Aurélien Paret-Peintre : « C'est assez drôle »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Il aura fallu quatre tentatives à Aurélien Paret-Peintre pour s'offrir Annemasse-Bellegarde et retour. Deux fois 2e (2015 et 2017) et une fois 6e (2016), le sociétaire de Chambéry CF a mis au fond, ce dimanche, en devançant au sprint ses sept derniers compagnons de fugue (voir le classement). Le Haut-Savoyard, qui courait après la victoire depuis plus de deux ans, a levé les bras chez lui, à 50 mètres du domicile de ses parents. Un succès qu'il raconte à DirectVelo.

DirectVelo : Tu viens de remporter Annemasse-Bellegarde !
Aurélien Paret-Peintre : C'est une belle journée ! Au-delà du fait que je gagne Annemasse-Bellegarde, à domicile, je suis content de gagner une course. Je ne m'étais plus imposé depuis février 2016. Relever les bras était mon souhait avant de passer pro. Je commençais à être un peu frustré de ne pas gagner. J'étais un peu loin le week-end dernier sur la Durtorccha (10e). De plus, c'est la première grosse victoire de l'équipe cette année. Ça prouve qu'on peut avoir une belle journée quand tout le monde est solidaire. L'équipe a bien travaillé pour moi. On cherche à courir ainsi à Annemasse depuis quelques années, même si nous avions gagné en 2016 avec Benoît (Cosnefroy). Nous voulions rendre la course difficile. Il fallait être toujours présent. Nous avons pris nos responsabilités. Nicolas (Prod'homme) a fait un super boulot dans la montée de Chez Padon, dès que nous avons tourné à droite. Je savais que ça allait faire des dégâts avec le vent de dos. J'ai ensuite attaqué. Pour le final, je ne savais pas trop comment le gérer car il y avait des bons sprinteurs dans le groupe. J'avais l'avantage de bien « connaître » le sprint.

« JE NE RÉALISE PAS ENCORE »

Au sommet de Chez Padon malgré ton attaque, vous êtes encore cinq. Tu n'as pas douté à ce moment-là ?
Si un petit peu, mais je me sentais bien. Je savais qu'il y avait encore des endroits du parcours où on pouvait s'extirper. Nous avons bien roulé. Geoffrey Bouchard était, je pense, le plus fort du groupe de cinq (Hänninen, Duculty et Lafay étaient aussi présents, NDLR). Tout le monde ne se livrait pas à fond dans le final. Quand j'ai vu le groupe qui rentrait, avec Raibaud, je me suis dit que ça faisait un beau sprinteur qui revenait. Il restait la côte des Echelettes. Ils attendaient tous que j'attaque le premier. J'ai attaqué... Je me suis fait contrer sur le sommet. J'ai essayé de bien manœuvrer dans le final. Je suis resté dans la roue de Bouchard jusqu'à 200 mètres de la ligne, avant de faire mon effort. Je connais bien ce sprint comme je le disais. Il y a du vent de côté. Ils se sont endormis. Il ne restait plus beaucoup de mètres quand j'ai lancé... Je ne réalise pas encore. C'est super. C'est une belle course !

Quel est ton lien avec cette course ?
Je viens depuis tout petit. J'ai 22 ans et j'ai dû voir presque 20 éditions. J'étais présent quand j'avais trois semaines, il paraît que je regardais les roues. C'est assez drôle !

Ces derniers jours, tout le monde devait te parler d'Annemasse-Bellegarde.
J'ai maintenant l'habitude de cette effervescence autour d'Annemasse. Je n'avais pas plus de pression que ça. Au départ, j'étais serein. J'avais confiance en l'équipe. Je savais que tout le monde voulait courir pour moi. Ça tenait à cœur à Clément Dupuy, notre directeur sportif. La condition est là mais ça ne veut pas toujours dire grand chose. Il y a deux ans, je pense que j'étais le plus fort de la course et je n'avais pas gagné (6e). Aujourd'hui, je n'étais pas le plus costaud mais j'ai bien manœuvré.

« JE VOULAIS GAGNER AU MOINS UNE ÉLITE »

Ça prouve que tu as franchi un palier...
C'est ce que je veux. J'ai envie d'être performant tous les week-ends. Quand ce n'est pas mon terrain, je n'ai pas envie de bâcher après 50 kilomètres. Je suis motivé au départ d'un Bordeaux-Saintes quand on annonce des bordures. J'ai envie d'être présent partout. Je tenais vraiment à gagner une course dans mon premier cycle de la saison. Ça tombe sur celle-là, c'est parfait. Je voulais lever les bras ! Comme je le disais, je suis reparti six mois en amateur pour ça. Tout le monde me répétait que je ne devais pas perdre le réflexe de gagner. Je voulais passer chez les pros en ayant au moins gagné une Elite. C'est fait !

Comment vas-tu fêter ce succès ?
Je ne sais pas ! On va le fêter sagement. Toute ma famille est présente, tout le monde s'identifie à la victoire. Je vais rester bien concentré. Il y a encore des belles courses. Dans une semaine, le Grand Prix de Vougy sera très important pour moi. Pour le moment, je suis remplaçant au Tour des Flandres. Je vais finir mon cycle par le Tour du Loir-et-Cher.

On ne te sent pas euphorique !
Je ne sais pas ! (rires) Je m'étais peut-être tellement mis dans la tête que je devais gagner... Peut-être que je n'y croyais plus. Je suis content. C'est super !

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