Sur piste, Mavic roule sur l'or

Crédit photo DirectVelo.com

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Grâce à ses multiples innovations technologiques, Mavic écrit depuis longtemps les grandes pages du cyclisme au service des coureurs. Pour fêter les 130 ans de la marque française, DirectVelo a décidé de revenir sur dix moments de la grande et la petite histoire du vélo. L'entreprise née à Lyon a posé sa griffe à chaque fois que le matériel a favorisé des performances sportives d'exception.

Dans le vélodrome de Manchester, ce 6 septembre 1996, l'ambiance est à son comble quand apparaît sur le tableau d'affichage 56,375 km. Chris Boardman vient de battre le record de l'heure dans la position superman, avant qu'elle ne soit interdite. Son cadre en carbone monobloc est chaussé d'une paire de roues Mavic : à l'arrière une Comète et à l'avant la roue à cinq bâtons iO.

INDURAIN PASSE À LA 3G

Quatre ans auparavant, le Britannique s'est révélé en devenant Champion olympique dans le vélodrome plein air de Barcelone sur son cadre monobloc carbone conçu par l'écurie de voitures de course Lotus. Mavic fournit presque tout le reste. "Lotus maîtrisait la technologie du carbone. Nous, nous savions comment faire pour que le vélo roule vite !", se souvient Serge Maniglier qui faisait partie de la cellule BG Innovation (BG comme Bruno Gormand, l'ancien patron de Mavic, mort accidentellement le 7 décembre 1985). "La particularité de ce vélo était sa conception mono-bras à l'avant comme à l'arrière. Il nous fallait donc adapter les moyeux des roues 3G et Comète en conséquence. Cela ne m'a pas pris beaucoup de temps pour arriver à la solution de réaliser un moyeu à cartouche, un peu comme un boîtier de pédalier", ajoute-t-il.

Si la roue arrière Comète traverse les âges depuis sa création en 1985, la roue avant de Chris Boardman est un tout nouveau modèle : La 3G, une roue carbone à trois bâtons, dessinée par le Professeur Ménard de l'Institut aérotechnique de Saint-Cyr l'Ecole, habitué à travailler avec Mavic.

Ces 3G font dans le haut débit pour fendre l'air et creuser l'écart sur les adversaires. En 1992, Miguel Indurain les utilise dans les contre-la-montre du Giro et du Tour qu'il écrase, comme celui de Luxembourg. Chris Boardman bat le record du monde des 5 km (5'38"083), chez lui à Leicester, en août 1992, avec le même matériel qu'à Barcelone.

UNE COMÈTE RAPIDE COMME UNE FUSÉE

L'aérodynamisme des roues, éléments moteurs et en mouvement du vélo, est depuis longtemps une préoccupation de Mavic. Avant la roue paraculaire Comète en carbone, il y a eu la roue pleine en fibre de verre en 1973 née de l'imagination de Bruno Gormand. Le patron qui a fait décoller la marque met en application une loi physique. L'énergie cinétique, l'effet volant, d'un disque plein est largement supérieure à celle d'un cercle de même diamètre. Mais la loi du règlement en interdit l'utilisation. Onze ans plus tard le règlement n'a pas changé mais les commissaires de l'UCI laissent Francesco Moser s'élancer contre le record de l'Heure d'Eddy Merckx, à Mexico, avec deux roues lenticulaires. La porte de la recherche aérodynamique est ouverte.

Mavic s'engoufre dans la brèche et il ne lui faut pas longtemps, un an, pour sortir en 1985 la roue Comète après des études en soufflerie à Saint-Cyr l'Ecole, déjà. Loin d'être une étoile filante, cette roue paraculaire fait toujours partie de la panoplie de ceux qui veulent rouler vite sur la piste, 35 ans plus tard. Le premier modèle carbone est même 200 grammes plus léger que celui utilisé par Francesco Moser à Mexico en 1984.

LA iO LA VEDETTE DES JO 96

En 1996, la roue à bâtons va passer de trois à cinq bâtons, de la 3G à la iO. Et les titres vont se multiplier. Sur la piste en contre-plaqué des Jeux d'Atlanta, les médailles françaises ne sont pas en toc. La moisson est la plus prolifique depuis les Jeux de Mexico en 1968. Les pistards tricolores rentrent en France avec quatre médailles d'or, toutes conquises sur des roues Mavic de tout modèle : le kilomètre avec Florian Rousseau, la vitesse avec Félicia Ballanger, la course aux points avec Nathalie Even-Lancien et la poursuite par équipes avec les "Béberts" : Christophe Capelle, Philippe Ermenault, Jean-Michel Monin et Francis Moreau.

Florian Rousseau a ouvert le feu d'artifices le 24 juillet à Stone Mountain. Avec une roue 3G à l'avant, une Comète à l'arrière mais aussi un cintre Mavic profilé, il bat le record olympique en 1'02"12. Les poursuiteurs et Félicia Ballanger optent pour la combinaison iO et Comète.

Un mois plus tard, à Manchester, Florian Rousseau devient pour la première fois Champion du Monde de vitesse individuelle. Pour le 200 mètres il s'élance sur deux roues Comète mais pour les matchs, il opte pour une roue iO à l'avant. De son côté, Marion Clignet, médaillée d'argent en poursuite à Atlanta, bat deux fois le record du monde des 3 km, en 3'30"974, la dernière fois.  Depuis les JO, elle a adopté la position Superman et elle endosse le maillot arc-en-ciel.

À 137 KM/H SUR DES JANTES MAVIC

La vitesse, les records, c'est une vieille habitude chez l'entreprise née en 1889. En 1934, sa première jante en duralumin sort de l'usine. Cet alliage était déjà utilisé par l'aéronautique pour alléger les avions et remplace le bois. En 1937, sur des jantes Mavic, Georges Paillard enfonce le record du monde de vitesse sur un kilomètre. Le 29 septembre, sur l'autodrome de Montlhéry, l'ancien Champion du Monde de demi-fond file derrière une moto à  137,330 km/h sans décoller du coupe-vent. Les repose-pieds de la moto de son entraîneur frottent sur le béton de la piste dans une gerbe d'étincelles.

Du 27 février au 3 mars, les roues Mavic vont encore tourner autour du vélodrome de Pruszkow pour le Championnat du Monde sur piste. Et plus d'une paire devrait monter sur les podiums.



La roue lenticulaire en fibre de verre imaginée en 1973 par Bruno Gormand

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