Nans Peters : « J’ai monté un col »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Le vélo était prêt depuis vendredi. Alors peu importe la météo, Nans Peters avait prévu une sortie de 2h30 en ce lundi 11 mai, jour de déconfinement. Et forcément, l’Isérois installé à Chambéry (Savoie) a grimpé un col pour sa reprise. Le coureur d’AG2R La Mondiale a raconté sa matinée à DirectVelo.

« J’ai enlevé le vélo du home-trainer vendredi car deux jours de repos m’attendaient. Quand j’ai remis la roue arrière, ça m’a fait bizarre car il y a longtemps que je n’avais pas vu mon vélo comme ça… Le Di2 et le compteur étaient chargés depuis vendredi. Le vélo était prêt à dégainer.

« S’IL AVAIT PLU, J’AURAIS FAIT LE MÊME TOUR »

Quand, ce week-end, j'ai vu la météo annoncée, je me suis dit que j’allais être raisonnable et faire 2h30 pour une reprise progressive. J’ai hésité à faire le tour du lac du Bourget mais c’est trop classique et il allait y avoir du monde. Je suis allé monter un col car forcément, ça me manquait. J’ai donc pris la direction du col de Marocaz. C’est un endroit où il n’y a pas beaucoup de circulation. Je savais que j’allais être seul et que je pourrai rouler tranquillement à mon allure. Je suis parti en direction de Chapareillan, avant d’aller dans la plaine de Francin puis au col de Marocaz. Je suis rentré par Puygros, Curienne et enfin le Col de Saint-Saturnin. Je n’ai pas chopé la pluie. Et même s’il avait plu, j’aurais fait le même tour !

Pluie, vent ou neige, tous les cyclistes étaient dans mon cas ce lundi matin… On avait tous envie de sortir. J’ai croisé peu de voitures mais un paquet de cyclos. La météo était incertaine mais ils étaient tous en maillots et cuissards courts. Il y avait beaucoup de monde pour un lundi matin. Ceux qui sont encore en télé-travail ont, je pense, mis le boulot de côté ce matin. 

« ON SE SENT ENFIN VIVANT »

Avec ce déconfinement, on se sent enfin vivant. C’était horrible… Quand j’étais plus jeune, j’habitais à la campagne. J’ai toujours fait des activités en extérieur. Je ne suis pas trop casanier, mais je n’avais pas le choix. C’était pour tout le monde pareil. J’ai pris mon mal en patience. J’ai attendu le Jour-J… Le retour n’est que mieux apprécié. Il n’y avait pas de "sensations" depuis deux mois. On voyait juste le balcon, le carrelage et le mur devant soi. C’était pénible alors peu importe la météo ou les sensations de ce premier jour. Dans le Marocaz, le cœur est monté super haut. J’étais arrêté mais ça fait plaisir quand même ! 

Il y avait longtemps que je n’avais plus connu l'adrénaline d’une descente. Ça m’a fait du bien. La route était humide donc j’y suis allé tranquille. Mais je n’avais pas d'inquiétude. C’est une “sensation” naturelle, c’est inné. On n’a pas non plus tout perdu. Nous sommes dans la même situation qu’en novembre ou décembre, au moment de la reprise.

« CHACUN DE SON CÔTÉ »

Nous sommes plusieurs coureurs de l’équipe à habiter dans le coin mais nous n’allons pas rouler ensemble. Il n’y a aucun intérêt à rester à dix mètres de distance. On va donc s’entraîner chacun de notre côté. Aurélien (Paret-Peintre) m’a envoyé une photo depuis le bord du lac du Bourget. Il était content de retrouver cette sensation de rouler à 40 km/h le long du lac.

J’ai fait pas mal d’intensités depuis deux mois. Je n’ai pas fait de “sorties” sur home-trainer de plus de deux heures. Je suis au point du côté des intensités mais je n’ai plus aucun foncier. Ce sera donc la thématique jusqu’au 2 juin. Je vais faire du volume, des heures, des cols… Ça sera à faible intensité mais il faut refaire une grosse base foncière avant de se projeter sur les courses. Le spécifique arrivera fin juin et en juillet. 

« DES RECONNAISSANCES AU PROGRAMME »

Je n’ai pas spécialement planifié mes prochaines sorties mais je vais bien exploiter les Bauges, la Chartreuse… Je vais peut-être aussi rentrer un peu chez mes parents, donc j’irai rouler dans le Vercors. Je vais sans doute reconnaître les étapes du Tour de France qui sont dans le coin. Il y en a beaucoup ! Il y a plusieurs courses dans la région alors autant en profiter et rouler sur ces parcours-là.

On s'entraîne pour courir. On a des dates, on en sait plus désormais. On sait pourquoi on se prépare, sous réserve qu’il n’y ait pas de nouveaux pics… L’équipe va bientôt pouvoir nous donner un calendrier de courses précis. On fera peut-être un stage en altitude, collectif ou non, en fonction de l’évolution de la situation. Ces deux mois et demi passeront plus vite que la période de confinement ».

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Nans PETERS