Johan Price-Pejtersen est un homme pressé à la fois sur le vélo et pour sa carrière. Sacré Champion d'Europe Espoirs du contre-la-montre, le géant danois a frappé fort en écrasant les pédales (voir classement). Ce jeudi, à 20 ans, l'Espoir 2 s'est permis le luxe de devancer le double Champion du Monde de la discipline, son compatriote Mikkel Bjerg, pour la deuxième fois de la saison après le contre-la-montre du Championnat du Danemark Espoirs. Très heureux de ce succès, l'habituel sociétaire du Team Coloquick se projette déjà sur la suite au côté de DirectVelo.

DirectVelo : Tu as été impressionnant sur ce Championnat d’Europe !
Johan Price-Pejtersen : J’espérais un podium et je savais qu’il y aurait encore beaucoup d’occasions de gagner un grand Championnat. Mais le faire ici, dès maintenant, c’est vraiment incroyable ! Il y avait beaucoup de vent. Le plan était donc de garder de l’énergie sur la première partie, car je savais qu’il allait falloir se faire très mal aux jambes dans la dernière partie. Je le savais, mais c’était encore pire que ce que j’imaginais. Après l’entrée dans la ville, c’était déjà moins compliqué car il y avait des abris, mais dans la campagne, c’était super venteux. C’était un chrono pour les monstres du chrono, ceux qui envoient le plus de watts. Il n’y avait pas trop de notion technique, de virages… Il fallait simplement écraser les pédales tout au long du circuit.

« ME RETROUVER DANS LE TOP MONDIAL »

Ta victoire sur le Championnat national Espoirs, déjà devant Mikkel Bjerg, a-t-elle été un déclic ?
Sur ce Championnat national, j’ai réalisé que j’allais avoir une chance ici, à Alkmaar. Je me suis vraiment surpris là-bas. C’était encore le cas la semaine suivante, lorsque j’ai terminé 3e du Championnat national chez les Élites. Tout ça m’a donné beaucoup de confiance. Ce Championnat d’Europe était vraiment mon deuxième objectif le plus important de l’année, après les Mondiaux.

Sans trop se projeter, on peut imaginer que ce titre t’offre de belles perspectives pour l’avenir !
Je suis très ambitieux. Je veux me retrouver dans le top mondial, mais je sais que j’ai encore beaucoup de travail à effectuer. Heureusement, je reste très jeune et j’ai le temps pour ça. J’aimerais devenir de plus en plus complet et travailler dans chaque secteur. Évidemment, en mesurant 1m97, je ne deviendrai jamais un grimpeur. Mais pourquoi ne pas faire de belles choses sur les Classiques à l’avenir… On verra bien. Après tout, j’aurai peut-être des surprises.

« ON VERRA SI JE CONTINUE À CE RYTHME »

Peux-tu rêver du doublé sur le Mondial ?
Le parcours du Yorkshire sera différent. On verra bien ce qu’il se passe là-bas mais dans le fond, la différence de parcours n’est pas si importante. Je vais m’entraîner en fonction des spécificités du parcours. Je ne suis pas sûr de préférer un certain type de parcours. La seule chose qui est évidente, c’est qu’avec ma taille, je suis quand même logiquement plus à l’aise sur le plat que dans les ascensions.

L’an dernier, tu n’avais pas terminé dans le Top 30 du Mondial chrono, à Innsbruck…
J’ai toujours été plutôt bon au contre-la-montre, depuis mes débuts dans le vélo. J’ai toujours progressé dans la discipline. Au début, j’avais du retard car j’ai commencé le vélo assez tard, en Cadets 2. L’année dernière, j’ai gagné le chrono de l’Olympia’s Tour devant Edoardo Affini. C’était une première grosse référence pour moi. Malheureusement, je suis tombé sur le chrono du Championnat du Monde, à Innsbruck. Mais c’est sûr que j’ai encore progressé cette année. On verra si je continue à ce rythme dans le futur, mais ce sera de plus en plus dur, forcément.