Leonardo Bonifazio : « Je n’avais plus envie de courir... »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

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Dimanche dernier, Leonardo Bonifazio a bluffé tout son monde en accrochant la 4e place du Grand Prix de Fourmies (1.HC), au milieu d’Arnaud Démare, Alexander Kristoff ou Pascal Ackermann, lauréat de l’épreuve (voir classement). Un résultat comme tout droit sorti de nulle part pour le stagiaire de la formation Nippo Vini Fantini-Europa Ovini. Car l’habituel sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence n’avait plus porté les couleurs de la structure de DN1 provençale depuis le début de l’été, et était donc en gros manque de rythme. “Je n’avais plus envie de courir, je ne ressentais plus la moindre motivation… J’ai eu quelques petits soucis personnels, et j’ai décidé en accord avec l’équipe de ne plus courir”, explique-t-il avec le recul auprès de DirectVelo

DANS SON ÉLÉMENT CHEZ LES PROS ?

L’Italien admet avoir traversé une période très délicate. “Ma saison en France ne s’est pas déroulée comme je l’espérais. Je n’ai pratiquement plus roulé à l’entraînement de mi-juillet à mi-août, puis j’ai reçu ce coup de fil de la part de l’équipe Nippo, qui m’a complètement relancé”, admet le sprinteur, vainqueur d'étape sur le Tour du Loir-et-Cher (2.2). “J’ai repris un entraînement sérieux pendant quinze jours et je me suis retrouvé à débuter mon stage ce samedi, sur la Brussels Classic”. Alors qu’on pouvait imaginer le Transalpin à court de forme, il a vite répondu présent. “J’ai souffert, notamment dans le final, mais les sensations étaient bonnes malgré tout”.

Le lendemain, il se rend donc sur le Grand Prix de Fourmies, dans un rôle d’équipier. “J’ai fait le travail pour le groupe toute la journée. Mais dans le dernier kilomètre, je me suis retrouvé devant en me frayant un chemin et j’ai donc fait le sprint. J’ai pu faire une belle place derrière des coureurs de haut-niveau”, lâche celui qui coupe la ligne en 4e position. “J’aurais sûrement pu faire encore mieux mais je n’ai pas encore assez d’expérience à ce niveau”. Un résultat qui ne surprend pas outre mesure Jean-Michel Bourgouin, son habituel manager à l’AVC Aix-en-Provence. “Il ne faut pas oublier que c’est un Italien. La façon de courir est différente là-bas. Dans le peloton amateur français, il n’a pas pu pleinement s’exprimer car il ne faisait pas la course. Or, des sprints massifs, il n’y en a presque pas. Mais à Fourmies, chez les pros, il a retrouvé une situation qu’il connaît et qui lui convient, avec une course fermée et cadenassée pour les sprinteurs”. 

LE RÊVE DE REJOINDRE SON FRÈRE CHEZ DIRECT ENERGIE

Motivé à l’idée de trouver une équipe professionnelle pour l’an prochain, Leonardo Bonifazio ne devrait plus porter le maillot de l’AVC Aix en cette fin de saison. “Je ne sais pas encore ce que je vais faire avec le club. Je me pose toujours des questions et je suis dans le doute pour l’avenir, donc je préfère me concentrer sur l’entraînement et tirer le meilleur de mes capacités pour la Nippo”, justifie le coureur. “De toute façon, les courses régionales avec le club ne l’intéressent pas”, confirme Bourgouin.

Avec ce bel accessit à Fourmies, le coureur de 27 ans vient peut-être de gagner sa place chez les pros. Et il compte bien avoir de nouvelles occasions de s’illustrer dans les prochaines semaines avec la Continental Pro. “Je ne sais pas encore quelle sera la suite de mon calendrier avec l’équipe Nippo mais j’espère avoir l’occasion de recourir jusqu’au terme de la saison”. Outre la formation Nippo Vini Fantini-Europa Ovini, Leonardo Bonifazio pourrait également espérer rejoindre une équipe française, Direct Energie, où son frère Niccolo a signé pour l’an prochain. “Je suis heureux que mon frère ait trouvé une place dans une belle équipe… Depuis que j’ai démarré le cyclisme, mon rêve a toujours été de courir dans la même équipe que lui et de l’aider dans ses sprints”. Le message est passé.

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