Tour de Belgique : « Les mecs jouent leur vie... »

Crédit photo Pascal Vande Putte

Crédit photo Pascal Vande Putte

Rares sont les équipes sans blessés après les deux premières étapes du Tour de Belgique rythmées par les chutes. "Il y en a eu énormément. C'est ce que j'ai dit hier (jeudi) soir au débriefing à mes coureurs, le plus important, c'est d'être resté sur son vélo", assure le directeur sportif de Sovac-Natura4ever, Gautier De Winter.  

Cette 88e édition est "fort nerveuse" de par la composition du plateau. Cette année, il n'y a que trois formations WorldTour au départ, Lotto-Soudal, Katusha-Alpecin et Astana Pro Team, rendant la course moins contrôlable selon De Winter. "Cela roule différemment. Les petites équipes se battent encore plus pour être dans l'échappée. Elles essaient, ça ne marche pas, ça frotte et ça tombe. Il suffit de voir l'avance maximale donnée au groupe de tête les deux premiers jours, 1'20" et 2 minutes, alors que dans une course de ce niveau, une échappée part. Les grosses écuries se regardent et octroient cinq à sept minutes de marge. Dans les cinquante derniers kilomètres, elles mettent en route et c'est fini", explique le technicien.

« PEU IMPORTE LA COURSE... »

Selon David Boucher (Tarteletto-Isorex), le niveau du plateau n'explique pas tout. Le coureur de 38 ans s'étonne de la prise de risques de ses collègues. "Le problème est surtout les risques inconsidérés des coureurs qui ne respectent rien. A croire qu’ils n’apprennent pas des choses graves qui sont déjà arrivées. Les mecs jouent leur vie dans des virages là où ce n'est pas nécessaire."

Toutefois, "les chutes font partie de notre sport", rappelle le coureur de Cibel-Cebon, Gianni Marchand. "Il suffit d'un coup de vent, un moment de distraction et un trou dans la route pour se retrouver au sol et dans un sprint massif, il faut être un kamikaze, peu importe la course".

TROTTOIR INTERDIT

Un autre danger guette le peloton sur ses ailes : le nombre de coureurs qui empruntent les pistes cyclables durant la course. "Cela me pose moins de problèmes qu'un coureur prenne vingt mètres pour attaquer. Je le reconnais, cela m'arrive aussi, surtout quand tu as une équipe qui bloque la course et ferme la route. Du moment que tu gardes une bonne marge de sécurité", confie David Boucher. "Je trouve justement que les coureurs font bien attention à ne l'emprunter que en cas de nécessité absolue", estime Gianni Marchand.

Mais rouler sur un trottoir et/ou une piste cyclable est "interdit dans le règlement", rappelle le commissaire UCI Laurent Genetelli. "Si le coureur ne met pas en danger la vie des spectateurs, c'est l'amende mais s'il essaye de tirer un avantage sportif ou prend des risques, c'est l'exclusion. Peut-être faudrait-il en mettre un dehors pour calmer tout le monde."

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