Viktor Verschaeve : « J'ai montré qui je suis »

Crédit photo Joeri De Coninck - DirectVelo

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Viktor Verschaeve a beau eu crier de toutes ses forces, mais le sociétaire de Lotto-Soudal a bel et bien été battu au sprint par l'Américain Kevin Vermaerke (Hagens Berman-Axeon) à Blégny-Mine, sur la ligne d'arrivée de Liège-Bastogne-Liège Espoirs (voir classement). Ravagé par la déception, l'Espoir 3 s'est effrondré en larmes. "Si seulement j'avais su qu'il était rapide ...", regrette-t-il auprès de DirectVelo. L'Anversois a trop calqué sa course sur le Norvégien Tobias Foss (Uno X-Norwegian Development Team). "Je passe Foss facilement. Je me dis que c'est gagné sans me relâcher et puis je vois quelqu'un sur la droite. J'accélère encore. Je passe de nouveau une dent mais l'Américain gagne".

Auparavant, Kevin Vermaerke était revenu tout seul sur le Belge et le Norvégien. "Quand il est rentré sur nous, il a pris son tour de relai et puis c'est tout. Je pensais qu'il était cuit de l'effort qu'il avait fait. Dans la Côte de Blégny, mes impressions se confirmaient car il suivait à plusieurs mètres de Tobias Foss et moi-même". Le coureur de 20 ans a-t-il sous-estimé son adversaire? "Il a été très malin. Je le connaissais déjà. J'ai déjà lu qu'il avait signé de jolies prestations aux Etats-Unis. Cependant, j'ignorais qu'il avait une belle pointe de vitesse. Si quelqu'un avait pu me souffler l'info sur le bord de la route, cela m'aurait aidé. Tant pis, c'est la course comme on dit".

DE LA DÉCEPTION A LA SATISFACTION

Une fois la déception passée, le onzième du récent Circuit des Ardennes tirait quand même un bilan positif de sa course. "Je n'ai pas de regrets. Je n'ai jamais fini aussi frais cette course en trois participations. Mes watts étaient excellents. J'ai même disputé un de mes meilleurs sprints". Pourtant, le début de course était moyen pour lui et son équipe car personne n'était présent dans le groupe de tête de onze coureurs. "C'était la panique du côté de mon directeur sportif. En fait, c'était le meilleur scénario pour nous. Autrement, on aurait trop joué au poker avec celui qui était devant. Les plus forts devaient encore s'expliquer plus tard dans la course. Nous les aurions d'office repris. Il fallait juste décider du moment".

Dès lors, la Lotto-Soudal a pris la poursuite à son compte. "Nous étions de loin la meilleure équipe. Brent Van Moer a tiré le peloton dans le Rosier. Maxim Van Gils ne se sentait pas bien et a joué le porteur de bidons. Ilan Van Wilder a été présent dans le final. C'est super pour un Espoir 1. Julian Mertens était la carte maitresse pour le sprint et moi dans le final. Je pense que nous avons quand même fait une course parfaite dans l'absolu".

PROGRAMME CIBLÉ CHEZ LOTTO-SOUDAL

Cette deuxième place est une récompense après de longues semaines d'entrainement. "Depuis mon arrivée chez Lotto-Soudal durant l'hiver, Kurt Van de Wouwer me fait confiance. Mon planning de course est très ciblé. Je suis souvent parti en stage. Ce qui est mieux que l'an dernier chez EFC. L'année dernière, j'étais rapidement un des meilleurs et par conséquent, j'ai effectué un programme complet. Je suis surtout content d'enfin montrer qui je suis".

L'an dernier, le neuvième du Grand Prix Priessnitz Spa s'est révélé sans décrocher un résultat significatif sur une grosse course. "Peu de gens savaient que j'étais bon en grimpette. En fait, c'est l'ancien sélectionneur Kevin De Weert qui m'a un peu découvert. Au Championnat d'Europe, il m'a désigné leader et sans cette chute, je décrochais un podium à coup sûr. Au Tour de l'Avenir, j'ai un incident mécanique dès le début et je perds toutes mes illusions. Mentalement, ce fut un coup dur sur la tête. Au Championnat du Monde, je me suis mis logiquement au service de Bjorg Lambrecht qui sortait du Tour d'Espagne. J'ai donc de nouveau roulé dans l'anonymat. Mais Kevin De Weert m'a toujours encouragé et cru en moi".

PROCHE DU FORFAIT DANS LA SEMAINE

Le plus paradoxal dans ce bon résultat, c'est que le Flamand avait bien failli déclarer forfait. "Au Circuit des Ardennes, j'étais bon le premier jour. Ensuite, c'était plus difficile. Je souffrais d'allergies. Je suis sorti fatigué de l'épreuve. J'ai même fait deux nuit blanches cette semaine à cause de ça. Je n'ai pas roulé pendant deux jours. J'avais même appelé Kurt Van de Wouwer pour dire que cela n'irait pas. Finalement, ces deux jours d'inactivité m'ont permis de recharger les batteries et d'avoir de super jambes ce samedi", conclut celui qui enchainera la semaine prochaine avec le Tour du Jura. 
 

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