Championnat de France - Elites : Les réactions

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Anthony Roux (Groupama-FDJ) a remporté ce dimanche, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le Championnat de France Elites Pro. Après 253 kilomètres de course, il a devancé Anthony Turgis (Cofidis) et Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors). Retrouvez ci-dessous quelques-uness des réactions recueillies par DirectVelo après l'arrivée. 

Guillaume Martin (Wanty Groupe-Gobert)
5e
« Ma course a été offensive, il n'y a pas de regrets à avoir sur un parcours comme celui-ci. J'ai fait ce que j'ai pu. Je me suis découvert à deux tours et demi de l'arrivée, là où j'avais pensé le faire. L'écart s'est assez vite creusé. Après, c'était très tactique mais aussi physique parce qu'il y avait beaucoup de fatigue avec la chaleur et les kilomètres. Les Groupama-FDJ étaient surreprésentés donc c'était assez dur de manœuvrer. J'ai plutôt essayé d'anticiper et de partir avec des coureurs de Groupama-FDJ. Dans le dernier tour, j'ai eu assez peur quand Rudy Molard est parti. Derrière, j'étais dans une position inconfortable avec deux coureurs de Groupama-FDJ dans la roue et Cyril Gautier. Ça a été bien que Julian Alaphilippe et Pierre Latour reviennent. Ensuite, j'ai puisé dans mes ressources pour accompagner et revenir à l'avant. Dans le final, j'ai continué avec le même état d'esprit offensif. Au sprint, je savais que je ne pouvais rien espérer. Avec des circonstances, peut-être un podium... Il valait mieux tenter le coup du titre, en espérant que cela se regarde derrière. Malheureusement, ça ne s'est pas regardé. Julian Alaphilippe a directement fait l'effort. Ça m'a condamné et peut-être lui-même, également. Pas de regrets sur cette course. »

Warren Barguil (Fortuneo-Samsic)
7e
« La tactique était de suivre les coups. Je n'étais pas forcément protégé parce que je ne savais pas où j'en étais après mon stage. Au final, j'étais bien donc c'est cool. J'avais dit que ça n'arriverait pas au sprint. Personne ne me croyait mais un circuit aussi dur, avec la chaleur, c'était sûr que ce n'arriverait pas au sprint ! J'étais dans une bonne journée mais il m'a manqué un tour. J'ai fait un effort à deux tours de l'arrivée. Quand Anthony Roux a attaqué, je l'ai contré. Je n'aurais peut-être pas dû. Ça a bien entamé mes chances pour la fin. Il ne fallait faire aucun effort, et moi j'en ai fait un de trop. Quand ils sont sortis après, je n'ai pas pu y aller. J'étais un petit peu cuit. Je suis un petit peu déçu, mais c'est les jambes... C'est bien et en même temps, c'est frustrant : être devant et ne rien faire, c'est dommage. En tout cas, ça va de mieux en mieux. Le vélo, c'est dur mais ça commence à payer. Maintenant, cap sur le Tour. Ça devrait aller. »

Thomas Boudat (Direct Energie)
8e
« Je n'avais pas de très bonnes sensations. J'étais poussif. Je suis sorti en très bonne condition du Tour de Suisse mais du coup, j'en ai trop fait à l’entraînement cette semaine. Je suis arrivé ici fatigué. C'est une erreur de jeunesse. J'aurais dû calmer le jeu ce week-end. Je suis partagé. Je suis déçu de ma course mais aussi content car j'ai répondu présent. Je n'ai pas eu que des bons moments ces derniers temps. C'est donc une bonne chose. Ça montre que la forme est là. Avant le départ, je n'avais pas ma place assurée pour le Tour de France. J'espère que le staff est satisfait.

