Dany Maffeïs, des larmes et du cœur

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

En évoquant son père malade, Dany Maffeis avait du mal à retenir ses larmes, après avoir remporté la deuxième étape du Tour du Canton de l'Estuaire, disputée autour de Marcillac (Gironde). Dans la voix tremblante du sociétaire du CC Nogent-sur-Oise, toute l'émotion procurée par la victoire était perceptible. Soulagé d'avoir ouvert son compteur après plusieurs années de disette, le coureur de 25 ans se livre auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Que représente cette victoire pour toi ?
Dany Maffeïs : Cela faisait trois ou quatre ans que je n'avais pas gagné de course en Élite. Ma dernière victoire remontait à quand j'étais à l'Armée de Terre, au Grand Prix de Saint-Hilaire du Harcouët. Je suis vraiment très content de gagner car j'ai perdu beaucoup de personnes l'année dernière. Mon père est tombé malade cet hiver. Cette victoire, c'est pour eux, après tout ce qu'il m'est arrivé... Cet hiver a été catastrophique mais je me dis que je m'en suis bien sorti.

Comment s'est déroulée ta course ?

Personnellement, je n'étais pas spécialement bien hier (samedi) et ce matin (dimanche), en partant, j'avais des soucis de genou. Je me suis que l'on verrait ce que l'on ferrait. J'ai roulé pour l'équipe, afin de protéger Théo (Nonnez) qui était bien placé au général. Quand je me suis retrouvé devant, je me suis dit : « pourquoi pas ». On a pris de l'avance. Bryan (Alaphilippe) ne passait pas, je me suis dit qu'il bluffait et qu'il allait nous faire l'arrivée. Plus les tours passaient, plus il était à fond. Ensuite, la voiture est montée à la hauteur de Risto (Raid) et lui a dit qu'il fallait en remettre car ça rentrait derrière.

« JE NE VOULAIS PAS TROP EN FAIRE »


Tu as décidé de repartir à l'avant à cet instant...

On s'est retrouvé à deux avec Riso (Raid). J'étais bien donc je ne voulais pas trop en faire. Je sais que Risto (Raid) est un gros rouleur. Je lui fait faire un petit peu plus de la moitié du travail en espérant que l'on arrive tous les deux. On a gardé de l'avance, et quand dans le dernier Grand Prix de la Montagne, Thomas Turmel est rentré, il n'a demandé de relais à personne. Je suis resté dans sa roue et quand j'ai lancé le sprint, j'ai vu que je n'avais plus personne dans mon sillage. Je suis content de cette victoire. Pour l'équipe, c'est un grand point positif. Cela faisait un petit moment que l'on n'avait pas gagné. C'est la victoire troisième de l'année pour nous et la première Élite Nationale.

Est-ce une surprise que de lever les bras aujourd'hui ?

Oui, je suis quand même un petit peu surpris. Je savais que je n'étais pas trop mal ces dernières semaines mais hier, je me suis remis en question. Je me demandais si j'étais bien ou pas. Quand on arrive sur un petit sprint comme ça, j'ai largement mes chances. Je ne suis pas surpris de gagner au sprint, mais je suis surpris de gagner sur une course assez dure.

« J'EN AI PROFITÉ »

Les sensations étaient donc meilleures que sur la première étape, samedi ?
Je pense que mes jambes étaient pareilles qu'hier (samedi), mais les autres avaient sûrement fait une plus grosse course que moi. Je suis arrivé assez loin hier (samedi) car je me suis retrouvé à fond dans les bordures. Je pense que j'étais le plus frais de tous les gars qui étaient devant et j'en ai profité.

La présence de Fabio Do Rego, placé au général, a-t-elle été un handicap pour l'échappée ?
Non, pas du tout. Au contraire, ça a été un point positif vu qu'il jouait le général. Il roulait vraiment et il appuyait ses relais. On pouvait l'utiliser. Quand on l'a perdu, c'était dommage pour lui mais on avait plus besoin de se retourner...

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