semaine. Jeudi, il a participé à la finale du scratch. De la Coupe du Monde aux Jeux Olympiques, le coureur âgé de 22 ans licencié à l'OC Val d'Oise fait un tour d'horizon avec DirectVelo.

DirectVelo : A quoi t'attendais-tu en venant sur ce mondial ?
Yacine Chalel : Je tablais sur une moyenne de 52 km/h. Mais là, c'est parti très vite et ça a temporisé un peu trop tard pour moi. Je manque encore un peu de rythme, c'est ce que je pensais en venant ici. Je suis là avant tout pour prendre de l'expérience, apprendre et me faire une idée de ce qu'est le haut niveau. On va continuer à travailler avec mon coach, avec la fédération, pour revenir plus fort l'année prochaine.

« QUAND LE TCHEQUE A LAISSE UN TROU... »

Comment s'est passée ton épreuve du scratch ?
Au tout début, ça allait à peu près. Je pense que le cap du tiers de course m'a fait mal. Je tablais sur 20 tours pour voir ce qui allait se passer, car c'est là que j'avais sauté à Manchester, en Coupe du Monde. Je pensais que ça allait temporiser, et au bout de 22-23 tours, ça commençait à piquer. Quand le Tchèque devant moi a commencé à laisser un trou, je me suis dit que ça allait être dur.

Quel sentiment cela te laisse-t-il ?
Je ne suis pas déçu. Mon premier objectif était de me qualifier pour ce Championnat du Monde. Je suis très heureux d'y être. Maintenant, le prochain objectif sera la Coupe du Monde à Saint-Quentin.

C'est un vélodrome que tu connais bien...
Oui, c'est là où je m'entraîne et grâce à cela, je connais plusieurs coureurs en équipe de France : Adrien (Garel), Florian (Maitre), Melvin (Landerneau)... Après, sur ce mondial, chacun reste un peu dans son coin. Mais quand on s'entraîne, l'ambiance est différente.

« DES PASSIONNÉS DE VÉLO »

Tu avais semblé apprécier l'atmosphère à Manchester, qu'en est-il d'Apeldoorn ?
L'atmosphère du mondial est impressionnante. Ceci dit, Manchester c'était autre chose. Le public anglais est vraiment à part. On est très bien accueilli ici, on sent que les Hollandais sont des passionnés de vélo.

Quel est ton ressenti, sur ces Championnats du Monde ?
Des coureurs des cinq continents se regroupent dans un même lieux, et se côtoient. C'est quelque chose dont j'ai rêvé. Ça a pris beaucoup de temps pour arriver à ce niveau, mais maintenant que j'y suis, c'est magnifique. Faire un Championnat du Monde sur piste, c'est extraordinaire. Je regardais tous les mondiaux à la télé, que ce soit route ou piste. Aujourd'hui, le fait d'y être, c'est un rêve de gosse qui se réalise. C'est une étape dans le plan à long terme.

Tu es le seul coureur de ta fédération sur ces Championnats du Monde, quelle est ta démarche ?
J'ai rejoint la sélection il y a deux ans. Depuis, je progresse régulièrement. On a établi un plan sur les prochaines années pour aller aux Jeux Olympiques et y disputer l'Omnium [le scratch n'est pas olympique NDLR]. Je pense que mon titre de Champion d'Afrique a fait comprendre à la fédération que j'avais le haut-niveau africain, que je me montrais sur la scène européenne, et qu'il fallait établir un plan en vue des JO. En ce qui concerne le support, ça passera par un calendrier et un programme d'entraînement adaptés et un vrai suivi dans les années à venir.

CHASSE AUX POINTS OUVERTE

Ton prochain objectif sera-t-il la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo (2020) ?
Les qualifications commencent bientôt donc il faut que je sois deux fois champion d'Afrique de l'Omnium. Il faudra aussi que je suive bien le calendrier UCI pour marquer le plus de points possibles. Ce sera compliqué de faire des Coupes du Monde de l'Omnium car au classement des Nations, on est un peu loin. L'objectif sera vraiment de montrer à l'UCI que l'on mérite notre place.

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