Tour de Liège, Tour de Namur : Le parcours du combattant

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Le Tour de Liège et le Tour de Namur sont deux rendez-vous importants à l'échelle nationale durant l'été. Par le passé, ils ont permis à de nombreux coureurs de rejoindre les rangs professionnels : Gianni Meersman, Edwig Cammaerts, Eliot Lietaer, Kenneth Van Rooy, Frederik Backaert... Pourtant, organiser ces cinq jours de course s'assimilent parfois à un parcours du combattant. Si les deux épreuves auront bel et bien lieu en 2019, c'est grâce avant tout à l'abnégation de Robert Delbovier et de Christian Bouillot. "Je continuerai tant que je ne me heurte pas à un os, qui empêcherait par exemple la tenue d'une étape. Cela me prend huit mois pour organiser un Tour de Liège correctement", affirme l'organisateur, Robert Delbovier, à DirectVelo. Son homologue du Tour de Namur Christian Bouillot reprend la balle au bond. "Huit ? Après le Tour de Namur, on part en vacances et on est directement reparti. Donc disons dix."

Le Tour de Liège existe depuis 1962 et repartira pour une 58e joute, grâce en grande partie aux subsides de la Province de Liège. "Heureusement que nous pouvons compter encore dessus car cela représente 75% du budget (NDLR : 10% pour le Tour de Namur). Les sponsors privés deviennent de plus en plus difficiles à trouver", déplore Robert Delbovier. Cette situation est problématique d'autant que les frais augmentent sans arrêt, notamment à la flambée des coûts pour la sécurité. "Les signaleurs pompent du budget depuis cinq-six ans. Avant, on se rendait service entre clubs de signaleurs. Maintenant, ce n'est plus le cas. Le bénévolat se meurt. Mais si j'additionne les frais des signaleurs au prix du carburant pour les cinq jours, j'en suis à 12.500 euros soit presque 1/6 du budget", calcule-t-il.

LE TOUR DE NAMUR PAIERA LES SIGNALEURS EN 2019

Jusqu'à présent, Christian Bouillot parvenait à éviter cette situation pour son épreuve inscrite au calendrier depuis 1948. Mais en 2019, le Namurois devra s'y résoudre. "Le Commissaire d'arrondissement nous a clairement fait passer le message que si aucun effort financier n'était fait pour les signaleurs, cela se passerait mal. Et donc, c'est encore une part du budget qui s'envole. Donc, cela va dépasser les prix que nous remettons aux coureurs, sans compter les licences d'organisation pour cinq jours où nous en sommes à plus de 10000 euros. Mais bon, chaque année, j'entends la rumeur que le Tour de Namur n'aura pas lieu mais nous sommes toujours bien là."

Pourtant, pas question de limiter les frais en adoptant la nouvelle tendance : les courses en circuits. "Nous faisons déjà des circuits locaux. Le Tour de la Province de Liège doit garder son identité. Cela peut être une solution pour s'en sortir mais le Tour de Liège ne deviendra pas une kermesse. Il y en a déjà assez comme ça", estime Robert Delbovier qui est prêt à passer la main. "Si quelqu'un en bonne santé veut reprendre le Tour de Liège, il peut se manifester."

Les deux hommes sont encore à la recherche de villes-étapes pour leur épreuve respective, une démarche rendue compliquée par le changement de majorité lors des dernières élections communales d'octobre 2018. "Je ne parle même pas de l'influence du politique dans l'élaboration du parcours, c'est affolant mais c'est un autre débat", conclut Robert Delbovier.

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