Stefan Küng : « J'ai couru avec le coeur »

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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Stefan Küng repartira du Yorkshire avec une belle médaille autour du cou. Mais ce n'est pas dans le contre-la-montre qu'il a décroché le bronze, mais bien après les 261 kilomètres de la course en ligne. Pour le Suisse, ce n'était pas antinomique, mais complémentaire. "Je m’étais préparé très dur tout l’été pour ces Mondiaux et ça comprenait les deux courses, le chrono comme la course en ligne. Bien sûr, je pensais avoir plus de chances de décrocher une médaille au contre-la-montre (voir classement). Mais quand on est en forme, on est en forme tout court et ça ne part pas en quelques jours. J’ai gardé ça en tête depuis mercredi", explique-t-il après l'arrivée.

« C'ÉTAIT MON BOULOT DE SUIVRE LES MOUVEMENTS »

La pluie incessante d'Angleterre n'a pas douché la volonté du coureur de la Groupama-FDJ. Alors que les intempéries ont obligé l'UCI à raccourcir le Championnat du Monde à 261 kilomètres (lire ici), c'est dans le cinquième des neuf tours du circuit d'Harrogate que le coureur de 25 ans s'échappe avec Lawson Craddock. "Vu le circuit et la météo que nous avions aujourd’hui, nous savions que c’était un avantage de courir devant. De mon côté, c’était mon boulot de suivre les mouvements, ou d’anticiper. Je savais qu’avec la forme que j’avais, il fallait que je cours de cette façon-là".

Le premier à revenir sur le duo est le futur Champion du Monde, Mads Pedersen, avant Mike Teunissen, Gianni Moscon, et enfin le duo aérien Mathieu Van der Poel et Matteo Trentin. "Quand Matteo et Mathieu sont revenus, ça semblait compliqué de s’en sortir, mais on a vu dans le final que tout le monde était super fatigué". Le Champion du Monde de cyclo-cross est même cueilli par une fringale spectaculaire dans le dernier tour.

« TOUT DONNER POUR LES LÂCHER »

Dans un groupe d'échappée réduit à quatre coureurs, le vainqueur du Tour du Doubs va faire sauter Gianni Moscon dans la dernière bosse au prix d'un gros relais, qui a également mis en difficulté Pedersen. "Je me doutais que j’allais manquer de punch dans le sprint final. C’était déjà vrai dans les derniers kilomètres. C’était dur d’accélérer encore une fois, mais il fallait essayer. J’ai tout donné pour les lâcher dans la dernière montée, mais ils étaient trop forts", commente-t-il.

Dans le faux-plat montant de l'arrivée, le vainqueur du contre-la-montre du Tour de Slovaquie s'incline et se classe donc 3e (voir classement). "Je n’ai pas de regrets, j’ai juste été battu par deux coureurs plus forts que moi. J’ai couru avec le coeur et je suis content de ce que j’ai réalisé". L'ancien Champion du Monde de poursuite a prouvé encore une fois, sous la pluie froide, qu'il n'était pas un coureur de salon. "Tactiquement, je pense que j'ai bien couru. J'ai gagné en France (le Tour du Doubs, NDLR) en partant de loin aussi (lire ici). C'est mon style... J'aime anticiper, j'aime courir comme ça".




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