Julien Antomarchi (Roubaix-Lille Métropole)
10e
« C'était une course très spéciale, avec un circuit très compliqué, sinueux. Je me doutais que ça n'allait pas trop me plaire, même si je ne voulais pas trop l'annoncer. L'alternance entre grandes routes et petites routes, ce n'est pas ce que je préfère. Ça se joue beaucoup au placement. J'ai essayé un coup, peut-être un peu trop tôt. Je pense quand-même que c'était le moment, mais je n'avais pas assez de jambes pour sortir. Je suis sorti après, quand j'ai pu, pour aller chercher un accessit. Du coup, par rapport à tout ça, je ne suis pas trop déçu par cette 10e place. »

Cyril Gautier (AG2R La Mondiale)
11e
« J'ai fait la course. C'était mon but aujourd'hui (dimanche), pour ne pas avoir de regrets. J'étais juste. C'est quand même différent quand il n'y a pas d'oreillettes, on ne sait pas trop où l'on en est dans la course. Il m'en manque un petit peu au niveau de la condition mais ce n'est pas trop mal. La meilleure situation, c'était quand il y avait seulement Arthur (Vichot) dans l'échappée et qu'Anthony (Roux) n'y était pas. Après, ils se sont retrouvés en surnombre et ils ont fait ce qu'ils voulaient. Collectivement et physiquement, ils ont été très forts. On pensait qu'ils allaient tout jouer pour Arnaud Démare, mais ils ont une belle panoplie de cartes. C'est difficile d'avoir des regrets au vu du scénario de la course. Je ne cours jamais pour moi donc je perds des habitudes. Je pense que je n'ai pas assez confiance en moi. On repart quand même avec un maillot, les Championnats sont réussis pour nous. Pierre (Latour) est en grande forme. »

Rémi Cavagna (Quick-Step Floors)
12e
« Nous avions trois cartes au départ : Florian (Sénéchal) pour le sprint, Julian pour attaquer en puncheur et moi pour partir de loin. Ce n'est pas passé mais nous avons tenté. J'ai été assez offensif pendant la course même s'il fallait attendre le bon moment. J'ai attaqué un peu tôt [il est revenu seul sur les rescapés de l'échappée matinale]. J'étais super bien, même trop bien car j'ai usé une bonne cartouche à cet endroit qui m'a peut-être manquée pour aider à ramener Julian dans le dernier tour. La chaleur m'a un peu arrêté. Mais une 3e place pour lui c'est bien, ça montre qu'il est en forme. J'ai montré que j'étais bien et qu'il ne fallait pas se fier au Championnat de France de contre-la-montre de jeudi. J'ai toujours du mal à gérer les Championnats de France, ça va venir peut-être un jour, je l'espère. »

Arnaud Démare (Groupama-FDJ)
14e
« L'équipe a encore fait preuve d'une belle maîtrise. Les autres ont tellement peur qu'ils n'osent pas prendre la course en main. Ils ne tentent pas grand chose. Tant pis pour eux. Nous, on maîtrise le sujet et ça gagne. Quand Julian (Alaphilippe) a attaqué, j'ai essayé d'y aller mais il a quand même un sacré jump. J'avais fait le pied de la difficulté et il a attaqué à mi-bosse. Il était très fort pour revenir sur l'échappée, puis réussir à faire troisième. Il marche très fort. C'est cool que le maillot reste chez Groupama-FDJ. Anthony (Roux), c'est le coureur à qui il manquait ce maillot. Même s'il ne gagne pas souvent, il est tout le temps présent. Il fait de beaux sprints et de beaux Championnats. Il faut compter son nombre de médailles sur des Championnats... Il est toujours présent. Il fait partie des meilleurs français et aujourd'hui (dimanche) encore, il le montre. Personnellement, j'étais très bien pendant trois heures et demi, voire quatre heures, mais j'ai eu un petit coup de mou quand c'est sorti en costaud. Globalement, j'étais bien. Je me suis surpris sur six heures de course avec la difficulté et la chaleur. J'avais encore de bonnes jambes. On arrive dès mercredi sur le Tour de France. Ça va aller très très vite. Avec la chaleur, on a laissé des cartouches aujourd'hui (dimanche). Je vais récupérer cette semaine. »

