Viktor Verschaeve veut trouver chaussure à son pied

Crédit photo James Odvart

Crédit photo James Odvart

Viktor Verschaeve a conclu le Tour d'Italie Espoirs à la neuvième place. Le coureur de la Lotto-Soudal U23 est passé près une victoire d'étape au sommet d'Amiata (cliquez ici). "Pourtant, je ne suis pas un pur grimpeur", prévient-il. Il revient sur les cinq derniers jours de course pour DirectVelo.

DirectVelo: Ton objectif de base était de rentrer dans les dix premiers. La neuvième place correspond à ton niveau dans ce Giro ?
Viktor Verschaeve : Après l'étape de dimanche au Passo Fedaia, je dirais oui. La veille à Falcade, les sensations étaient excellentes. J'ai pu suivre les Colombiens. Je me disais qu'une sixième ou septième place était envisageable, d'autant que j'ai concédé plusieurs minutes lors de l'étape de Chianti. Mais sans cela, je n'aurai jamais obtenu une deuxième place au Monte Amiata. Perdre du temps n'était pas une si mauvaise opération. Donc, je suis satisfait du bilan global.

Tu conclus le Tour d'Italie Espoirs avec une 14e place au Passo Fedaia. Tu as perdu un peu de temps le dernier jour sur plusieurs concurrents.
Je savais que ce serait difficile avec cette journée courte de 40 kilomètres. Le cinquième du classement Cristian Scaroni a explosé et a payé les efforts de la veille. Quant à moi, j'ai limité les dégâts. Je misais beaucoup sur mon échauffement d'avant-course. Mais les autres concurrents ont eux-aussi accompli des tours de chauffe autour de place d'Agordo.

Revenons sur l'étape du samedi. Tu as donc connu une bonne journée à Falcade. Le tout sans tes bonnes chaussures.
Oui, je les ai oubliées à l'hôtel. Je n'étais pas rassuré avant l'étape. Je suis assez sensible sur ce point. J'avais la crainte de me blesser et de ne pas pouvoir appuyer correctement sur les pédales. Heureusement, mes parents sont allés les chercher à l'hôtel. Tous ceux qui ont roulé avec moi savent que je n'aime pas trop qu'on perturbe mes habitudes. Avant, j'avais des blocages et je paniquais. Cela s'est amélioré avec le temps. J'ai appris à relativiser.

« LE PROGRAMME DE SPORT VLAANDEREN NE ME CONVIENT PAS »

Ce résultat t'en dit plus sur le type de coureur que tu veux devenir ?
Je pense que je ne serai jamais un pur grimpeur. Cependant, l'écart avec les meilleurs est faible. De toute façon, j'ai besoin d'un terrain vallonné pour m'exprimer. Je suis très léger. J'investis beaucoup de temps pour m'entrainer en grimpette. C'est pourquoi aller chez Sport Vlaanderen-Baloise me parait compliqué car le programme ne me conviendra pas. Les Ardennaises me conviennent parfaitement mais personne ne recherche de coureur de la sorte pour deux courses par an. Néanmoins, je sais que peu de coureurs peuvent me suivre quand je fais une côte à bloc dès le pied. J'ai beaucoup de confiance sur ce type de terrain. D'ailleurs, quand j'observe mes données de puissance, elles sont dignes du WorldTour.

Tu sembles y accorder beaucoup d'importance...
Sans doute encore un point à améliorer. Néanmoins, je n'en fais pas une fixette. C'est juste un sujet qui m'intéresse beaucoup.

Que signifie ce résultat dans ton parcours ?
Avant ce Giro, j'avais déjà des bons résultats notamment avec une deuxième place à Liège-Bastogne-Liège et une cinquième à la Flèche Ardennaise. Néanmoins, dans un coin de ma tête, j'avais toujours cette voix qui me disait qu'il me manquait encore un résultat sur une course par étapes. Ce Giro était important pour moi. Il devait me prouver que je suis définitivement prêt pour les pros. C'est désormais chose faite.

PLUSIEURS OFFRES D'EQUIPES CONTINENTAL PRO

Donc, aucune chance de te voir chez les Espoirs en 2020 ?
On ne sait jamais. Je vais analyser ce qui est le mieux pour moi. Plusieurs équipes se sont manifestées (Cofidis notamment, NDLR). Pour le WorldTour, cela reste un intérêt assez vague. Mais j'ai plusieurs offres concrètes d'équipes Continental Pro. 

Quelle est la suite de ton programme ?
Je vais un peu me reposer sans exagérer mais je ne resterai pas longtemps inactif. Je sais que je ne preste pas bien quand je me laisse aller. Le moteur doit rester tiède. Je vais rouler le Tour de l'Avenir pour prendre une revanche sur l'an dernier.

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