Tom Pidcock a plus d'un tour dans son sac. Spécialiste du cyclo-cross et des Classiques pavées, le sociétaire du Team Wiggins-Le Col a démontré sa capacité à affronter la montagne au cours de ce Tour Alsace (2.2). Lauréat de classement général de l'épreuve, le Britannique a impressionné les suiveurs au cours des cinq étapes et notamment à la Planche des Belles Filles. DirectVelo a fait le point avec le double Champion du Monde de cyclo-cross.

DirectVelo : Que représente ce succès au classement général du Tour Alsace pour toi ?
Tom Pidcock : Cette victoire montre que je suis un coureur complet. Il s'agit de ma première victoire sur un classement général depuis mes années Juniors. Il s'agit aussi de l'une de mes premières courses par étapes avec de longs cols depuis que je suis chez les Espoirs. Je me suis entraîné pour ce type de course, c'est donc agréable de voir que cet entraînement a payé.

Tu n'as pas été inquiété au cours de cette ultime étape !
C'était une bonne journée. C'est toujours sympa de passer une journée avec le maillot de leader sur les épaules et de le défendre avec l'équipe. Je n'avais que trois équipiers, mais c'était suffisant pour contrôler la course. Je n'ai pas connu de problème. James Fouché a crevé avant le départ réel, mais il a pu revenir sans problème. Une fois l'échappée partie, je n'ai eu qu'à passer la journée dans les roues de mes équipiers.

« ENCOURAGEANT »

Tu as même décidé de participer au sprint massif...
À l'arrivée, je me suis dit que je pouvais faire le sprint final. Je n'étais pas très bien placé, mais dans tous les cas, je n'aurais jamais été capable de battre Tim Merlier.

Cette victoire est de bon augure pour toi en vue de la fin de la saison !
C'est encourageant en vue du Tour de l'Avenir. Sur cette course, certains coureurs seront mieux qu'au Tour Alsace et il y aura aussi d'autres coureurs costauds contre qui je n'ai jamais couru. Mais il sera temps de voir ça lorsque je serai au départ.

« LE CYCLO-CROSS APPORTE UN CERTAIN AVANTAGE »

Quel sera ton prochain objectif majeur ?
Mon prochain gros objectif sera le Championnat du Monde. Il y aura également le Tour de Grande-Bretagne. Pour le Tour de l'Avenir, c'est plus compliqué, mais je viendrai pour viser le général. Les cols de cette course seront plus durs que sur ce Tour Alsace, mais ça sera la même chose pour tout le monde.

Penses-tu avoir marqué les esprits à la Planche des Belles Filles ?
Lors de l'étape de la Planche, j'ai attaqué au pied de la montée car je trouvais que le rythme n'était pas si fort que ça. J'ai accéléré pour voir comment les autres réagiraient et personne n'est revenu sur moi. Sur une montée difficile comme celle de la Planche, c'était chacun pour soi et ça permet de faire des écarts. Comme nous avions aussi fait un très bon chrono par équipes, j'avais une avance confortable pour la suite.

Les cyclo-crossmen occupent le devant de la scène dernièrement. Que t'apporte cette discipline ?
Le cyclo-cross apporte un certain avantage. On fait beaucoup d'intensités pendant l'hiver là où d'autres ne font presque uniquement du foncier. Ça nous donne un petit plus. Quand les cyclo-crossmen tiennent la distance, ça peut faire la différence. Quand j'ai commencé mes idoles étaient Mark Cavendish et Bradley Wiggins. Maintenant ce sont Van der Poel et Alaphilippe. En tout cas, le cyclisme britannique est dans une bonne dynamique. Les victoires appellent les victoires.