Jimmy Turgis (Cofidis)
18e
« Je pense à mon frère et à sa deuxième place. Comme dans toute deuxième place, il y a une frustration. Il a déjà eu le maillot de Champion de France chez les Cadets et on sait ce que ça apporte, surtout chez les professionnels. Le moment le plus chaud pour Cofidis c'est quand le groupe Vichot part et où je suis le seul de l'équipe à accompagner le coup. On revient sur l'échappée où Stéphane Rossetto avait fait une grosse journée à l'avant. Nous étions deux face à cinq FDJ. C'était tendu mais je savais que nous avions des hommes forts dans le peloton. Notamment Anthony qui fait le saut d'une manière spectaculaire, je pense que c'était le plus fort du peloton. Il y avait aussi Julien (Simon), Christophe (Laporte) et Nacer (Bouhanni) qui étaient là dans un second temps.
Cofidis a été acteur de ce Championnat et on passe pas loin. Nous avions quatre coureurs dans la première grosse échappée, et des coureurs très forts. Nous avions confiance en eux, c'est d'ailleurs pour ça que, derrière, nous avons laissé le poids de la course aux autres équipes. Il fallait rester attentifs à l'arrière. »
Avec mon frère, on s'attendait à une course très usante sur ce circuit, sinueux, en ville, beaucoup de relances, des petites bosses qui font mal aux pattes. Avec la distance, on savait qu'il y aurait une course par élimination et, à l'arrivée, il n'y a pas beaucoup de coureurs. »

Romain Hardy (Fortuneo-Samsic)
Echappé
« On allait chacun notre tour dans les coups, c'est comme ça que je me suis retrouvé devant dans le groupe de 31 avec deux autres coéquipiers. On s'attendait à ce que des costauds reviennent d'un groupe de derrière. C'est revenu mais un peu loin de l'arrivée, il restait encore 40 bornes. J'ai craqué ensuite. Je suis surtout un peu déçu de ne pas avoir pu accompagner Warren après. Il s'est retrouvé tout seul alors que ça aurait été bien d'être un ou deux avec lui. Je me sentais bien mais, forcément, quand des hommes frais arrivent de derrière, ce n'est plus le même coup de pédale. On ne joue plus dans la même catégorie et on prend un coup au moral surtout quand on a fait 200 bornes d'échapée et qu'on se fait reprendre à deux tours. Je sors d'un stage en montagne qu'on a fait avec l'équipe pour préparer le Tour. Je sens que j'ai la bonne forme qui arrive à l'approche du Tour. »

Benjamin Thomas (Groupama-FDJ)
Echappé
« Nous étions hypermotivés pour aujourd'hui. Marc Madiot a su nous mettre les frissons à son briefing hier (samedi). Il sait motiver un groupe. Nous sommes restés soudés. David (Gaudu) m'a dit qu'il était mort à trois tours de l'arrivée mais il a quand même tenu 25 bornes de plus. Tout le monde se sublime ce jour-là. Dans le groupe de 31, nous étions six, en surnombre. Quand ça a recassé nous étions encore quatre sur une douzaine de coureurs. Et après ça s'est fait à la pédale et aux tripes. Quand on a vu le groupe d'Anthony revenir avec Arthur (Vichot) et Rudy (Molard), nous avons lâché nos dernières forces pour les aider au mieux. C'était une délivrance d'apprendre qu'Anthony avait gagné.
On est tous ravi pour Anthony. S'il y en a un dans l'équipe qui mérite d'avoir ce maillot, c'est bien lui. Il tourne autour depuis tant d'années. C'est une juste récompense pour lui. Le Championnat c'est une course d'hommes, ce sont les coureurs qui font la course. Le schéma n'était pas favorable pour une arrivée massive car peu d'équipes voulaient une arrivée au sprint. La grosse échappée a usé les équipiers. Nous étions un peu coincés devant car nous devions continuer à rouler devant pour maintenir l'entente, sans appuyer les relais. On savait que ce serait rentré de derrière. Nous n'avons pas pensé à la victoire. Arnaud (Démare) a déjà eu deux maillots de Champion de France. L'important c'était que le maillot reste dans l'équipe. »

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Julien ANTOMARCHI
Portrait de Warren BARGUIL
Portrait de Thomas BOUDAT
Portrait de Rémi CAVAGNA
Portrait de Arnaud DÉMARE
Portrait de Cyril GAUTIER
Portrait de Romain HARDY
Portrait de Guillaume MARTIN
Portrait de Benjamin THOMAS
Portrait de Jimmy TURGIS