Joseph Laverick : « M'améliorer en montagne »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Joseph Laverick a fait le choix de retourner en Angleterre. Le pensionnaire du Chambéry Cyclisme Formation s'est décidé juste après avoir écouté le premier discours du président Emmanuel Macron le jeudi 12 mars. "J'avais peur de me retrouver bloqué en France. J'ai une assurance personnelle qui me couvre pour 90 jours maximum consécutivement en dehors du Royaume-Uni. Donc il aurait fallu que je rentre une ou deux semaines plus tard de toute façon", déclare à DirectVelo celui qui était arrivé au début du mois de janvier.

« JE M'ESTIME CHANCEUX »

Le coureur de 19 ans est donc de retour dans le domicile familial à Grimbsy, dans le Lincolshire, à l'est de l'Angleterre. Au contraire de ce qu'il se fait en France, le Britannique peut toujours s'entraîner dehors. "Je fais des sorties qui n'excèdent pas trois heures. Je m'estime chanceux, mais ça va peut-être changer d'ici quelques jours... Je vais dans le parc national du Lincolnshire Wolds afin d'avoir quelques côtes similaires aux Ardennes car pour le reste, c'est certainement une des régions les plus plates de Grande-Bretagne". L'une des raisons principales de son arrivée au Chambéry CF est justement le fait de pouvoir disputer des épreuves escarpées. "Je veux m'améliorer en montagne. Je n'ai jamais eu l'occasion de faire de longues ascensions", explique celui qui a pu gravir pour la première fois des cols à plus de 1000 mètres avec le club savoyard.

Le vainqueur du contre-la-montre de la Ronde des Vallées, chez les Juniors en 2018, n'oublie pas que sa principale qualité est l'effort contre-la-montre. "Cette victoire fut certainement le meilleur jour de ma jeune carrière. J'ai ensuite pu confirmer en terminant 8e au Championnat du Monde du chrono", rappelle celui qui espère se distinguer lors des courses par étapes. "Je pèse 66 kilos, je suis assez léger, donc je peux rester avec les meilleurs grimpeurs et ainsi obtenir un bon classement général". À son programme pour 2020 était prévu une trentaine de jours sur des courses par étapes, dont le Rhône-Alpes Isère Tour (2.2). L'an passé, il n'a pas pu participer aux deux principales épreuves par étapes britanniques, le Tour du Yorkshire et le Tour de Grande-Bretagne. "J'ai été malade avant le Yorkshire et j'étais réserviste pour le Tour national. Mais je n'avais que 18 ans et il y avait des coureurs de plus de 30 ans dans mon équipe", rappelle l'Espoir 2.

« LA CULTURE Y EST PLUS INTÉRESSANTE »

L'ancien sociétaire de Madison Genesis a su dès le mois de mai que la formation continentale allait s'arrêter en fin d'année. Après avoir été en contact avec plusieurs équipes anglaises ou belges, notamment, « Joe » Laverick a finalement choisi Chambéry. "L'Angleterre n'est pas le meilleur endroit pour le développement, donc je voulais partir. J'ai préféré la France à la Belgique car le type de courses me convient mieux et que la culture y est plus intéressante, d'après ce que m'ont rapporté plusieurs personnes. Et puis Chambéry est la réserve d'AG2R La Mondiale". Ses premiers jours avec le CCF n'ont pas été simples. "C'était la première fois que j'habitais dans un autre endroit, je perdais mes amis. Et je ne comprenais pas vraiment le français". Après avoir stoppé ses études en juin 2019, il est revenu sur les bancs de l'université à Chambéry pour apprendre le Français. "Désormais, ça va mieux. Et je continue à m'exercer à distance chez moi".

Avant ses 14 ans, Joseph Laverick n'avait jamais touché à un vélo. Il était un grand fan de football, comme toute sa famille. "J'ai commencé à y jouer vers l'âge de 5-6 ans". Avec les Jeux Olympiques de Londres en 2012, il a commencé à entendre parler du vélo, mais ce n'est qu'à partir de 2014 qu'il a réellement suivi le Tour de France. "C'est là où j'ai mes premiers souvenirs. Après que Froome ait abandonné, je me suis intéressé aux coureurs étrangers comme Nibali". Cette même année, il a acheté son premier vélo et s'est mis à la compétition en 2015. "Je n'ai sans doute pas toutes les compétences que d'autres ont pu acquérir en débutant le vélo plus tôt que moi. Pour autant, je pense quand même avoir appris assez vite".

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Joseph LAVERICK