Rohan Dennis : « Ce n’est pas une revanche »

Crédit photo Corentin RICHARD / DirectVelo

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Les questions étaient nombreuses autour de Rohan Dennis avant le Championnat du Monde chrono. Dans quel état de forme l’Australien allait-il se présenter, lui qui n’avait plus couru depuis son mystérieux abandon sur le Tour de France ? Dans quelle condition mentale le tenant du titre allait-il aborder cet événement majeur du calendrier ? La réponse, ou du moins une très forte tendance, a été apportée dès les premiers kilomètres du garçon sur l’asphalte du Yorkshire. Très vite au-dessus du lot, il a écrasé la concurrence, se permettant même le luxe de dépasser tour à tour l’un des grands favoris Victor Campenaerts - certes victime d’une chute -, puis le tout récent vainqueur du Tour d’Espagne, Primoz Roglic. “Ce n’est pas une revanche. C’est juste une victoire pour moi, et pour mes proches. Ce n’est que du bonheur, rien d’autre”, a tenu à immédiatement préciser Rohan Dennis, en conférence de presse d’après-course. “Il y a eu beaucoup de chemin à parcourir depuis le Tour… Ce n’est pas seulement ma victoire, mais celle de toutes les personnes qui m’entourent. Ce n‘était pas seulement dur pour moi, mais pour eux également, ces derniers mois. Cette victoire, c’est la meilleure façon de les remercier. Porter le maillot arc-en-ciel pendant un an, encore, c’est vraiment quelque chose de spécial”.

« QUAND J’AURAI 65 ANS... »

En manque de rythme de compétition indéniable, le puissant athlète de 29 ans admet pourtant ne pas avoir douté durant l’été. “J’étais confiant, oui. Cette confiance, elle vient sûrement de la façon dont je me suis préparé. C’était une période difficile, certes, mais je n’avais pas vraiment de doutes sur le fait de finir sur le podium ici, et je ne voyais pas de raison de ne pas gagner”. Surtout, Rohan Dennis tenait à préciser à quel point il a relativisé l’importance de ces moments, non pas en tant que coureur cycliste, mais en tant qu’homme. “J’ai pris le temps de réfléchir à ce qui compte vraiment… Je me suis dit « tu sais quoi, en fait, ce n’est qu’une course de vélo ». Ma femme, mon enfant… Que je réussisse ou non, ils seront là pour moi et c’est ça qui compte ! Quand j’aurai 65 ans, ces résultats, ce n’est pas ce qui restera… Le plus important, c’est ma famille”, insiste-t-il.

LE FLOU TOTAL POUR 2020

Évasif sur son avenir, « l’Aussie » répond brièvement qu’il “ne peut rien confirmer” au moment où il lui est demandé s’il portera toujours le maillot de la Bahrain-Merida l’an prochain. Difficile, malgré tout, de ne pas l’imaginer changer d’équipe, alors qu’il confirme en revanche qu’il ne portera plus le maillot de l’équipe cette année. Ainsi, son dernier rendez-vous de la saison sera donc ce dimanche, toujours au Yorkshire, pour la course en ligne des Mondiaux. Où il n’aura guère d’ambitions personnelles. “Je serai là pour Michaël Matthews, clairement. Viendra ensuite le temps de se pencher sur 2020, et de voir ce que je vais faire”.

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