Kevin De Weert : « Je ne démarre pas de zéro »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

La Kattekoers, première manche de la Coupe des Nations Espoirs, marque les débuts de Kevin De Weert à la tête des Espoirs Belges. "Même si c'est un peu l'inconnu, je ne démarre pas de zéro", déclare-t-il à DirectVelo. A trois jours de ce premier rendez-vous, c'est l'occasion pour DirectVelo de faire le point avec le nouveau sélectionneur sur sa vision de la catégorie Espoirs et de parler des grands rendez-vous de l'année.

DirectVelo : Te voilà coach des Elites et des Espoirs, cela te fait un emploi du temps assez chargé ?
Kevin De Weert: Effectivement. Les Espoirs vont me prendre plus de temps que les pros. Cela fait trois ans que je suis avec les pros et je les connais bien. De plus, je suis rapidement en contact avec eux. Je reçois beaucoup d'informations dans les journaux, sur Strava et via les communiqués de presse. Chez les Espoirs, il y a moins d'intérêt médiatique. Je vais souvent aller sur le terrain. Sur le week-end d'ouverture, j'étais sur le Circuit Het Nieuwsblad pour les pros et sur Bruxelles-Opwijk pour les Espoirs. Mais en terme de courses, cela ne fait jamais que cinq courses en plus par an. On peut largement combiner les deux. 

On en oublierait presque que tu gères également le projet grimpeurs qui commence à porter ses fruits.
Les Juniors peuvent s'inscrire en ligne. Sur les 100 inscriptions, nous en sélectionnons une cinquantaine pour une virée de 80 km dans les Ardennes. Sur place, ils ont deux tests : un effort d'une minute à bloc et un autre de plusieurs minutes dans la Côte de Brûme. C'est l'occasion de faire un tri avec les différentes données. Par la suite, nous en invitons une dizaine dans les Vosges où ils doivent escalader le Ballon d'Alsace. Si Bjorg Lambrecht, Harm Vanhoucke et Steff Cras se sont révélés par eux-mêmes, Maxim Van Gils et Remco Evenepoel ont été repérés grâce au projet grimpeurs.

PAS DE PROS DANS LES SELECTIONS

Comment as-tu entamé ta mission de sélectionneur chez les Espoirs ?
Même si c'est un peu l'inconnu, je ne démarre pas de zéro. Pour commencer, je me suis appuyé sur le travail de Jean-Pierre Dubois et le projet BeCad, un programme qui doit soutenir la détection et le développement de jeunes talents. Je suis parti de la liste de coureurs suivis à l'époque. Carlo Bomans a ajouté les noms des Juniors devenu Espoirs cette saison. De plus, je connais certains garçons des stages en altitude organisés par Belgian Cycling. Cependant, ce n'est pas le type de coureur adéquat pour des courses comme la Kattekoers et le Tour des Flandres Espoirs. J'ai été les observer sur le terrain. C'est comme ça que j'ai pu établir une préselection rapide de dix coureurs. Je me suis basé sur cette liste pour choisir les six coureurs retenus sur la Kattekoers.

Comment vois-tu cette première manche de la Coupe des Nations ?
L'an passé, nous avons raté le coup en début de course. Il est important d'avoir des hommes capables de réagir à tout moment. Le but n'est pas d'aligner six sprinteurs. Je pense que l'équipe est bien équilibrée (voir la sélection). La zone des monts est proche de l'arrivée. Les six coureurs doivent être capables de passer le Kemmelberg sans problème. Ensuite, une course Espoirs ne se déroule pas de la même façon qu'une épreuve pro. C'est moins contrôlé. Chacun veut jouer sa carte personnelle mais il faut également penser à une stratégie. Le respect des consignes sera primordial car je n'aurai pas l'oreillette pour corriger le tir.

A l'exception de Jasper Philipsen (Hagens Berman-Axeon), il n'y a pas de coureur pro dans la sélection. Va-t-on avoir des professionnels en Coupe des Nations ?
Jasper Philipsen est un cas à part car il possède encore un programme Espoirs. Quand il a signé chez Axel Merckx, il pensait que l'équipe resterait en Continental. Mais selon moi, les pros doivent rouler avec les pros. Je n'en sélectionnerai donc pas pour la Coupe des Nations Espoirs ni pour le Championnat d'Europe. C'est une certitude.

BJORG LAMBRECHT SUR LE MONDIAL ESPOIRS ? DECISION APRES LA ROMANDIE

Et pour le Championnat du Monde ?
Si cela ne tenait qu'à moi, je m'en tiendrai à mon point de vue mais vu que le reglèment permet d'aligner des pros, je me dois de poser la question aux coureurs concernés.  Mais ils n'ont aucune obligation. Cependant, s'ils s'engagent à disputer le Mondial Espoirs, ils doivent être concentrés et impliqués à 100%.

Est-ce un message direct à Bjorg Lambrecht (notre photo) ?
Pas uniquement. Je lui en ai parlé. C'est clair que le parcours du Championnat du Monde à Inssbruck en Autriche lui convient et qu'il pourrait réaliser des grandes choses. Nous avons fixé une deadline. Il dispute le Tour de Catalogne, la Flèche Brabançonne puis le Tour de Romandie. Ensuite, nous prendrons une décision commune. S'il décide d'opter pour le Championnat du Monde Espoirs, nous l'alignerons sur le Tour de l'Avenir. Le même raisonnement vaut pour Steff Cras et Harm Vanhoucke.

En ce qui concerne le Championnat du Monde, comment vas-tu établir le reste de la sélection ?
Le but est de dresser une liste, avec l'entraineur Erwin Konickx, de huit coureurs pouvant entrer en considération pour le Championnat du Monde et ensuite de les préparer en vue de cet objectif. J'ai déjà entamé les discussions avec les directeurs sportifs car le plus difficile est de composer une équipe avec les coureurs libres.

Avant cela, il y aura le Championnat d'Europe Espoirs à la mi-juillet en République Tchèque...
J'ai entendu que c'était le même parcours que l'année du sacre de Sean De Bie, devant Petr Vakoc, Toms Skujins et Julian Alaphilippe. Il faudra un puncheur dans l'équipe. Malheureusement, cette course tombe en même temps que le Tour du Val d'Aoste. Il faudra jongler avec les directeurs sportifs pour former une équipe. C'est exactement le même problème pour le Championnat d'Europe Elites qui tombe la veille du Binckbank Tour.

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