Arnaud Pfrimmer : « Je me suis transcendé »

Crédit photo William Cannarella Photographies

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Il n’a pas manqué grand-chose à Arnaud Pfrimmer pour remporter les 4 jours des As-en-Provence (Elite Nationale). Mais le coureur du CC Etupes aura finalement craqué dans les derniers hectomètres de l’ultime ascension de la 5e étape. Tout semblait pourtant parfaitement se dérouler lorsque l’athlète de 22 ans a pris les commandes du classement général dimanche midi, au terme d’un contre-la-montre par équipes de 11 kilomètres dans les rues de La Barben (Bouches du Rhône). “La dernière journée de course a été le moment clef de cette épreuve. L’équipe a fait un super chrono. On a encore une fois montré que nous étions bons dans cette discipline. On était vraiment au-dessus du lot, par rapport à tout le monde”, se félicite Arnaud Pfrimmer. “Nous sommes les seuls à être passés sous la barre des treize minutes, il n’y a pas eu photo. Avec la marge que nous avions par rapport aux autres, on a pu faire coup double et j’ai pris le maillot jaune. C’était vraiment pas mal”.

« IL M’AVAIT DÉJÀ SORTI LA VEILLE »

Après Dylan Maldonado (AVC Aix-en-Provence), Pierre Bonnet (Team Pro Immo Nicolas Roux) et Romain Campistrous (GSC Blagnac Vélo Sport 31), le Franc-comtois devenait ainsi le quatrième porteur du maillot jaune, avant la dernière étape. “Même si on sait que ça bouge beaucoup sur cette course, je me suis dit qu’il valait mieux avoir le maillot que d’essayer de le récupérer l’après-midi. Au moins, je l’avais porté et c’était déjà une bonne chose. Mais ce n’était pas gagné. J’avais confiance en mon équipe pour le défendre, même si je savais que Romain Campistrous était au-dessus du lot. Il faut avouer qu’il était plus fort que moi sur les quatre jours”, admet le lauréat du Grand Prix de Sentheim (Toutes Catégories). “Il m’avait déjà sorti la veille dans des passages à plus de 20%. Il nous a mis à mal l’après-midi, même si l’équipe a super bien bossé tout au long de la journée. Sans eux, je n’aurais pas été très loin”.

Toujours dans le coup à l’abord du dernier tour de circuit, Arnaud Pfrimmer a donc coincé dans la dernière difficulté de l’épreuve. “C’est moi qui ai fait une erreur à 10 kilomètres de l’arrivée. J’étais encore avec eux en-haut mais dans les dernières pentes non-répertoriées, Campistrous en a remis une et il a fait la différence”. A l’arrière, le maillot jaune tergiverse quelques secondes, et ne reçoit le soutien d’aucun adversaire. Le temps qu’il se décide à mener la chasse seul contre tous, le groupe Campistrous était déjà hors de portée. “On m’a enterré. Je me suis retrouvé avec trois mecs qui ne voulaient pas relayer alors que devant, les Pro Immo ont visiblement roulé avec Campistrous. Je n’ai pas compris pourquoi, d’ailleurs, mais je l’ai lu dans son interview (lire ici). C’est comme ça…”.

« À QUITTE OU DOUBLE »

Dans les derniers kilomètres, Arnaud Pfrimmer a tout donné. En vain. Il perd finalement le général pour sept secondes (voir classements). “Je me suis transcendé. Jusqu’aux 200 mètres, j’y ai cru. Je faisais des pointages avec mon compteur et je savais que ça n’allait pas se jouer à grand-chose… Mentalement, c’est dur de perdre pour si peu et de cette façon-là. Sur le coup, j’avais du mal à l’accepter. Je me suis excusé auprès de l’équipe de ne pas avoir gagné… Mais bon, je vais digérer”.

Le résident de Belfort le sait, il aurait pu inscrire une belle ligne à son palmarès ce dimanche. Ce n’est peut-être bien que partie remise, pour un coureur qui semble en grande condition en cette fin d’année, et qui ne manquera pas d’ambitions jusqu’au mois d’octobre. “Je vais tout donner pour finir la saison très fort”, confirme celui qui participera à la Boucle de l’Artois (Coupe de France DN1), au Tour de Moselle, au Tour du Gévaudan, au Trophée des Champions et au Tour de Lombardie Espoirs. “C’est bien connu qu’à cette période de l’année, certains coureurs lâchent un peu mentalement, ou n’en peuvent plus physiquement. C’est un peu à quitte ou double. Je sais que de mon côté, je serai encore très bien jusqu’aux dernières courses car j’ai de la fraîcheur, de par les soucis que j’ai eu en début de saison (lire ici). Il me reste encore un mois à faire à fond. Il va falloir compter sur moi pour les dernières courses”. 

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