Arnaud Jouffroy de retour dans le cyclo-cross

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Il est de retour ! Star du cyclo-cross français chez les jeunes, Arnaud Jouffroy avait arrêté la compétition en 2013 (lire ici). Depuis, commercial pour la société Time, l'ancien Champion du Monde Juniors et Espoirs ne s'est jamais vraiment éloigné du monde du vélo. L'Héraultais de 29 ans vient de décider d'y revenir totalement. Il va reprendre la compétition à partir de septembre prochain tout en passant le Diplôme d’Etat (DE). Son but : créer une école spécialisée dans le cyclo-cross. Il détaille son projet à DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu choisir de revenir dans le cyclo-cross ?
Arnaud Jouffroy : J'ai arrêté ma carrière pro, en route et cyclo-cross, en 2013. Dans la foulée, Time, qui me sponsorisait en pédales, m'a proposé un poste de commercial. J'ai fait ça pendant environ cinq ans. Je ne voulais pas faire ce métier toute ma vie. Je regardais pour faire d'autres choses. J'avais plusieurs projets en tête. Time a été racheté par Rossignol. Il y a eu un changement de politique. Il a été décidé d'arrêter d'avoir des commerciaux, leur idée était d'avoir seulement des agents. Ça ne m'intéressait pas alors, je suis parti en licenciement économique. En parallèle, je n'ai jamais arrêté de rouler même si je ne courais pas spécialement. J'ai fait une saison de DH (descente) l'an dernier. J'ai disputé des manches de la Coupe de France et les Championnats de France. C'était plus par plaisir, pour le fun. J'ai aussi encadré des stages de cyclo-cross pour les jeunes, au Cap d'Agde (Hérault). Je l'ai fait pendant plusieurs années et je me suit dit que ça serait bien de faire quelque chose dans le cyclo-cross.

« PARTAGER MON SAVOIR-FAIRE »

Que souhaites-tu faire justement ?
Je veux partager mon savoir-faire. Mon idée est donc de créer une école de vélo, spécialisée dans le cyclo-cross. Je veux partager les expériences que j'ai pu avoir en Belgique et en France. Il y aurait plusieurs formats : un suivi classique de l'entraînement, des stages comme un rassemblement pendant une semaine dans les Alpes pour préparer la saison ou en pleine saison, en décembre, refaire du fond à Majorque, etc. Je pense aussi à des stages de perfectionnement de la technique, avec plusieurs athlètes voire un seul.

Quand vas-tu mettre ce projet en place ?
Je veux faire ça dans un an car il faut obtenir le Diplôme d'Etat (DE). Je vais le passer à partir de septembre prochain à Poitiers (Vienne). J'aurai le diplôme en septembre 2020. Je vais d'ici là créer un site internet où je proposerai déjà des stages. Je les validerai si j'ai un minimum de personnes. Et en parallèle de tout ça, je vais reprendre la compétition. Je roule depuis environ cinq mois par plaisir. À un moment, j'en ai eu marre de faire des heures de selle mais là, je roule pendant quatre, cinq voire six heures. J'ai pris de la force et je me régale. Techniquement, avec la saison de DH, j'ai l'impression d'être meilleur qu’avant ! Je vais reprendre la compétition dès septembre.

UN CLUB « ARNAUD JOUFFROY ACADÉMIE »

Avec quelles ambitions ?
Je vais disputer les manches de la Coupe de France, le Championnat de France et quelques courses internationales. J'aimerais bien reprendre en Chine (les 1er et 7 septembre, NDLR). J'avais terminé 2e là-bas il y a quelques années et depuis, ils m’invitent chaque année. Ça peut être intéressant de reprendre là-bas, surtout que je n'ai plus de points UCI.

Te verra-t-on sur des manches de la Coupe du Monde par exemple ?
Si j'ai le niveau, je ne vais pas dire non. Mais aujourd'hui, je ne sais quel sera mon niveau. Je me sens bien. On verra... Je vais prendre ce qu’il y a à prendre. Je reviens pour me faire plaisir. Le fait de courir va me permettre de communiquer sur ce que je veux faire dans le cyclo-cross. Je ne veux pas avoir que l’étiquette de coureur. Je veux créer la « Arnaud Jouffroy Académie ». Je vais faire une association pour ensuite affilier un club auprès de la FFC. La « Arnaud Jouffroy Académie » sera une boîte pour des entraînements et des stages, mais aussi un club. Je veux courir avec mon propre maillot et mes propres partenaires. Je veux également repérer des jeunes.

« UN TEAM UCI ? UNE OPTION »

Pourrait-on imaginer cette structure en UCI ?
On verra l'évolution. Pourquoi pas devenir un Team comme l'a fait Steve Chainel. Ça peut être une option mais ce n'est pas mon but numéro un. Je veux créer une école de cyclo-cross et on verra ce qu’il se passe ensuite. Je suis suivi par des partenaires. J'ai mon expérience de coureur et de commercial. J'ai une certaine expérience même si je suis encore jeune.

Le cyclo-cross n'a pas forcément le vent en poupe en France...
Les mecs veulent vivre de leur passion en arrivant chez les Elites alors ils passent tous sur la route. C'est normal. En France, on vit plus de la route car ça passe à la télévision. Il y a de l'argent car il y a la télé. Je pige sur la chaîne L’Equipe. Elle montre les manches de la Coupe du Monde et le Championnat du Monde. Pourquoi pas diffuser d'autres courses. Ça prend de plus en plus. C'est dommage de voir près de 200 coureurs sur une Coupe de France chez les jeunes et d'avoir 50 mecs chez les Elites. Les Belges et les Néerlandais sont les meilleurs car les courses passent à la télé dans leur pays. Ils peuvent donc continuer le cyclo-cross. Chez les gamins, ils ne sont pas forcément les meilleurs.

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