Vitesse par équipes : « Exploser le record de France »

Crédit photo DirectVelo

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A Berlin les épouvantails sont habillés en orange pour qu'on les repère de loin. Le reste de l'année, ils se camouflent avec un maillot arc-en-ciel. Les Pays-Bas sont encore les grands favoris du Championnat du Monde de vitesse par équipes. D'ailleurs au moment de parler des adversaires des Français pour le podium, Grégory Baugé glisse, "en mettant les Hollandais de côté".

« ON EST CAPABLE »

Depuis 2018 et le mondial à domicile à Apeldoorn, les Néerlandais sont les tenants du titre. A Berlin, les coureurs titrés en 2019 sont de retour : le démarreur Roy van den Berg - qui avait signé 17"116 sur le premier tour à Pruskow-, Harrie Lavreysen le Champion du Monde de vitesse, Jeffrey Hoogland -"seulement" Champion d'Europe de vitesse- et Matthijs Büchli -Champion du Monde sortant du keirin-. "Ils ont un très bon collectif, c'est une évidence. Ils ont deux démarreurs très réguliers et très rapides (le second est Nils van Thoenderdaal capable de sortir un 17"3 NDLR) et ils tournent régulièrement ensemble avec l'équipe BEAT et l'équipe nationale. Ils accumulent de l'expérience. Nous c'est un Championnat d'Europe et deux manches de Coupe du Monde et pas toujours avec le même démarreur", analyse Herman Terryn, l'entraîneur national. "Ils viennent du BMX. Je me suis posé la question, il y a des choses à creuser là-dedans", ajoute Grégory Baugé.

Depuis 2017, la France est sur le podium. On peut même dire que depuis 1995, les Tricolores n'ont raté que trois fois une médaille. Pourtant, "l'an dernier, on ne nous attendait pas sur le podium", rappelle Grégory Baugé, le démarreur de l'équipe. Alors que peuvent attendre les Français à Berlin ? "Même s'il y a de grosses différences, il ne faut pas partir battus. On est capable", insite-t-il. Sébastien Vigier veut croire aux progrès. "On se rapprochera d'eux en progressant nous-mêmes. Eux, ils sont déjà très pointus sur l'entraînement, ils sont très performants. C'est à nous de combler cet écart. C'est plus facile pour nous de progresser que pour eux de continuer à progresser. Aujourd'hui, ils sont plus forts que nous dans tous les domaines. Notre nouveau vélo peut aider", dit-il à DirectVelo en désignant le T20 de Look, la nouvelle arme des Français (lire ici).

42"5 POUR ALLER EN FINALE ?

Pour décrocher une médaille, l'équipe de France va devoir élever son niveau dès le début de la compétition.  "Avec une piste chauffée, il faut être capable de battre notre record de France dès les qualif. Je pense que l'accès à la grande finale se jouera en moins de 42"5", estime Quentin Lafargue, médaillé en vitesse par équipes depuis 2017. A Glasgow, en novembre dernier, Quentin Caleyron, Sébastien Vigier et Melvin Landerneau ont établi la meilleure performance française en 42"813.  "Le 42"8 qu'on a fait cette année ne sera pas suffisant pour une médaille, prévient l'entraîneur national. On espère exploser le record de France à Berlin. On espère qu'ils aillent beaucoup plus vite. Ce sont des configurations de course qui vont aller plus vite. Le but c'est de voir le comportement de chacun à des vitesses qu'on n'a encore jamais atteintes en compétition. J'espère qu'on va jouer à 3-4/10 en moins. Sur cette olympiade on a eu du mal à faire coïncider trois coureurs qui vont très vite. On espère que les astres seront alignés à Berlin".

Quentin Lafargue, un des deux finisseurs avec Melvin Landerneau (lire ici) aura une trotteuse dans la tête. "La priorité est d'être le plus performant possible à partir du moment où le chronomètre va se déclencher. L'objectif est de contribuer à la réussite collective de l'équipe. Plus  mon chrono individuel sera bon, plus je contribuerai à cette performance collective. Depuis le début de l'olympiade, j'emmagasine de l'expérience chaque année. Cette expérience n'est pas négligeable à haut-niveau et me permet d'affronter tout un tas de situations, et d'aborder des compétitions avec beaucoup d'enjeux de la meilleure des façons". Cette expérience lui fait prendre les choses dans l'ordre et le Champion du Monde de kilomètre ne veut pas en garder en pensant à Tokyo. "Par le passé, quand l'équipe de France a voulu se réserver un peu en prévision des J.O, ça n'a pas été concluant", rappelle-t-il. En 2016, justement, c'était la dernière fois que les Français ne sont pas montés sur le podium du Championnat du Monde.

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