CR4C Roanne : « On n'a pas fait les fiers »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

La cinquième et dernière étape du Tour Alsace (2.2) n'a pas été de tout repos pour le CR4C Roanne mais au final, les jaune-et-bleu ont assuré l'essentiel. Bien entouré par ses coéquipiers tout au long de la journée, Geoffrey Bouchard s'est adjugé le classement général final en dépit de l'échappée de Szymon Rekita, virtuellement maillot jaune en court d'étape. DirectVelo revient sur cette journée avec le directeur sportif roannais, Vincent Garin.

DirectVelo : Geoffrey Bouchard remporte le Tour Alsace !
Vincent Garin : C'est sans doute un aboutissement. C'est l'une des trois plus belles courses de notre calendrier. Pour moi, c'est une première de remporter une Classe 2. Comme je l'ai expliqué aux gars pendant le briefing, c'est peut-être quelque chose que l'on ne fera qu'une seule fois dans notre vie. Il faut profiter de ce moment à fond. On a trouvé un petit crémant pour fêter ça. Pour l'anecdote, on n'a pas bu de bière hier (samedi) soir. Du coup, on avait peur de déroger à la règle (lire ici)

« ON AVAIT ATTEINT NOS LIMITES »

Comment avez-vous géré l'étape ?
Difficilement. Le premier objectif était de marquer nos adversaires directs. C'est une chose que l'on a réussi à faire. Le deuxième objectif était de laisser partir une échappée qui n'était pas importante, à savoir de dix-douze coureurs. Malheureusement, il y avait dix-huit coureurs devant et c'est ce qui nous a mis dans le dur. On n'a pas fait les fiers et on a joué notre rôle. On a roulé et contrôlé pour limiter l'écart. Il fallait donner envie à d'autres équipes de venir rouler dans le final : soit des équipes de sprinteurs, soit des équipes qui étaient en train de perdre leur podium. On a discuté avec les équipes derrière nous au classement général. Au début, ils ne voulaient pas trop rouler mais après, ils n'ont pas eu le choix. On avait atteint nos limites à quarante kilomètres de l'arrivée.

Szymon Rekita était virtuellement maillot jaune à quarante kilomètres de l'arrivée. À ce moment, y avait-il le feu ?
Ça ne me dérangeait pas que l'on laisse 4'30'' aux échappés. Pour moi, ça passait mais il fallait commencer à réduire l'écart. Devant, ils avaient produit beaucoup d'efforts et ils ne pouvaient plus accélérer. De toute manière, on était un petit peu dépendant des autres équipes car on ne pouvait pas assumer un tempo seuls toute la journée.

« ON NE BLUFFAIT PAS »

Surtout quand il n'y avait plus qu'Alexandre Jamet et Lucas Papillon autour de Geoffrey Bouchard...
Encore une fois, on n'a vraiment pas fait les fiers (sourires). Quand les autres équipes ont vu que l'on ne bluffait pas, elles se sont dit qu'il fallait y aller. On avait réservé Lucas (Papillon) et Alexandre (Jamet) pour rouler dans le final, afin d'éviter de se faire piéger en cas de période de flottement. Il fallait rester vigilants jusqu'au bout. Au début, les Sunweb ne voulaient pas rouler. C'est le jeu et c'est normal. On ne défend pas une 2e place. On ne le fait que quand c'est réellement le feu. Certaines équipes n'ont pas joué le jeu. Le SCO Dijon est venu rouler. Comme eux, on aurait été content de faire une 4e place. Les Américains ne roulaient pas car ils avaient quelqu'un devant (Ian Bostock, NDLR). On a aussi été voir les Anglais qui avaient des cartes en cas de sprint et les Wiggins qui étaient placés au général. Les Lotto ont bien voulu nous aider.

Le CR4C Roanne a assumé le poids de la course pendant une bonne partie de la journée face à des formations de niveau Continental...
C'est très plaisant de voir son équipe faire un bon tempo pendant près de cent kilomètres. Par contre, on s'est tiré une balle dans le pied en filtrant mal l'échappée, mais c'est quelque chose qui s'apprend. Cela nous servira pour la suite. On saura faire un tempo et choisir correctement les échappés à laisser partir. J'avais dit qu'il ne fallait pas être trop gourmands mais qu'il fallait quand même faire attention aux coureurs qui sortaient. On a vu nos limites même si Geoffrey est au-dessus du lot. On a une équipe très forte mais sur une Classe 2, c'est quand même plus compliqué. 

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