Les Juniors français n'étaient pas inquiets

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

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C’est ce que l’on appelle un coup de poker payant. Dimanche dernier, sur le Grand Prix André Noyelle, la version Juniors de Gand-Wevelgem, trois coureurs partis dès le kilomètre 14 ont surpris le peloton en résistant jusqu’au bout au groupe des favoris (voir classement). Une situation frustrante pour l'Équipe de France, qui a vu Louis Barré décrocher la quatrième place derrière les trois audacieux. “On a assisté à un scénario très inhabituel pour une manche de Coupe des Nations Juniors. Personnellement, j’attaque ma cinquième saison en tant que sélectionneur national et je n’ai pas le souvenir d’un coup comme celui-là, parti si tôt avec si peu de coureurs, qui résiste jusqu’au bout”, témoigne Julien Thollet auprès de DirectVelo.

« ON S’EST DIT QUE CA NE SERVAIT À RIEN »

Le sélectionneur des Bleus n’en veut pas à ses coureurs d’avoir raté le bon coup. “Je crois que lorsque les trois coureurs sont partis, on s’est tous dit plus ou moins la même chose : ça ne semblait pas très grave de rater ce coup car ils n’étaient que trois et que de nations telles que la Belgique, l’Allemagne ou les Pays-Bas n’étaient pas représentées”. Son coureur, Nathan Vandepitte, parle même de décision volontaire. “On s’est dit que ça ne servait à rien d’accompagner ce coup-là. On n’imaginait pas du tout que ça puisse aller au bout. Sauf qu’ils ont été très forts et qu’ils ont surpris tout le monde”, explique celui qui termine finalement 12e sur la ligne d’arrivée à Ypres. “Je n’ai rien à reprocher à mes coureurs”, assure Julien Thollet. “Si on avait raté un gros coup de dix, je n’aurais pas fait le même constat mais là, si loin de l’arrivée…”.

Les Belges, eux non plus, ne se sont pas inquiétés. Ou plutôt, ils se sont embrouillés l’esprit. Les Belges croyaient qu’ils avaient quelqu’un devant. Je les entendais discuter… Du coup, ils ne sont pas venus rouler. Pour moi, c’est un moment clef de la course”, lâche Vandepitte. Plus que le fait de ne pas sentir ce bon coup, c’est l’avantage laissé au trio Manfredi, Simmons et Waerenskjold qui a posé soucis à Julien Thollet : “quand j’ai vu qu’il y avait trois minutes, je me suis dit que c’était trop. Il n’aurait pas fallu laisser plus de deux minutes aux coureurs de devant. Ce sont des costauds, des coureurs de 1m90 qui feront encore parler d'eux dans un futur proche. Ils étaient très solides !”.

« PAS UN MARQUAGE SPÉCIFIQUE SUR LA BELGIQUE »

Les Français auraient-ils trop centré leur course sur celle des Belges ? “Il est normal de jeter un oeil sur les Belges. Ils sont quand même chez eux, ils connaissent ces routes-là, leurs spécificités, les monts, les pavés… Ce sont de bons repères. Mais au briefing, je n’avais pas demandé un marquage particulier sur la Belgique”, assure Thollet. “On savait les Norvégiens ou les Italiens costauds également, parmi d’autres”.

Les braquets limités chez les Juniors peuvent-ils également expliquer la difficulté des meilleurs coureurs du peloton à revenir sur le trio infernal, à l’image de Louis Barré et du Belge Xandres Vervloesem, sortis en contre pour finalement terminer respectivement 4e et 5e ? “Forcément, ça influence un peu le déroulement de la course. Surtout sur un final comme celui-là qui était quand même très roulant, même si ça se terminait avec le vent de face. Mais je crois surtout que les trois en tête ont eu l’intelligence de garder du jus et sur le final, ils en ont remis un coup”. Dans le clan tricolore, on préfère tout de même retenir le positif de cette expérience, en pensant aux prochaines échéances, à l’image de Nathan Vandepitte : Collectivement, je pense que nous étions très forts et nous avons d’ailleurs été l’une des nations les mieux représentées dans le final. On aura encore notre carte à jouer sur tout le reste de la saison”.

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