Rémi Cocusse, un air d’Amérique sur le Tour PACA

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

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Rémi Cocusse n’a que 17 ans, ce qui ne l'empêche pas d'avoir déjà une sacrée expérience de vie. Né à Paris mais originaire de Saint-Raphaël, où il réside toujours aujourd’hui, le jeune garçon a passé pas moins de sept années sur le continent américain, accompagnant ses parents, son frère et ses deux soeurs dans leurs différents road trip, de 2011 à 2017. Ainsi, l’actuel sociétaire de l’UC Monaco a vécu trois ans à San José, la capitale du Costa Rica, avant de s’installer à Salt Lake City (Utah), aux Etats-Unis. Entre temps, sa famille s’est offert un an de voyage à travers tout le continent nord-américain, de l’Amérique centrale au Canada, en passant par le Mexique. Tout cela en camping-car. “Je ne remercierai jamais assez mes parents pour ces opportunités et ces expériences de vie. C’est tellement enrichissant”, se réjouit celui qui a suivi des cours par correspondance pendant cette année de vadrouille, mais qui a également poursuivi ses études au Costa Rica et aux Etats-Unis durant toutes ces années. “Grâce à ça, je parle parfaitement trois langues à vie, et c’est une bénédiction”.

Rémi Cocusse a découvert le sport par la natation, encouragé par un père entraîneur de triathlon. "Mais ce n'était pas mon truc". Jusqu’à découvrir la pratique du VTT, à Salt Lake City. “Les conditions étaient idéales pour rouler là-bas, avec de magnifiques sentiers… Je suis tout de suite tombé amoureux de cette discipline”. Il y a deux ans pourtant, lorsque la famille a finalement fait son retour sur la Côte d’Azur, le jeune homme a décidé de s’essayer au cyclisme sur route. “Je me suis dit que c’était bien plus reconnu que le VTT et qu’il valait mieux miser sur la route pour l’avenir”.

« VINO, C’EST ÉNORME D'ÊTRE AVEC LUI »

Le voilà qui s’inscrit au club de l’OCC Antibes, où il apprend le métier. “C’était une belle équipe, et j’en garde de bons souvenirs, mais ce n’était pas à la hauteur de mes ambitions. Il fallait que j’aille voir plus haut”, admet Rémi Cocusse, qui se découvre très vite des qualités, notamment de rouleur. Son principal fait d’armes : une 3e place finale au Tour de la Vallée de la Trambouze, en Coupe de France. Il s’essaie aussi rapidement à la piste, sur proposition de son club. Trois mois seulement après avoir testé la discipline, il est sacré Champion de France de la course tempo. “C’était ma toute première victoire sur la piste et ça m’offrait directement un maillot bleu-blanc-rouge”, rigole-t-il.

Depuis, le Varois a rejoint l’UC Monaco, cet hiver. “Ils me connaissaient de l’année dernière et ils savaient que je n’étais pas trop nul. Mais ça reste presque intimidant d’être avec les Vinokourov. Grâce à eux, on est invité sur plein de grosses courses, notamment pour le prochain Paris-Roubaix”, précise-t-il pour DirectVelo. La structure monégasque accueille en effet les deux fils d’Alexandre Vinokourov, lui-même très présent pour l’équipe, liée à la WorldTour d’Astana. Un vrai bonheur pour les autres coureurs de l’équipe. “Vino, c’est énorme d’être avec lui. C’est un leader, il a du charisme… Il vient nous voir très souvent sur les courses, pour être là avec ses enfants. Ca nous aide beaucoup. Il est de bons conseils. C’est motivant !”.

« JE N’AVAIS PAS VRAIMENT DE CONCURRENTS »

Cette motivation, le coureur de 1m80 pour 68 kilos l’a transformée en réussite le week-end dernier, puisqu’il a remporté successivement le contre-la-montre individuel puis l’étape en ligne de la deuxième manche du Tour PACA. “Je savais que j’avais les jambes. Sur le chrono, je m’imaginais être le favori. Je n’avais pas vraiment de concurrents, alors ce n’était pas une grosse surprise pour moi de m’imposer”, lâche celui qui a repoussé son premier adversaire à 30 secondes, sur onze kilomètres (voir classements). “L’après-midi, par contre, la victoire était moins attendue, mais vu que ce j’avais fait le matin, j’étais en confiance, et j’ai pu compter sur un beau collectif”.

Sur de sa force, Rémi Cocusse se décrit avant tout comme un bon rouleur, même s’il espère devenir plus complet à l’avenir. “J’aimerais bien m’améliorer en montagne. Je ne passe pas trop mal les difficultés, mais j’ai des progrès à faire dans les longs cols. J’ai encore de la marge”. Son principal objectif de l’année sera le Championnat de France chrono, où tous les espoirs lui semblent permis. “L’an dernier, je me suis découvert sur cet exercice à la Trambouze. Quand j’ai vu ce que je pouvais faire, alors que je commençais à peine le cyclisme sur route, je me suis dit qu’en travaillant sérieusement cet exercice, ça pourrait donner de belles choses ! Maintenant, je travaille régulièrement le chrono”. Cerise sur le gâteau : il récupérera bientôt la machine de l’un des coureurs de l'équipe Astana, ces derniers étant sur le point de changer de matériel. “Ce sera un avantage face aux autres Juniors !”. Cochée également sur son calendrier, la Classique des Alpes, où il souhaite se tester. “Il faudra que je perde sans doute un peu de poids et que je travaille dans les cols, mais c’est prévu”.   

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