Un final « super dangereux » pour les filles à Dubaï

Crédit photo Dubai Women's Tour

Crédit photo Dubai Women's Tour

Final particulièrement chaotique, ce mardi, à l’occasion de la 2e étape du Dubaï Women’s Tour remportée par Samah Khaled. Alors que les concurrentes viennent de lancer le sprint massif sur toute la largeur de la chaussée, elles ont la mauvaise surprise de découvrir un important rétrécissement - soudain et particulièrement mal indiqué - de la chaussée dans les 200 derniers mètres (voir la vidéo d’arrivée). Une situation angoissante pour de nombreuses concurrentes, bien qu’il n’y ait pas eu de chute. “Les filles de l’équipe m’ont bien accompagnée, le plus longtemps possible. Puis je me suis débrouillée seule dans les deux derniers kilomètres. Aux 500 mètres, on était toutes sur la gauche de la route et au dernier moment, les signaleurs nous ont indiqué de nous serrer sur la droite ! Du coup, ça a provoqué une grosse vague à une centaine de mètres de la ligne… C’était dangereux car on arrivait vite, avec le vent dans le dos”, témoigne Maëva Paret-Peintre, 8e de l’étape, auprès de DirectVelo, après l’arrivée. “C’est surprenant car jusqu’à présent, la sécurité était au top sur la course”.

« J’AI CRU QUE J’ALLAIS VOLER »

Basma El Ghouate est plus critique envers l’organisation. “L’étape était très dangereuse sur la fin. Avant même cette situation dans le sprint, on s’est retrouvée avec un terre-plein central sans le moindre signaleur. J’étais en milieu de peloton et je n’avais pas du tout vu ce terre-plein… Il y a eu un gros coup de patin. Je ne sais pas comment on a évité la chute car c’était super dangereux”, relate la sociétaire de la formation Macogep Tornatech. “Il n’y avait pas non plus de flamme rouge, sur aucune de ces deux premières étapes. Il y a juste une toute petite pancarte que tu ne peux pas voir quand tu es au fond du paquet. Et puis, donc, la route s’est coupée à 200 mètres de l’arrivée… L’arche de l’arrivée n’est pas large… Ils pourraient mettre quelque chose de plus grand. Il y a eu une énorme vague. J’ai frôlé le trottoir avec ma pédale et j’ai cru que j’allais voler. C’était super dangereux”.

La Norvégienne Line Marie Gulliksen, 8e le premier jour, n’a pas été particulièrement gênée par ce drôle de scénario. “Je ne m’en suis rendue compte qu’après avoir revu les images. Par chance, personne n’est blessé mais il est évident que personne n’aurait voulu vivre une telle situation”. La Scandinave de l’équipe Andy Schleck Cycles-Immo Losch est en colère envers l’organisation. “C’est la première édition de la course pour les filles. Mais soyons honnêtes : l’épreuve existe déjà chez les hommes depuis plusieurs saisons et je m’attendais à autre chose en terme d’organisation. On dirait que beaucoup de choses ont été faites à la dernière minute. Depuis deux jours, on constate pas mal d’erreurs…”.

« ON VOYAIT DE LOIN QUE LA ROUTE ÉTAIT RÉDUITE »

6e sur la ligne d’arrivée, Anastasia Carbonari préférait pour sa part rester mesurée. “Les derniers kilomètres étaient très nerveux et dangereux, mais nous nous sommes retrouvées du bon côté de la route avec les autres filles de l’équipe. On a donc pu faire notre sprint en toute sécurité. J’avais vu un rétrécissement au loin, ce qui nous a quand même permis d’éviter le pire”, synthétise l’Italienne. L’Ardéchoise Greta Richioud se montre elle aussi mesurée, quelques heures après ce sprint. “On voyait de loin que la route était réduite et il y avait des hommes au milieu de la route avec des drapeaux pour nous le signaler. Sincèrement, on le voyait peut-être un kilomètre en amont… C’était tout droit pendant cinq kilomètres. Mais c’est sûr qu’ils auraient dû fermer et réduire les voies plus tôt, avant cette grande ligne droite, pour éviter tout ça…”.

Les signateurs, justement, auraient également eu un comportement qui a alerté Basma El Ghouate. “Ils ont jeté leurs drapeaux et sont partis en courant, tant ils ont eu peur. Et il y a eu un énorme coup de frein au milieu du peloton…”. De son côté, Maëva Paret-Peintre, auteur de son deuxième Top 10 en deux étapes, n’a pas eu le temps de paniquer. “Je n’ai pas eu peur et je suis restée concentrée sur mon sprint. J’étais légèrement au milieu de la route donc j’ai moins senti la vague que d’autres filles”. Ce mercredi, le final de la 3e étape ne devrait pas accoucher du même scénario, avec un parcours favorable aux puncheuses et non aux véritables sprinteuses. 

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