Le marché des transferts a bien repris

Crédit photo Martine Verfaillie

Crédit photo Martine Verfaillie

Le transfert de Chris Froome chez Israel-Start Up Nation montre à quel point le mercato cycliste bat son plein. Après plusieurs mois de calme à cause de la crise du coronavirus, le travail des agents a repris son cours au fur et à mesure du déconfinement. "Depuis quatre semaines, cela a recommencé de manière frappante. En très peu de temps, les responsables d'équipes WorldTour m'ont demandé des listes de coureurs", affirme l'agent Renaud Matus à DirectVelo. Et ce à tous les niveaux. "Oui, certaines équipes pensent d'abord à prolonger des contrats avant la reprise, comme la formation AG2R La Mondiale par exemple. D'autres cherchent à se renforcer selon des profils spécifiques, c'est surtout le cas des équipes WorldTour. Et d'autres avancent sur des néo-pros." Renaud Matus, qui a effectué en 2019 sa première année complète en tant qu'agent, se réjouit de voir l'évolution de la situation. "Oui, fin juin, j'avais du concret, des contrats à la rédaction prêts à être signés."

Pendant le confinement, le Liégeois qui accompagne entre autres Boris Vallée a gardé une oreille attentive envers les coureurs dont il gère les intérêts. "Mon rôle était de les rassurer sans tomber dans les paroles futiles. J'essayais de répondre à leurs interrogations mais, en même temps, on n'en savait pas plus qu'eux." Une situation particulière d'autant que certains de ses coureurs sont en fin de contrat en 2020. "Ils sont impatients de reprendre la compétition. Il n'y a pas d'inquiétude. J'ai majoritairement des coureurs belges et ils ont quand même pu s'entrainer dehors durant le confinement. Ils ont fait le métier. Je ne ressens pas de stress malsain."

« LES ESPOIRS PEUVENT SE RASSURER : IL Y AURA DU MOUVEMENT »

Même si le mercato a déjà commencé, le Tour de France, prévu du samedi 29 août au dimanche 20 septembre restera un moment immanquable. "Généralement, tu rencontres les patrons d'équipe à trois occasions. Une première fois sur les classiques, une deuxième fois au Tour de France et enfin sur les épreuves de fin de saison. Le Tour de France, cela reste néamoins le temps fort. C'est juste décalé de deux mois mais c'est un moment à ne pas rater et donc, je serai sur la Grande Boucle en août et en septembre." Mais cet ancien homme d'affaires dans les boissons rafraichissantes l'a bien compris, il ne faut pas se tourner les pouces d'ici là. "Certaines équipes ont envie d'être déjà prêtes avec leur mercato avant la reprise. C'est pourquoi il y a certains dossiers sur lesquels il ne faut pas trainer."

Cette année, le point sur lequel les négociations pourraient coincer concerne le salaire. "Je pense que cela va bloquer sur ce point. Il est clair que certaines équipes doivent faire des économies. C'est pourquoi je pense qu'il y aura des mécontents et que, par conséquent, il y aura de la place." Les néo-professionnels vont-ils en profiter ? "Ce n'est un secret pour personne. Ils ne coûtent pas cher. Donc, une équipe qui veut faire des bonnes affaires a tout intérêt à y penser. Les coureurs Espoirs inquiets peuvent se rassurer, il y aura du mouvement." Mais jusqu'à quel point ? "Il n'y aura pas de status quo dans les équipes. Des places vont se libérer, mais peut-être moins que les autres saisons." Toutefois, certaines équipes font part de leur volonté de prolonger un maximum de coureurs. "Entre le dire et le faire, il y a encore une différence. J'attends de voir, car ce qui va permettre de trancher, c'est la reprise des compétitions", termine-t-il.

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