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Jason Oosthuizen sur les traces de Morne Van Niekerk

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Jason Oosthuizen n'a pas quitté la France avant le confinement. Le Sud-Africain du CR4C Roanne est resté dans l'appartement du club de la Loire. "Ce fut une décision qui a été longue à prendre, en concertation avec mes parents. Finalement, je ne suis pas retourné en Afrique du Sud. Et j'ai bien fait car les vols internationaux ne sont toujours pas autorisés là-bas donc je n'aurais pas pu revenir pour la reprise de la saison", déclare-t-il à DirectVelo.

« TROP DIFFICILE DE SE FAIRE REMARQUER EN BELGIQUE »

L'hiver dernier, l'Espoir 3 a décidé de rejoindre le peloton amateur français sur les conseils du professionnel de St-Michel-Auber 93, Morne Van Niekerk. "Il m'a aidé à trouver une équipe", avoue celui qui a déjà couru à plusieurs reprises en Belgique. En effet, dès ses 16 ans, il a disputé des kermesses trois à quatre semaines par an de 2015 à 2017, avec l'aide de Jill Bezuidenhout, bienfaitrice du cyclisme sud-africain qui est récemment décédée. En 2018, pour sa première année Espoir, il a porté durant deux mois et demi les couleurs de la formation belge Baguet-MIBA Poorten-Indulek (lire ici). "Je me suis rendu compte qu'en Belgique, il était très difficile de se faire remarquer. 90% des coureurs sont capables de gagner. Il y a trop de bons coureurs". Après être resté en Afrique du Sud en 2019 dans la formation Continentale TEG Pro Cycling, son choix s'est donc porté sur la France pour 2020. Il a également pensé à l'Italie et à l'Espagne. "Mais les courses en France semblent me convenir davantage ainsi que le style de vie".

Jason Oosthuizen mesure 1m88. Il se considère comme un coureur de classiques avec les mêmes mensurations que Tom Boonen. "Je suis assez massif. Lorsque les ascensions sont longues, c'est dur pour moi. Mais quand c'est plus court et punchy, ça me convient. Je me débouille plutôt pas mal contre-la-montre et j'ai une petite pointe de vitesse". Dernièrement, il a eu l'occasion de gravir ses premiers grands cols du côté d'Isola 2000 en compagnie de son coéquipier Andréa Mifsud. "En Afrique du Sud, les montées ne dépassent pas cinq à six kilomètres. En France, quand on parle d'une bosse de sept kilomètres, on dit que c'est court. J'étais surpris. J'ai donc eu l'occasion de faire des cols de plus de 20 kilomètres. J'étais très fatigué mais ma perception des longues ascensions a changé et je sens que j'ai progressé".

« JE PARTAIS M'ENTRAÎNER À 4 HEURES DU MATIN »

Le natif de Krugersdorp, près de Johannesbourg, n'est pas venu par hasard au cyclisme. Son père et son grand-père faisaient partie des meilleurs jeunes du pays. "Mon père a gagné beaucoup de courses. Malheureusement, il n'a pas pu se mesurer à l'international car il y avait des restrictions de voyage [à l'époque de l'Apartheid NDLR]. Il a arrêté la compétition à 18 ans pour travailler vu que c'est presque impossible de vivre du vélo en Afrique du Sud". Jason Oosthuizen a commencé par le VTT avec son école,  à ses 15 ans. Son père lui a ensuite acheté un vélo de route. "Il m'a dit que si je voulais m'y mettre sérieusement, il fallait que j'aille en Belgique", confie celui qui parle l'Afrikaans, un mélange de flamand et d'anglais. Après être revenu de son premier séjour en Belgique, il laisse tomber le VTT pour se consacrer exclusivement à la route. "Je partais m'entraîner à 4 heures du matin avec mon père avant l'école". Sa soeur a également attrapé le virus. "Elle a 17 ans et elle est une des favorites dans sa catégorie. Elle pense peut-être venir en France également l'année prochaine".

Lors des courses du début de saison, le coureur de 21 ans a remarqué deux différences majeures entre le peloton français et sud-africain. "En Afrique du Sud, nous sommes 100 coureurs sur des grandes routes droites. En France, il y a 180 à 200 coureurs sur des voies très étroites. Par ailleurs, la confiance des coureurs dans le peloton est plus importante en France. Même si tu as un gros moteur, il ne faut pas avoir peur dans le peloton, sinon tu ne peux rien faire". Pour la fin de la saison, son but sera de "s'adapter totalement" aux épreuves françaises. Il espère également avoir l'opportunité de gagner une course. À son programme est prévu la prochaine manche de la Coupe de France N2, le Chrono 47, le 9 août. Il sera une des locomotives de Roanne lors de ce contre-la-montre par équipes. "J'en ai déjà fait deux en Afrique du Sud et un lors du Championnat d'Afrique. Je dois le travailler mais je pense que ça me convient car je suis explosif et il faut l'être par intervalle de 30 secondes." En octobre, il espère découvrir Paris-Tours Espoirs. "Je n'ai jamais fait de course aussi importante. Elle est au calendrier de l'équipe mais ce n'est pas encore sûr à 100 % qu'on y soit".

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