Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2018. Aujourd’hui, rendez-vous avec Florian Dufour. Transfuge de Creuse Oxygène Guéret au CR4C Roanne l'hiver dernier, il a tout vécu en 2018, d’un Bordeaux-Saintes euphorique à un Tour de l’Avenir très douloureux.

LE MEILLEUR…

« Je garde un grand souvenir de Bordeaux-Saintes, qu’a remporté Jimmy (Raibaud). Ce jour-là, c’était la folie. On n’avait pas réussi à gagner au Bédat et au Circuit des 4 Cantons, et on voulait vraiment se rattraper. En plus, c’était la première manche de la Coupe de France DN1 mais aussi la course de Sylvain Blanquefort, l’un de nos directeurs sportifs. On avait à coeur de faire un truc pour lui. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée et que j’ai appris que Jimmy avait gagné, c’était vraiment énorme. Le groupe était tellement soudé, déjà, et tellement fort, que c’était une juste récompense. Pour Jimmy, on avait la sensation qu’il était déjà en train de se ré-ouvrir les portes des pros.

Dès les stages de cohésion, on avait senti qu’il allait se passer quelque chose et finalement, c’est vraiment sur Bordeaux-Saintes que tout a commencé. A ce moment-là, nous étions loin de nous douter que l’on n’allait plus jamais lâcher la tête de la Coupe de France, même si les tests de pré-saison avaient montré un groupe très homogène et prometteur. Même sur les chronos par équipes, ça roulait fort. Quand vous ajoutez à tout cela deux super directeurs sportifs en la personne de Sylvain et de Vincent (Garin), ça amène forcément de beaux résultats. Pour l’anecdote, avant Bordeaux-Saintes, Sylvain Blanquefort avait dit qu’on pourrait le raser si l’on gagnait sur, je cite, “la plus belle avenue de France” (rires). Jimmy a gagné sur cette avenue et la tondeuse était prête, on l’avait sur nous… Mais il s’est dégonflé !

… ET LE PIRE

J’avais la chance et le bonheur de participer au Tour de l’Avenir cette saison. C’est clairement la plus belle course à laquelle j’ai participé dans ma vie, et peut-être que j’en disputerai jamais une plus belle. Malheureusement, je suis tombé deux fois, sur les 3e et 5e étape(s). J’ai pris deux bonnes gamelles, “solides”, comme on dit. C’était super frustrant car j’étais bien physiquement et je voulais marcher sur cette magnifique épreuve.

Sur la première chute, je suis tombé avec McNulty, à quelques 40 bornes de l’arrivée, et je me suis retrouvé avec tous les Américains. Puis deux jours plus tard, je suis tombé avec le maillot jaune (Hakon Aalrust, NDLR). Après ça, j’étais pété de partout et j’avais super mal au dos. Je n’arrivais plus à dormir, j’avais trop mal. Trois jours plus tard, je ne pouvais quasi plus pédaler, et j’ai dû abandonner. J’étais dégoûté mais je n’avais plus le choix ».