Laurens Huys a vu des étoiles

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo.com

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A l'arrivée de l'étape reine du Tour de Savoie Mont-Blanc, Laurens Huys, assis sur le trottoir, exsangue, les yeux hagards, essaie de reprendre son souffle. "Je n'ai jamais vécu une telle journée sur le vélo", soupire-t-il auprès de DirectVelo. Sa 17e place ce samedi recompense la débauche d'énergie du coureur de Lotto-Soudal U23 tout au long des 189 kilomètres entre Chambéry et Saint-Martin-de-Belleville.

« C'EST UN PEU MA SPECIALITE »

Le coureur de 19 ans a eu le nez creux en montant dans le wagon d'un grosse vingtaine de coureurs sorti après moins de dix kilomètres. "J'arrive facilement à prendre les échappées. C'est un peu ma spécialité", indique-t-il. La montagne et ses quatre cols de samedi le sont un peu moins. "C'est ma première expérience dans une course montagneuse", précise le 14e du Tour de Belgique (2.HC).

Le vainqueur du GP Alfred Gadenne a fait jouer son expérience des échappées. "Je me suis bien abrité, j'ai réussi à économiser mes forces, j'ai bien pensé à m'alimenter. Je sentais que la journée serait belle".Quand le regroupement s'opère dans le Cormet de Roselend, l'Espoir 2e année n'a plus qu'un seul but : "tenir le plus longtemps possible avec les coureurs du général".

Après la vallée, le chemin de croix de Laurens Huys commence. "Je sentais que mes forces m'avaient déjà abandonné en partie. J'ai peut-être un peu trop donné à vouloir rester avec le groupe de Maxime Bouet. A trois kilomètres de l'arrivée, je n'en pouvais plus.  Dans le dernier kilomètre, je me fais doubler par deux coureurs. A 500 mètres de l'arrivée, je ne voyais plus que des étoiles", commente le 4e de l'Ain'Ternational Rhône-Alpes Valromey Tour 2016.

PLUS DUR QUE LE TOUR D'ITALIE

"Je n'ai jamais disputé une course aussi difficile qu'aujourd'hui (samedi). Pourtant, j'avais déjà dit la même chose après la première étape car j'y ai énormément souffert de la chaleur", ajoute-t-il. Il n'est pas le seul à mesurer la dureté de ce Tour de Savoie Mont-Blanc. "Cette course est la plus difficile de la saison", juge Kurt Van de Wouwer. "Au Tour d'Italie Espoirs, les étapes étaient plus courtes. La présence des équipes Continental Pro élève encore le niveau. La chaleur et la longueur des étapes rendent la course dure", ajoute-t-il.

La route était trop difficile pour Mitch Groot, Steff Hermans et Stijn Daemen qui ont retiré leur dossard. Kobe Goossens, le grimpeur de l'équipe, a été contraint d'abandonner sur chute (lire ici). Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour la formation belge. En 2014, Louis Vervaeke a remporté le classement général et l'an dernier, le tandem Lambrecht-Vanhoucke occupait les 2e et 3e places. Dimanche, il n'y aura que deux maillots rouge-et-blancs au départ de la dernière étape : Thomas Vereecken et Laurens Huys. "Cela ne nous est encore jamais arrivé depuis le début de la structure", reconnaît Van de Wouwer.

Vidé de ses dernières forces dans l'ascension vers Saint-Martin-de-Belleville, Laurens Huys espère pouvoir terminer la dernière étape. "Après une telle journée, j'appréhende la journée de dimanche. Je serai content de pouvoir suivre", avoue-t-il.

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