Théo Delacroix : « Pas inquiet pour mon avenir »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Le prochain jour de course de Théo Delacroix sera-t-il chez les amateurs ou chez les pros ? Avec le maillot du CC Étupes ou celui de Circus-Wanty Gobert ? Impossible à prédire à l’heure actuelle pour le Franc-Comtois. Le Champion de France Espoirs en titre, qui doit passer pro le 1er août prochain, pourrait ne jamais reporter le maillot orange-et-blanc du club doubiste si l’épidémie de coronavirus venait à s’étendre encore dans les semaines et les mois à venir. DirectVelo fait le point avec Théo Delacroix.

DirectVelo : Tu dois passer pro au 1er août et tu ne sais pas, à l’heure actuelle, si tu auras l’occasion de courir dans le peloton des amateurs d’ici-là. Comment vis-tu cette situation hors-normes ?
Théo Delacroix : Je me permets de dire que je suis dans une position assez confortable, contrairement à d’autres. Je pense à tous ceux, chez les amateurs, qui avaient quelque chose à prouver ou à confirmer pour espérer passer pro en 2021. Pour cela, il fallait faire une grande saison 2020 et les occasions de briller seront bien moins nombreuses que prévu. De mon côté, ça ne change pas mes plans. Dans tous les cas, je passerai pro le 1er août. Mon plan initial était d’arriver à cette période estivale sans avoir grillé toutes mes cartouches au préalable et il n’y a pas vraiment de risque que ce soit le cas (sourires).

« JE VOULAIS HONORER CE MAILLOT »

Tu espérais tout de même profiter de tes derniers mois chez les amateurs pour te tester et monter en puissance en jouant régulièrement la victoire, chose qui sera plus difficile chez les pros !
J’avais de belles courses au programme comme le Triptyque des Monts-et-Châteaux ou Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Je devais découvrir plusieurs courses que je n’ai pas encore pu disputer chez les Espoirs, ça devait faire partie de mon apprentissage. Cette situation va décaler toute ma préparation pour l’avant passage chez les pros, forcément. C’est une situation problématique pour tout le monde : nous allons ré-attaquer la saison avec peu de jours de course au compteur et après une longue coupure. Pour le moment, il est déjà difficile de s’entraîner sans véritables objectifs à l’horizon puisqu’on ne sait pas quand on reprendra. On n’a jamais connu ça.

Tu n’auras sans doute plus l’occasion de porter le maillot bleu-blanc-rouge, celui de Champion de France Espoirs, en compétition…
J’avais à cœur de porter le maillot et de faire de belles choses sur les plus belles courses Espoirs, notamment sur les manches de Coupe des Nations. C’est frustrant de savoir que je ne porterai plus le maillot, surtout que je ne l’ai porté qu’une fois, en fin de saison dernière sur le Tour de Lombardie Espoirs. Je voulais honorer ce maillot. Mais bon, encore une fois, je n’ai pas envie de me plaindre. Je vais passer pro : tout est acté et signé. C’est le plus important. D’autant que je vais quand même pouvoir m’appuyer sur mon expérience de stagiaire, l’année dernière. Je ne suis pas inquiet pour mon avenir à moyen terme. Je suis moins tracassé que d’autres, c’est déjà ça de pris.

« C’EST INQUIÉTANT, MAIS ON N’A PAS LES CARTES EN MAIN »

Comment imagines-tu la suite des événements ?
Pour l’instant, chaque journée qui passe ne fait que nous rendre plus pessimistes. Quand on apprend l’annulation d’une course comme le Tour Alsace, qui doit se dérouler fin juillet (lire ici), ça met un coup au moral. On se dit que l’on ne reprendra sans doute pas la compétition de si tôt…  Je pense que ce sera encore plus compliqué pour le monde amateur que pour les pros. Le cyclisme amateur, c’est beaucoup de bénévolat, de gens qui donnent de leur temps par passion… Même lorsque ça reprendra enfin, on n’a pas la garantie que tous ces gens auront toujours autant d’envie et de temps à donner. Sauf que sans bénévoles, il n’y a pas de vélo amateur. C’est inquiétant, mais on n’a pas les cartes en main.

Outre cette parenthèse sportive actuelle, tu es également dans le doute au niveau de tes études…
Je dois terminer mon DUT de Chimie, à Besançon, dans les mois à venir. Il ne me reste plus qu’à valider mon dernier semestre, ce devait être une formalité. Le problème, c’est que je devais aussi terminer mes études par un stage en entreprise. J’avais trouvé l’entreprise, à Dole (Jura). Tout était calé mais du coup, je ne sais pas comment ça va se passer. Normalement, je devais faire dix semaines de stage du 13 avril à fin juin. Je sais déjà que le plan va changer mais comment se réorganiser ? L’école imagine peut-être proposer aux étudiants de décaler la période du stage mais ce ne sera pas possible pour moi à cause de mon passage chez les pros. Il va falloir s’adapter et trouver une solution. 

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