En Occitanie, les Conti vont « tenter d’exister »

Crédit photo Laurent Sanson

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C’est l’heure de la reprise pour de nombreuses formations, notamment pour Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole et St-Michel-Auber 93. Les deux structures Continentales vont, en effet, effectuer leur retour à la compétition ce samedi pour la 1ère étape de la Route d’Occitanie. Pour DirectVelo, c’est l’occasion de faire le point et de se projeter - en quatre questions - avec les managers des deux équipes, Daniel Verbrackel pour les Nordistes et Stéphane Javalet pour les Franciliens.

1 - Dans quelles conditions, et après quelle préparation, les coureurs abordent-ils cette seconde partie de saison ?

Daniel Verbrackel : « C’est une nouvelle saison qui commence, après de longs mois d’interruption. Nous avons fait un stage, fin juin, qui s’est très bien passé. Certains coureurs en ont profité pour enchaîner de suite avec un stage à la montagne. Les coureurs abordent tous cette reprise avec beaucoup d’envie et une forte volonté de prouver beaucoup de choses, comme en début d’année. »

Stéphane Javalet : « Tout le monde est excité à l’idée de reprendre la compétition. On s’est récemment rassuré sur l’état de forme de chacun via un stage en Auvergne. On a bien travaillé et on a pu voir où chacun des membres de l’effectif en était. Nous sommes prêts pour reprendre. »

2 - Quelles ambitions pour ces premières courses face à un plateau très relevé ?

Daniel Verbrackel : « L’ambition, c’est de tenter d’exister. On va sûrement subir, certes, il ne faut pas trop rêver. Il y aura des étapes très difficiles en Occitanie ou au Tour de l’Ain. Mais on va tout faire pour peser sur la course malgré tout, comme habituellement. On va être offensif, des échappées peuvent aller au bout car ce sera une reprise particulière. On ne sait jamais, ça peut porter ses fruits, comme ça a déjà été le cas par le passé. Mais forcément, on ne sait pas trop où l’on va et il y a une inquiétude quant au fait que la saison aille à son terme. »

Stéphane Javalet : « On va essayer d’être opportuniste. Il est évident que le niveau sera très élevé sur nos premières courses, à l’Occitanie et à l’Ain. On va essayer de grappiller des places d’honneur sur les arrivées au sprint et si toutes les planètes sont parfaitement alignées, on peut espérer de bons résultats d’Adrien (Guillonnet) en montagne. Il va falloir se battre. »

3 - Quelle fin de saison en septembre/octobre, face au nombre grandissant d’annulations en France ou en Belgique ?

Daniel Verbrackel : « On s’adapte en ajoutant d’autres courses au calendrier, comme le Tour de Luxembourg. On tente donc de pallier les annulations. Mais c’est vrai que l’absence de courses comme le Grand Prix de Fourmies ou Paris-Bourges est gênant. On n’y est pour rien et on subit comme tout le monde, en premier lieu les organisateurs. On n’est pas concerné par les courses WorldTour qui se tiendront, normalement, pour la plupart. On doit faire avec et tenter de trouver des solutions dans le reste du calendrier, qui s’allège de plus en plus en septembre. On va déjà passer le mois d’août et ensuite, on verra bien où l’on en sera. Dans tous les cas, les coureurs doivent être en forme dès ce samedi à l’Occitanie. Il n’y aura aucune course de préparation et tout ce qui viendra sera bon à prendre. »

Stéphane Javalet : « Les autres saisons, à cette période de l’année et jusqu’à la fin de saison, on pouvait courir au moins une fois par semaine, au minimum chaque week-end. Ce ne sera sûrement pas le cas cette année puisqu’il y a de plus en plus de trous dans notre calendrier. C’est compliqué à gérer mais on n’a pas le choix. On essaie de trouver des moyens de courir plus souvent malgré tout. On a quelques pistes pour courir deux-trois fois à l’étranger à la fin de l’année mais il n’y a rien de sûr pour le moment. En tout cas, on y travaille activement. »

4 - Quel avenir pour l’équipe, à moyen et long terme, dans un tel contexte ?

Daniel Verbrackel : «
On essaie de rester sereins en espérant que les collectivités maintiennent leur soutien. On a un projet naissant sur lequel on sera sûrement fixé fin août ou début septembre. En attendant, on espère déjà que nos partenaires privés, en commençant par Natura4Ever, reconduisent leur confiance et leur partenariat. J’avoue être quand même un peu moins serein qu’au mois de mars dernier. Cette épidémie nous perturbe énormément et met l’économie à genou. Dans ces conditions, on peut légitimement émettre quelques inquiétudes, mais on va s’accrocher comme à notre habitude. »

Stéphane Javalet : « Globalement, ça devrait aller à moyen terme, en 2021. Financièrement, je pense que l’on va tenir le coup avec nos sponsors. La vraie question, c’est après 2021. Quelle conjoncture, quelle situation économique à ce moment-là ? Il faudra discuter avec St-Michel et nos autres partenaires mais pour l’instant, on s’accroche et ça va le faire. »

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