Cyrille Guimard : « C'est quand même beau... »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

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Avec trois coureurs au sein du Top 10, l'Equipe de France a fait preuve d'une grande force collective sur le Championnat du Monde Elites sur route, ce dimanche à Innsbruck (voir classement). Avec la présence des trois leaders français dans un groupe de six unités, qui s'est détaché après les premiers hectomètres d’ascension de la montée de Gramart, tout semblait sourire aux tricolores. Pourtant, en dépit de cette force de frappe et du sacrifice de Thibaut Pinot (lire ici), les hommes de Cyrille Guimard ont dû se contenter de la médaille d'argent de Romain Bardet, devancé au sprint par un Alejandro Valverde impérial. Le sélectionneur national se livre auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Quelle est la saveur de cette médaille d'argent ?
Cyrille Guimard : C'est une déception d'être deuxième, mais c'est toujours le cas lorsque l'on est à cette place. Après coup, on se dit que c'est bien d'être sur le podium. J'ai beaucoup de satisfaction au vu du comportement de l'équipe qui a rempli ses devoirs, qui a mouillé le maillot, et qui a fait à 98% la course qu'elle avait décidé de faire. Tous les coureurs ont véritablement donné le meilleur d'eux-mêmes. Au final, on est battu par plus fort. On ne peut rien ajouter : aujourd'hui (dimanche), Alejandro Valverde était au-dessus de nous, de Romain (Bardet), de Julian (Alaphilippe), et de Thibaut (Pinot). C'est la course. On n'a pas fait d'erreur, on a couru comme on le voulait, mais malheureusement, on tombe sur Alejandro Valverde... 

« C'EST LA LOI DU SPORT »

Quels sont ces 2% qui ont échappé à l'Equipe de France ?
Les 2%, c'est ce que personne ne peut éviter : tomber sur plus fort. On a beau ne commettre aucune erreur, être présent avec les coureurs qu'il faut, et qui ont du potentiel, c'est la loi du sport. Il faut l'accepter.

Des coureurs qui sont adversaires tout au long de l'année se sont sacrifiés les uns pour les autres sur ce Championnat du Monde. L'Equipe de France a affiché un beau visage !
Quand on a dans l'Equipe de France, on a d'abord un maillot et un numéro de dossard en commun. Je m'en moque de ce qu'il s'est passé avant (rires). Ce que je veux, c'est qu'en équipe de France, on ait toujours cet esprit-là. Tant qu'on l'aura, on fera des choses aussi belles qu'aujourd'hui (dimanche). Quand vous êtes dans les dernières montées, que la sélection se fait, et que dans les six premiers, vous avez trois Français qui jouent la gagne, c'est quand même beau.

« ON NE VA PAS REMETTRE EN CAUSE CETTE BELLE ÉQUIPE DE FRANCE »

Julian Alaphilippe était le leader désigné, mais il n'a pas pu suivre les meilleurs...
Quand on termine dans les dix premiers d'une course comme celle-ci, on peut dire que 180 coureurs ont craqué avant lui. Beaucoup aimeraient être à sa place. Il a été un petit cran au dessous des quatre qui sont devant lui. C'est comme ça. Il avait beaucoup de pression. Peut-être beaucoup trop, mais il a assumé son rôle à la perfection. Il savait que s'il n'était pas bien, il le dirait, et travaillerait pour quelqu'un d'autre. Dans le final, ils ont assuré ensemble. C'est la course. On ne va pas remettre en cause cette belle équipe de France qui a travaillé de façon magnifique, et qui a fait honneur à son maillot.

Sentais-tu qu'il allait se passer quelque chose de grand, sur ce Championnat du Monde ?
Ça fait longtemps que je savais qu'il allait se passer quelque chose (rires). Ça fait depuis l'arrivée du Tour de France que je me suis impliqué dans la construction de cette équipe, en collaboration avec les coureurs et les équipes. Je savais qu'ils étaient là, et que l'on avait un objectif commun. À partir de là, il ne pouvait que se passer quelque chose de bien.

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